Un sondage paru dans le Parisien libéré montre qu’une majorité de français 55% est favorables au droit de vote pour les élections locales des étrangers travaillant en France contre 42 % qui y sont opposés.
Lors de ses voeux à la presse Martine aubry a dit que le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale devait déposer une proposition de loi visant à accorder aux étrangers le droit de vote lors des élections locales je cite » Dès aujourd’hui le groupe socialiste de l’Assemblée nationale déposera une proposition de loi sur le droit de vote des étrangers aux élections locales. Le président de la République avait dit qu’il y était favorable ? Eh bien qu’il la fasse voter et nous dirons que c’est une loi portée par l’ensemble de la République française, nous ne sommes pas chatouilleux sur cela. » Elle a raison Nicolas Sarkozy s’est prononcé en faveur de cette mesure lors de la campagne présidentielle de 2007. Par contre ce que ne dit pas Martine Aubry c’est que cette disposition était également en 1981 la 80 éme des 110 propositions du programme présidentiel du candidat Mitterrand et que les socialistes qui disposaient d’une large majorité à l’Assemblée Nationale ne l’ont jamais fait voter, cela ne les a pas plus préoccupé lorsque Lionel jospin était Premier ministre.
En remettant ce sujet sur le tapis Martine Aubry fait coup double. D’une part elle interpelle le président de la République en lui demandant de mettre à exécution une mesure pour laquelle il s’est montré favorable, en clair elle dit qu’en ce domaine le temps n’est plus aux discours mais aux actes et d’autre part cela lui permet de contourner le sujet relatif au port de la burqua qui divise le PS. C’est stratégique et bien vu car avec le vote des étrangers elle met sur le tapis un sujet qui divise la majorité et elle met de côté un autre sujet qui lui divise les socialistes. On est en plein dans la pure politique.
Je n’ai pas de sympathie particulière pour Eric Besson mais j’ai trouvé sa réponse très à propos. Car c’est une réponse du berger à la bergère. Au moment où il a lancé le débat sur l’identité nationale le PS s’est étranglé en disant qu’à quelques mois des élections régionales ce n’était pas le moment et que c’était purement électoral. A deux mois de ces mêmes élections, la relance de Martine Aubry sur le vote des étrangers aux élections locales n’est pas non plus dénuée de connotations électoralistes. Besson fait la même réponse que celle du PS à la majorité sur l’identité nationale, à savoir que ce n’est pas le moment. Il lui sert un discours identique, ce qui a poussé Martine Aubry à se défendre de toute arrière-pensée politique. Ben voyons, je la crois.
Les partisans de cette proposition avancent le fait que cela se pratique dans d’autres pays en Europe. Ils ont raison car c’est le cas au Bénélux, dans les pays scandinaves au Potugal. Mais en France c’est un peu plus compliqué. Je suis tout à fait opposé au droit de vote des étrangers, je fais donc, selon le sondage, parti des minoritaires (les 42 %). Je considére en effet que le droit de vote est indissolublement lié à la nationalité française. Etre citoyen français c’est avoir des droits et des devoirs et effectivement parmi les droits il y a le droit de vote. On nous dit que l’on pourrait au moins accorder aux étrangers travaillant en France, le droit de vote aux élections locales. Je ne supporte pas ce raisonnement car c’est faire de la ségrégation. En effet au nom de quoi, à partir du moment où l’on habite la France serait-on suffisamment qualifié pour élire son maire et pas suffisamment pour élire le président de la République. Et puis sur le sujet des élections locales on fait l’impasse sur un fait important, c’est que chez nous, en France les élections locales ont une portée nationale. Il faut savoir que les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par les grands électeurs et donc par les élus locaux. Donner le droit de vote aux étrangers travaillant en France revient à leur permettre d’élire nos sénateurs et donc de participer à une élection nationale. C’est avec celle de la citoyenneté la raison majeure de mon opposition à cette disposition et cela me suffit même s’il y en a deux autres moins importantes. Ensuite et c’est donc la troisième raison, ce n’est pas parce que l’on paie des impôts que cela donne le droit de vote et enfin il y a une quatrième raison qui est que les travailleurs étrangers n’aspirent pas et ils le disent à rester en France et c’est toute la différence avec le débat sur l’identité nationale.
Tout ça reléve donc de la plus grande hypocrisie. Il faut être clair et plutôt que de donner le droit de vote aux élections locales ne vaut-il pas mieux faciliter les naturalisations de ceux qui, depuis longtemps ont toutes les raisons de vouloir devenir français et aspirent à le devenir et qui éprouvent des difficultés à l’être? Ça au moins cela aurait du sens notamment lorsqu’il y a des enfants qui nés sur le sol français sont donc français. C’est la raison pour laquelle je suis en plein accord avec Jacques Myard député UMP qui estime que « L’étranger en situation régulière bénéficie déjà de tous les droits sociaux, économiques et familiaux; lui donner, de surcroît, des droits politiques sans qu’il passe par le processus de l’intégration et de la naturalisation, c’est gommer le fait français et faire de la France une zone géographique ouverte à tous les vents.«
Il n’en reste pas moins qu’un tel projet nécessiterait une réforme de la Constitution. C’est à dire qu’il faudrait soit consulter les français par référendum, soit réunir le congrés et obtenir un vote positif des 3/5 des députés et sénateurs. Martine Aubry a déjà fait savoir que la gauche voterait un tel projet si le congrés était réuni. Ce serait alors la seconde fois qu’un exécutif de droite ferait voter un projet contre sa majorité, grâce aux voix de son opposition de gauche. La première fois c’était en 1974 sous le septennat de valery Giscard d’Estaing où le droit à l’IVG avait été voté grâce à la gauche.
S’il devait y avoir référendum sur ce sujet, vous l’aurez compris je voterai contre.
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