Le PS a donc fait son choix. Il ne barrera pas la route de cet homme raciste et xénophobe sur lequel j’ai déjà fait un papier. Martine Aubry a bien chercher des solutions mais elle n’en a pas trouvées , la pauvre femme. Contrairement à Michel Noir le parti socialiste a donc préféré perdre son âme plutôt que de perdre les élections dans le Languedoc-Roussillon. Au moment du débat sur l’identité nationale on doit reconnaître que ce choix laisse à désirer.
Mais est-ce un choix ?. On connaît la rhétorique des politiciens, mais avec le cas Frêche les socialistes viennent de trouver une nouvelle formule » on prend acte, mais on n’entérine pas « . j’ai beau chercher où se situe la nuance, j’avoue ne pas trouver. Je ne dois pas être fait pour la politique. Malgré tout je ne veux pas rester sur un échec, alors je me dis que le PS fait preuve d’un pragmatisme digne la pire espèce. En Languedoc-Roussillon, un homme de la pire espèce est devenu incontournable parce qu’il a su transformer la capitale de la région en une très belle ville. A partir de ce constat, il s’autorise tout et on doit alors tout accepter.
Le PS essaie de justifier. Il a envisagé toutes les solutions nous dit-il. On a voulu faire une liste avec le Front de gauche, les communistes, les verts, cela aurait été une liste alternative à celle de Georges Frêche. Mais « les autres » n’ont pas voulu de cette liste, ils veulent partir seuls au premier tour. Ce qui m’a époustouflé c’est la justification de Martine Aubry « Il faut tout faire pour que cette région reste à gauche et pour faire battre cette droite, qui a fait alliance avec l’extrême droite il y a encore peu de temps« ; mais cette droite n’a jamais fait alliance avec un homme qui traite les Harkis de sous hommes et qui trouve qu’il trop de « black » dans l’équipe de France de foot. Et que dire de la déclaration de Vincent Peillon « Mettons un peu de rationalité là-dedans, la bonne nouvelle c’est que les socialistes sont réunis « . en clair les socialistes d’ordinaire si divisés se sont réunis autour du racisme et de la xénophobie et ce en plein débat sur l’identité nationale. Et enfin François Hollande » Il faut respecter ce que les militants du Languedoc-Roussillon ont souhaité « . Enfin Benoit Hamon porte parole du PS dit la même chose que Hollande « On prend acte de ce qu’est le verdict de la démocratie militante, qui est pour nous notre juge souverain« . Mais que diraient les socialistes si l’UMP entérinait une union locale avec le FN parce que les militants locaux en auraient décidé ainsi. Décidément, comme on dit chez nous « le PS n’a pas de figure« . Son comportement est honteux et dire que ces gens là se posent en donneurs de leçons. J’aimerais que plus jamais les socialistes ne viennent faire la morale sur le racisme. Xavier Bertrand a eu raison de déclarer » Décidément, le PS est prêt à tout pour garder la région, mais je crois que la tache de la honte est indélébile« .
Les verts et le Front de gauche dénoncent la prise de position du PS et il en est de même pour Europe écologie. Si ces listes de gauche ne font pas liste commune dés le premier tour, aucune d’elle n’atteindra les 10% et par conséquent ne pourront pas fusionner en vue du second tour. Quand bien même le feraient-elles Georges Frêche sera élu quelque soit le cas de figure.
Ceci dit le cas Frêche démontre deux autres choses qui pourrait faire « jurisprudence » en politique.
Dans un premier temps, il démontre que dans une élection locale un homme de réseaux peut se passer de l’appui d’un appareil politique. Frêche est un homme qui a de puissants réseaux et ce dans tous les milieux. Il a su distribuer l’argent de la région là où il le fallait, y compris à ses opposants et c’est ainsi qu’il faut comprendre la déclaration du député villepiniste Jean Pierre Grand, par ailleurs maire de Caltesnau- le-Lez commune limitrophe de Montpellier » le PS avait pris la décision de sagesse qui s’imposait, dès lors que son choix se résumait à un candidat presque sûr de gagner comme Frêche, et des candidats certains de perdre« . Je n’avais déjà pas de sympathie pour DDV et ses hommes, mais là, j’aurais tout de même souhaité un désaveu qui n’est pas venu. Dans la distribution les chasseurs n’ont pas été oublié, ce qui justifie leur attitude. Il est certain que ceux que l’on appelle » les barons locaux » vont dans le cas du Languedoc-Roussillon analyser dans le détail le score de Frêche. On peut être quasi certain que les leçons en seront tirées à savoir que les partis ne peuvent plus lutter contre un candidat très implanté localement.
Dans un deuxième temps, on peut également tirer une autre leçon, mais pour celle-ci il n’est pas besoin d’attendre les résultats. Avant d’exclure qui que ce soit, baron ou pas, on se doit de prendre des précautions. Le PS a exclu Georges Frêche pour propos déplacés. Or Martine Aubry vient de se rendre compte que non seulement elle n’a pas pu l’écarter mais que de plus elle ne peut même s’opposer à lui, elle n’en a pas les moyens. Quelle crédibilité lui accorder ? Quelle autorité lui reconnaître ? Quand on met quelqu’un dehors on se doit par la suite de s’opposer à lui, quitte à perdre ou alors on ne le « vire » pas.
J’allais oublier, mais avant, il faut que je vous situe un quartier de Montpellier. Il s’agit de la Paillade quartier où se situe le stade de foot, à la sortie de la ville en allant sur Grabel ville limitrophe. C’est un quartier dans lequel vivent de nombreux français d’origine du Maghreb. Georges Frêche a inauguré il y a peu un tunnel qui a son terminus dans ce quartier Ce qui lui a fait dire je cite « c’est le tunnel le plus long du monde : vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate ». Ouarzazate est une ville marocaine.
J’ai enfin compris ce que signifiait « on prend acte, mais on n’entérine pas « , j’y aurai mis le temps. La rhétorique à ses limites, en politique elle ne devrait pas tarder à les atteindre.
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