Décidemment on ne changera pas les socialistes. Il m’arrive encore de discuter avec des responsables puisque si j’en connaissais beaucoup quand j’étais en activité, mes fonctions dans le milieu associatif m’en font rencontrer encore quelques uns que ce soit des politiques ou des chefs d’entreprises. Lorsque je les rencontre pour mon association, je ne déborde jamais du sujet mais au cours de repas ou à l’occasion d’autres rencontres on parle de tout et de rien et comme ils me savent passionné d’histoire et de politique ils acceptent volontiers de parler avec moi et je le fais courtoisement mais sans concession comme eux d’ailleurs.
Mes idées et convictions ne sont pas celle d’un opportuniste, je suis à la retraite, je suis conscient d’avoir une pension qui me permet de bien vivre et même de pouvoir aider mes enfants, je ne serai jamais SDF puisque propriétaire de ma maison, bref je n’ai rien à perdre ni à gagner que ce soit avec la droite ou avec la gauche. Mes convictions sont donc de vraies convictions. Si je n’aime pas la gauche et le PS ce n’est pas par idéologie, mais tout simplement parce que les responsables socialistes sont à mes yeux des opportunistes, des gens sans conviction, des gens qui n’assument pas, des gens qui ne font que s’opposer, des gens qui se croient les meilleurs, des gens qui sont persuadés de detenir la vérité à un point tel qu’il refuse de voir la réalité ce qui les amène au déni de réalité. Alors on me dira que ce ne sont que des phrases et qu’il faut étayer et c’est ce que je vais faire. En effet ce qui m’a donné l’idée de ce billet c’est ma conversation avec un responsable de quartier socialiste que j’ai mis mal à l’aise tant ses réponses étaient convenues, sorties d’un argumentaire appris par coeur et je me suis efforcé de le sortir de cet argumentaire.
La mauvaise foi socialiste
Aujourd’hui se pose le problème des retraites. Les socialistes refusent de faire confiance au rapport remis par le COR. Ils veulent laisser à penser que ce rapport n’a pour finalité que de manipuler l’opinion. Et pourtant si hypocrsie il y a, elle est bien du côté des socialistes. Je ne vais pas m’étaler sur les différentes possibilités car tout le monde les connaît à travers les informations que l’on trouve un peu partout. Faut-il augmenter l’âge de la retraite ? Augmenter les cotisations ? Augmenter la durée des cotisations ? Baisser les pensions ? Taxer le capital ? Il y a probablement un peu de tout. Mais l’hypocrisie socialiste vient du fait qu’en réalité, tout cela était connu dès 1982 quand la retraite à 60 ans a été décidée, donc bien avant le livre blanc de 1991 de Michel Rocard. Les effets à venir du papy-boom, de l’allongement de l’espérance de vie, de la baisse de la natalité, de la hausse du niveau de retraite des nouveaux retraités étaient inéluctables. Ceux qui ont décidé la retraite à 60 ans pour tous et pour toujours en vue de gagner les élections portent une lourde responsabilité. Sans réforme et pour maintenir le niveau des retraites, d’après le COR, le taux de prélèvement sur les actifs devrait être augmenté d’un montant équivalent à 9 points de cotisation. Ceci ne sera pas supportable par notre économie, générera plus de chômage et ne sera pas toléré par les jeunes actifs qui refuseront à juste titre de cotiser pour leurs parents et grands-parents irresponsables.L’attitude des socialistes, ce deni de réalité est tout à fait irresponsable. Cela l’est d’autant plus que ce sont eux qui ont fixé la retraite à 60 ans en connaissant tous ces éléments, ce sont les socialistes qui ont créé les 35 heures. C’est facile de prendre des mesures dites sociales et d’en faire assumer la gestion par d’autres. Tout était connu depuis 1982 or entre 1981 et 1986 et entre 1988 et 1993, les socialistes avaient entre leurs mains l’exécutif et le législatif, et de 1997 à 2002 ils avaient le législatif. En clair sur les 21 années qui séparent 1981 et 2002, les socialistes ont possédé le pouvoir absolu exécutif et législatif pendant 10 ans, le législatif seul pendant 5 ans. Ils ont donc eu la majorité à l’AN pendant 15 ans sur 21, alors qu’ils ne viennent pas aujourd’hui nous dire que la droite au pouvoir n’a rien fait.
Mais cette attitude de la part des socialistes n’est pas nouvelle. Pas besoin de remonter à la IVéme république, des exemples sous la Véme suffisent.
Le déni de réalité socialiste
En 1981 dans l’euphorie de la victoire on augmente le SMIC de 10%, les allocations familiales de 25%, l’allocation vieillesse de 20%. le discours de la gauche est alors » il n’y a pas de crise, mais seulement une crise de l’autorité barriste imposée aux travailleurs « . On pratique une relance par la consommation.
Ensuite on nationalise pour je cite » montrer le chemin de la lumière aux patrons obscurantistes qui refusent d’investir. On va ouvrir le chemin au plein emploi ». Il faut dit Mitterrand » éradiquer le profit, cette fleur vénéneuse du capitalisme « . c’est joliment dit.
Ce déni de réalité a été vécu par les sidérurgistes et les mineurs. Les socialistes après avoir embauché ont été obligés non seulement de licencier mais également de fermer des sites. Ce deni de réalité a également été vécu par les chômeurs en fin de droit puisque il faut se souvenir du décret de Pierre Bérégovoy en 1982 qui touchera les plus démunis. En effet, il a eu pour conséquence d’exclure 300.000 personnes de l’assurance chômage. Le nombre de chômeurs non indemnisés est passé de 29% à 41% fin octobre 1984 (source : statistiques du ministère de l’emploi).
C’est pour avoir nié la réalité sur le déficit de la sécurité sociale que les socialistes ont terriblement aggravé la situation. Souvenons nous de Nicole Questiaux ministre de la santé de F Mitterrand qui face au déficit de la sécurité sociale avait dit « je ne serai pas le ministre des comptes »
La démagogie socialiste
Il faut gagner plus et travailler moins. Donc après avoir tout augmenter on abaisse le temps de travail à 39 heures, mais payé 40, et pour utiliser cet argent et ce temps libre les socialistes créent un ministère du temps libre qui sera donné à André Henry un syndicaliste de la FEN ( fédération de l’éducation nationale).
Le populisme socialiste
Pierre Mauroy est nommé Premier ministre et en entrant à Matignon, il lance « Je suis l’héritier des victimes de la première révolution industrielle et avec François Mitterrand ce sont les classes exploitées qui accédent à l’Élysée. »
Jack lang : le 10 mai, « les français ont franchi la frontière qui sépare la nuit de la lumière«
Haroun Tazief : « j’ai vécu de grands moments, le front populaire, le débarquement des alliès le 6 juin 1944, la libération…Mais ce que je viens de vivre aujourd’hui dépasse tout ce que j’avais vécu, nous avons retrouvé la démocratie et la liberté. »
Pierre Mauroy (encore) : « C’est une aube nouvelle qui se lève. Avec nous, la vérité voit le jour. »
Jacque fauvet (directeur du Monde ) : « C’est une revanche du respect sur le dédain, du réalisme sur l’illusion, de la fonction sur l’artifice, bref d’une certaine morale. »
Jean Pierre Chevénement : « Si nous n’étions pas arrivés, la France était condamnée à disparaître en 1990. »
Yvette Roudy : « Si la gauche n’était pas arrivée au pouvoir en France, les femmes auraient été broyées. »
L’ orgueil et l’arrogance socialiste
Lors de sa première conférence de presse le 24 septembre 1981, Mitterrand s’adresse aux journalistes en ces termes je cite » Notre politique va à contre courant d’une politique répandue dans le monde occidental. Nos voisins finiront par regarder de notre côté en se disant qu’après tout, puisque toutes les issues sont bouchées, celles qu’ouvrent la France ne sont peu être pas si mauvaises« . Il sera alors appuyé par Louis Mermaz » je ne conclurai pas que Dieu est socialiste mais que le socialisme tel que nous pouvons le créer, l’inventer en france est une formule dont d’autres peuples peuvent à leur manière s’inspirer. »
Cet orgueil démesuré de prétendre avoir raison contre tous nous amené au…
Plan de rigueur de 1983
Ce populisme, ce deni de réalité, cette démagogie, cette prétention à avoir raison contre tous nous a amener au plan de rigueur le plus dur que la France ait connu sous la Véme république.
20 milliards de réduction du déficit public,
diminution de l’aide au financement des entreprises publiques,
relévement des tarifs du gaz et de l’électricité, de la SNCF, des carburants,
emprunt forcé pour tous les contribuables payant plus de 5000 francs d’impôts,
prélèvement de 1% sur tous les revenus imposables pour alimenter la sécurité sociale,
forfait hospitalier à 20 francs par jour,
limitation à 2000 francs par personne et par an des attributions de devises pour les voyages à l’étranger ce qui revenait à fermer les frontières.
Pour la première fois, les entreprises ne sont pas pénalisées. Ce sont les consommateurs qui font les frais de l’opération.
Il faut également savoir que déjà l’année précédente en 1982 ce sont les socialistes qui ont donné le coup de canif destructeur du pouvoir d’achat par la désindexation des salaires.
Changement de discours
Aujourd’hui les socialistes reprochent à Nicolas Sarkozy d’entreprendre trop de réformes à la fois et trop vite. En 1982 alors qu’on reprochait également aux socialistes de vouloir trop en faire et trop vite Pierre Mauroy réplique je cite » Que ce serait vrai en système capitaliste mais que l’action du gouvernement obéit à une autre logique » et dans un grand élan il ajoute je cite encore » Je me sens proche de ces utopistes qui, à force de croire à leur rêve finisent pr l’imposer à la réalité » Est ce que un tel discours est digne d’un responsable de la France.
Les bisbilles
Au moment où les socialiste font ressortir les difficultés au sein l’exécutif, il faudra que je vous raconte ce qui a été bien plus que des bisbilles entre Mitterrand, Mauroy, Fabius, Rocard, Delors. aussi les critiques des socialistes me font sourire. Il faut savoir que ce qui s’est passé en secret entre Mitterrand et Mauroy n’a rien à voir avec les difficultés que peut connaître le couple de l’exécutif aujourd’hui. Entre Mitterrand et Mauroy on a frôlé le drame de même entre Mitterrand et Delors. En ce qui concerne Mitterrand et Rocard la haine a été au moins égale à celle de Sarkozy et de Villepin à la différence importante qu’à l’époque l’un était le Premier ministre de l’autre. Croyez qu’en matière de bisbille le PS n’a rien à dire.
Les retraites
j’ai commencé mon billet par elles, je vais le terminer par elles. Aujourd’hui ce sont les mêmes hommes et femmes qu’en 1981 ( Aubry, fabius, Royal, …) qui ont un discours qui va à contre courant de ce que fait le monde occidental. Ils ont la même attitude qu’en 1981, persuadés d’avoir raison contre tous, démagogues, populistes au point de faire croire que le rapport du COR est fait pour manipuler l’opinion.
Non, décidemment les socialiste n’ont pas changé. Si on en a un ou une à l’Elysée en 2012 ça ne changera pas ma vie, mais celle des jeunes certainement. Ces gens là n’ont aucune leçon dans quelque domaine que ce soit à donner à la droite.
Epilogue
Il n’est donc pas difficile de mettre les socialistes en contradiction avec leurs discours, je le fais assez souvent. Il suffit de connaître un peu l’histoire et de les sortir de leurs argumentaires. Ce serait vraisemblablement un exercice beaucoup plus difficile si ce parti s’était renouvelé car les jeunes ne sont pas responsables de leurs ainés et ils ne manqueraient pas de le faire savoir, mais il se trouve que ces jeunes sont écartés des instances dirigeantes et que ceux qui sont à la tête du parti sont les mêmes que ceux des années 80. Leur apporter la contradicton et les mettre en port à faux est donc relativement simple. J’espère que certains d’entre vous sauront se servir de ce billet comme argumentaire. En effet les leçons socialistes ça suffit.
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