Quand les socialistes donnent des leçons… de bonne gestion

Lorsque Mitterrand s’est présenté au suffrage des électeurs dans la Nièvre en 1946 il a critiqué d’une façon très virulente le général de Gaulle en ces termes :  » vous direz non aux nationalisations hâtives et coûteuses qui alourdissent nos charges . Non à l’État qui se substitue partout à l’initiative privée« .

Trois décennies plus tard , on sait qu’en 1981 la référence au général de Gaulle était à la mode chez les socialistes et c’est ainsi qu’après avoir été élu François Mitterrand qui n’avait peur de rien prononce une phrase qui pour moi restera d’anthologie quand on connaît son histoire « Par les nationalisations, je fais ce que de Gaulle a fait en matière nucléaire : je dote la France d’une force de frappe économique « . Quand on compare les deux déclarations on comprend bien que l’homme n’était qu’opportunisme.

Les socialistes, les mêmes que ceux qui nous donnent encore aujourd’hui des leçons d’économie, sont capables par idéologie et par dogme de nier les réalités les plus évidentes et ils l’ont démontré.

C’est ainsi que, au cours d’une visite en lorraine en 1981 on nous annonce que la sidérurgie va être modernisée de façon à être étendue alors que tout le monde sait que c’est un secteur terriblement sinistré et qu’il n’ y a plus rien à faire. C’était comme un malade en phase terminale.

C’est ainsi que, lors d’une autre visite sur le site de Merlebach les socialistes expliquent que c’est la droite qui est la cause de l’abandon de notre richesse nationale qu’est le charbon. Tout le monde sait que la production française revient au triple que celle du charbon importé mais qu’importe, on relance la production et on embauche 8.000 mineurs.

C’est ainsi que, rien que entre 1981 et 1983 on procède à l’embauche de 185.000 fonctionnaires. Et comme cela ne suffit pas on étend au million d’agents des collectivités locales deux garanties : La première celle de l’emploi et la seconde le même déroulement de carrière que ceux des 2 millions d’agents de l’État. Les communes sont donc à leur tour dotées d’employés municipaux bénéficiant d’un emploi devenu inamovible.

C’est ainsi que, fin 1983 la France possède 5 millions de salariés à statut protégé. En 1981 la grande victoire n’est pas seulement celle de F Mitterrand, ce n’est pas seulement celle des socialistes , c’est aussi celle des « ronds-de-cuir »

Tous ces fonctionnaires embauchés il y a donc 25 ans sont encore en activité et nous en payons encore le prix fort. C’est la raison pour laquelle le gouvernement décide de ne pas en remplacer un sur deux partant à la retraite. Aujourd’hui les socialistes, eux, n’ont toujours rien compris, enfermés qu’ils sont dans leurs dogmes.

Ils proposent au contraire d’en recruter à nouveau car rien ne les refroidi. Ils ont oublié la facture qui a été présentée au pays en 1983. La tempête financière et économique qui a découlé de la gabegie socialiste n’a eu,elle, rien de mondiale, elle était seulement franco française.

Plus tard et face au déficit du commerce extérieur Jacques Delors reconnaît que « la relance de la consommation populaire a surtout multiplié les importations« , puis Michel Rocard va déclarer « il faudra bien arriver à baisser les salaires moyens« .

Et ce sont les mêmes qui aujourd’hui veulent donner des leçons. François Mitterrand aura alors une autre phrase qui aurait du entrer dans l’histoire,,il accuse ses compatriotes de la situation dégradée du pays  » Les Français voulaient la relance, ils l’ont eue; on ne force pas les Français, c’est à eux de comprendre« . Pauvres socialistes.

Après l’ère de la gabegie vient celle que les socialistes vont appeler pudiquement celle des reconversions, des restructurations, des mutations et l’on prononce cette sentence  » ou bien la France est capable d’affronter la concurrence internationale, ou bien elle sera tirée vers le bas et elle ira vers son déclin« . Ce n’est ni plus ni moins que ce que dit la majorité aujourd’hui. Après les embauches dues au dogme, le charbon et la sidérurgie c’est fini, on restructure. Quel gâchis.

Compte tenu des promesses faites en 1981, quel doit être le sentiment des mineurs lorsque lors d’une visite à Lens en avril 1983 F Mitterrand tient ces propos : » l’État ne pourra pas à la fois couvrir l’énorme déficit de l’extraction charbonnière et participer à la renaissance du bassin houiller« , en moins de deux ans quel revirement. En 1981 la tonne extraite en France était trois fois plus chère que la tonne importée, en 1983 et après calcul on se rend compte que le prix de revient de cette même tonne après embauches a encore augmenté de près de 30%. En 1984, 8.000 emplois sont supprimés dans les houillères, le nombre exact d’embauches réalisées en 1981 et d’autres suivront jusqu’à la fermeture.

Pauvres socialistes, et ça nous donne des leçons de gestion. Une autre conséquence est le rétablissement de l’aide au retour pour les immigrés alors qu’elle avait été supprimée en 1981.

Mitterrand poussera le cynisme un peu plus loin encore quand dans une interview au journal l’expansion il déclare  » je ne suis pas partisan de subventions à fonds perdus« . Il fallait oser.

Aujourd’hui ces mêmes socialistes sont dans le cortège des manifestants. Sûr qu’ils vont donner des leçons de bonne gestion à ceux qui sont prêts à les écouter et à boire leurs paroles et malheureusement il y en a. Vous l’aurez compris, je ne suis pas du nombre.

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