Retraites

Les syndicats contestaient l’urgence parce que il faut qu’il y ait une concertation. Le président de la République leur a répondu  » Nous prendrons tout le temps nécessaire pour dialoguer pour que les positions de chacun soient parfaitement comprises, pour que les Français soient clairement informés des enjeux et des solutions. » puis il a précisé  » Nous allons donc attendre la remise du rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites). » C’est début avril que le COR fera connaître ses projections financières sur l’équilibre des régimes.

Même si les sujets sont nombreux, la difficulté à traiter celui concernant les retraites n’échappe à personne. Aujourd’hui on a à peu prés 10 milliards d’euros de déficit sur l’ensemble des régimes public de retraites. De plus les régimes complémentaires sont eux mêmes en déséquilibre et devront être traités par ailleurs. Cela fait des années que l’on sait que problème est devant nous, la loi Fillon de 2003 avait d’ailleurs prévu des rendez vous réguliers. Il y en a eu un en 2008 qui n’a pas apporté de soulution parce que c’était trop tôt et que l’on s’était attaché à régler le problème des régimes spéciaux, un autre cette année où il s’agit de régler l’ensemble des régimes de retraites. Nous vivons une période de crise, un moment où tout le monde s’interroge sur son avenir. Il y a donc urgence à adresser aux Français un message de stabilité et de sécurisation des pensions à la fois pour les retraités actuels et pour ceux à venir, parce que dans une période où le chômage est très élevé s’il n’y a pas de certitude sur le financement des retraites cela ne peut être que très négatif pour l’économie. En effet, les gens peuvent être amener à faire une épargne de précaution, attitude qui peut se révéler très négative d’un point de vue macro économique. Il faut donc apporter une réponse à ce problème et le faire rapidement. La France a plutôt de la chance par rapport à d’autres pays y compris européens parce qu’elle a une démographie relativement dynamique, elle est l’un des rares pays d’Europe à avoir un renouvellement des générations et cela devrait continuer à progresser. La population active devrait donc continuer à progresser . Des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne sont des pays qui vieillissent très rapidement et qui sont donc obligés de prendre des mesures fortes en matière de régimes de retraites. On évoque, semble t-il, de la part du gouvernement espagnol l’intention de passer l’âge de la retraite de 65 à 67 ans. L’Espagne est un pays qui est entrain de connaître un taux de chômage explosif de 20% de chômeurs. Tous les jeunes sont quasiment touchés. L’équation est donc moins difficile en France que dans d’autres pays. En revanche c’est vrai que en France et on le sait bien on a fait de la retraite à 60 ans un tabou qui fixe une barrière qui n’est malgré tout pas aussi figé qu’on le croit. Ce n’est pas figé parce que c’est l’âge légal qui est un droit, un droit acquis et que les syndicats et c’est c’est normal, c’est leur travail, cherchent à défendre en particulier pour les salariés qui ont commencé à travailler très jeunes. Mais, et on le sait bien, l’âge légal du départ à la retraite n’est pas l’âge réel, et c’est de moins en moins le cas. On a aujourd’hui une situation très différente. Les carrières notamment chez les jeunes commencent par des stages, des petits boulots. Ce sont des carrières qui démarrent plutôt tardivement avec beaucoup de précarité, donc pour acquérir les 40, 41 voire 42 ans de versement de cotisations, c’est plutôt difficile et on va naturellement dépassé l’âge légal de la reraite pour un départ effectif plus proche de 62 ans que de 60. Le volet social voulu par le président de la République n’a pas pour vocation à traiter l’ensemble du fond du problème. Pourquoi les syndicats contestent l’urgence alors que le chef de l’État veut aller vite ? Parce que dans cette période de crise il veut montrer qu’il continue les réformes, que les sujets sont traités, il faut parler de la durée des cotisations. On sait qu’aujourd’hui on gagne à peu prés un trimestre d’année de vie par année et il n’est pas certain que les mesures envisagées suffisent, il faudra peut être augmenter le niveau des cotisations mais là il y a un débat car il faudrait mettre en face pour ne pas alourdir les charges sur l’économie la baisse des cotisations chômage, mais compte tenu du taux de chômage élevé cela ne marcherait pas très bien. Et puis il y a la question de l’égalité public / privé, et c’est probablement sur ce sujet que la contestation va se faire le plus parce que le gouvernement veut modifier le mode de calcul de la liquidation des pensions des fonctionnaires. Aujourd’hui ce sont les 6 derniers mois d’activité et bien souvent on augmente les fonctionnaire en fin de carrière par ce que l’on appelle le « coup de chapeau« , en donnant par exemple un indice. Dans le privé, et depuis la réforme Balladur ce sont les 25 meilleures années qui sont prises en compte. On voit bien le caractère assez explosif qu’entraînerait la modification de ces bases de calcul pour les fonctionnaires et cela va être un sujet assez important pour la température sociale de l’année.

La population vieillie, il y a donc de moins en moins d’actifs par rapport au nombre de retraités. Conséquence le déficit des régimes des retraites se creuse 10,7 milliards d’euro prévu en 2010. Pour réformer le système 4 options sont envisageables :

-Baisser le montant des pensions, ce qui paraît impossible pour Nicolas Sarkozy qui les estime déjà trop bases, et il a raison.

-Taxer davantage les revenus et notamment les profits et stocks options, une idée défendue par la gauche et les syndicats mais refusée par le gouvernement qui estime que le travail est déjà trop taxé.

-Augmenter les cotisations des salariés pour les retraites et en échange baisser celles pour l’assurance chomage. En théorie ce serait indolore pour les Français mais le problème est que cela revient à creuser un déficit par un autre. C’est néanmoins une solution à laquelle le gouvernement refléchi.

-Enfin allonger la durée des cotisations et c’est l’option qui a les faveurs du gouvernement mais il devra être très prudent car la retraite à 60 ans c’est un symbole pour les Français et les partenaires sociaux.

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