Réforme des régimes spéciaux

Un article paru dans « la vie du rail » a attiré mon attention. Il était intitulé «  Embauches, profils de carrière…la réforme des retraites a bouleversé la donne .»

je l’ai lu en totalité et on y apprend bien des choses. L’article de « la vie du rail «  souligne un phénomène prévisible, mais sans doute pas son ampleur; la loi sur la réforme des retraites entraîne un véritable changement des comportements. Comme l’âge « taquet » pour le départ n’existe plus, beaucoup restent après « l’âge d’ouverture des droits » afin de ne pas subir la fameuse « décote » et d’atteindre lors de leur départ, le niveau de salaire prévu avant la mise en place de la réforme. En résumé, s’ils ne veulent pas gagner moins, ils doivent travailler plus longtemps. Et beaucoup ont fait ce choix. Évidemment, cela a une incidence directe sur le nombre des embauches, revu à la baisse. Et cela incite la direction de l’entreprise à redéfinir les profils pour ces fins de carrières prolongées.

1500 départs de moins

La Sncf avait prévu qu’avec l’entrée en vigueur de la réforme du régime spécial des retraites un certain nombre de cheminots repousseraient la date de leur départ. Mais le phénomène avait sans doute été sous-estimé. Directeur général délégué des Ressources Humaines à la Sncf, François Nogué le reconnaît volontiers « Par rapport à nos prévision, il y aura eu environ 1500 départs en moins sur 2009. le phénomène s’était enclenché dés 2008, et il ne fait que s’accentuer depuis ». il ajoute « Nous passons d’un système de régulation collectif, symbolisé par une norme, le départ à 55 ans, et 50 ans pour les conducteurs, à un système où prévaut le choix individuel. Dans ce système, il est naturel que les cheminots fassent valoir leurs différents intérêts » certains expliqueront la volonté de demeurer en activité par le fait que les cheminots aiment leur travail, l’ambiance, et ne sont donc pas pressés de s’arrêter…Mais c’est sans doute avant tout l’aspect financier qui explique ce profond et rapide changement de comportement. Un simulateur de retraite permet à chacun de calculer le montant de sa pension en fonction de la date à laquelle il choisira de partir. De quoi décider en bonne connaissance de cause. Mais ce n’est pas si simple.

Combien d’années faut-il pour toucher autant qu’avant ?

En fait, cela n’est pas précisément calculable, car cela dépend aussi d’éléments très personnels. Par ailleurs, cela évolue tout le temps puisque la mise en place de la réforme est progressive. Ce qui est sûr, c’est qu’au fur et à mesure que le temps passe les effets de la réforme se font de plus en plus sentir, incitant les gens à rester davantage.

En raisonnement théorique, on peut dire que les agents qui atteindront 55 ans en juillet 2010 devraient prolonger leur activité d’environ une année pour ne pas subir de perte par rapport à ce qu’ils auraient touché sans la réforme. C’est environ une année, parce qu’entre temps, ils auront bénéficié de mesures salariales susceptibles d’améliorer leur niveau de pension. On suppose que, globalement, les agents pourraient allonger progressivement leur carrière pour arriver à un âge moyen de départ proche de 57 ans et demi d’ici cinq ans. A cette date « l’âge pivot » à partir duquel aucune décote n’est appliquée sur la pension sera en effet de 57 ans et demi puis de 58 et demi en 2018.

Quels sont les métiers les plus concernés ?

En fait, quasiment plus aucun cheminot ne part le jour de ses 55 ans, ou de ses 50 ans pour un agent de conduite, âge de l’ouverture des droits. Presque tous prolongent au moins quelques jours, semaines ou mois, leur carrière. De combien de temps en plus en moyenne ? Difficile de le préciser car, de l’aveu même des Ressources Humaines de la Sncf, on n’a pas assez de recul pour donner des analyses significatives. De plus, donner une durée moyenne n’aurait sans doute pas grande signification.

En effet, le choix de la durée d’allongement dépend bien sûr du nouveau règlement sur les retraites, mais aussi des spécificités très personnelles, liées par exemple au salaire de fin de carrière. Un exemple : si le cheminot a accédé à un poste mieux rémunéré un mois avant ses 55 ans, il a intérêt à prolonger son activité d’au moins cinq mois, puisque sa pension sera calculée sur son salaire des six derniers mois. Mais au delà de la rémunération, les facteurs essentiels pour effectuer le choix sont aussi les éléments familiaux – poursuite ou pas de la carrière du conjoint, enfants à charge – et l’état de santé de l’agent.

Comment faire fructifier ce prolongement de carrière ? 

François Nogués l’affirme «La Sncf a développé tout un ensemble de mesures et de politiques pour que cet allongement des carrières soit bénéfique » Pour les agents d’abord, avec des mesures salariales pour ceux qui restent au delà de l’âge auquel ils auraient pu partir. Soit essentiellement;

1) La mise en place du 10 éme échelon qui concernent tous les agents et correspond à une hausse de 3%.

2) Un supplément de rémunération de 3% est accordé aux agents ayant moins de 50 ans et étant placés depuis au moins cinq ans sur la dernière position de rémunération de leur qualification

3) Une majoration salariale spécifique de 0,5% par semestre supplémentaire est attribuée aux agents qui prolongent leur activité au delà de 55 ans, dans la limite de sept semestres.

A la RATP également 

A la RATP, on annonce également un niveau de recrutement « en deçà de ce qui était prévu ». Il y avait eu plus de 3000 nouveaux arrivants en 2008, il devrait y en avoir moins de 2000 en 2009. Principale raison de cette évolution à la baisse : outre l’absence de nouvelles décisions de renforcement de l’offre, on invoque surtout un ralentissement des départs à la retraite, suite à la réforme de 2008. certes, avec près de 2000 nouveaux venus en 2009, la RATP demeure l’un des principaux recruteurs en Île-de-France. Elle prévoit principalement des recrutements dans trois types de métiers : l’ingénierie, l’exploitation et la maintenance. La diversité des métiers offre la possibilité aux jeunes issus d’horizons très variés d’intégrer le groupe, de la personne sans diplôme au bac +5 et au delà.

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