Une étoile filante est passée, elle s’appelait Lhasa du nom de cette ville située sur le toit du monde au Tibet et était canadienne. Elle s’en est allée à 37 ans au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre. Sa discographie est courte mais importante. Elle était si l’on peut dire enracinée à la fois dans le folk, le gospel et le blues.
Bien que déjà malade, elle était venue en France au printemps 2009 pour présenter son troisième album tout simplement intitulé Lhasa. Puis elle est revenue dans cette salle de théàtre aux bouffes du Nord à Paris, c’était le 11 mai au cours d’un concert privé. Son premier album intitulé la Llorona date de 1997 ( 360.000 albums vendus) et l’a fait connaître en France. Elle s’est installée à Marseille ou elle a vécu deux ans. Cet album est du début à la fin chanté en espagnol et rappelle Chavela Vargas une chanteuse mexicaine qui a connu son heure de gloire au cours des décennies 60/70. Née en 1919, je sais qu’elle vit encore aujourd’hui. Lhasa a en commun avec elle, d’être une pasionara. Elle avait présenté son deuxième album à Lyon et avec son dernier album, donc présenté au printemps dernier, elle vivait le désespoir des bluesmen.
Ce que l’on appelle pudiquement une longue maladie l’a emportée très jeune alors qu’elle se préparait à aborder une nouvelle musique, celle des protest singers chliens Victor Jara et Violetta Parra. Victor Jara était un chanteur, auteur et compositeur populaire qui fut l’un des principaux soutiens du président Allende et qui est mort après avoir été emprisonné et torturé. Violetta Parra est une chilienne qui a réinventé le folk. Elle amis à ses jours à l’âge de 50 ans.
En fait Lhasa aura toujours été une chanteuse bohême attachée à cette liberté d’aller et venir comme bon lui semble. Elle est restée ce qu’elle a toujours été et elle n’a jamais, au contraire de beaucoup d’autres, voulu capitaliser ses succés. Elle avait la particularité de d’expliquer le sens de ses chansons avant de les interprêter. Ce que je regrette, c’est que nos médias habituellement si prompt à monter en épingle des jeunes qui s’égosillent devant un micro ou à s’extasier devant un staracadamécien n’aient pas su rendre le plus petit des hommages à Lhasa.
Elle aura été une étoile filante dans le monde de la musique, partie dans la discrétion sans tambour ni trompette à l’image de ce qu’elle était, mais quelle étoile et elle brillera encore longtemps dans le cœur de ceux qui l’ont aimé. J’en fait partie. Salut l’artiste.
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