PS : incohérences et mensonges

Je reviens sur le comportement tout à fait incohérent du parti socialiste. Pour sauver la Grèce on lui propose d’emprunter à un taux de 50% moins cher que celui des marchés. En échange on lui demande de mettre en oeuvre un plan de redressement. C’est vrai que ce plan est rude mais c’est également vrai que la Grèce se l’est coulée douce pendant longtemps: une économie parallèle de 20% donc des taxes qui ne rentrent pas, des impôts inexistants, des tricheries au niveau des particuliers et des dirigeants. Tout ça ne pouvait pas durer et les grecs paient aujourd’hui ce laisser-aller. La TVA de 19% est passée à 21% puis va passer à 23%, les fonctionnaires, ces braves gens qui touchaient 14 mois de salaire ne vont plus en toucher que 12 et ils vont devoir payer des impôts, l’Etat va faire la chasse à l’économie parallèle pour faire entrer des taxes etc…Pour moi il n’y rien de plus normal que de remettre ce pays dans le droit chemin.

Ce plan était connu, puisque de sa mise en application dépendait l’aide de l’Europe et du FMI. Les socialistes français ne l’ignoraient pas. Lorsque le gouvernement de François Fillon a procédé au vote du parlement pour donner l’autorisation à la France d’apporter son aide financière les socialistes ont voté favorablement et à l’unanimité et ils ont eu raison.

Le gouvernement de François Fillon comme tous les gouvernements de la zone euro a décidé de mettre fin à la dérive des déficits. Le plan qu’il veut mettre en place n’a rien à voir mais strictement rien à voir avec le plan drastique imposé à la Grèce. Il s’agit de geler les dépenses de l’État pour les trois années à venir dans le but de réduire les déficits publics. C’est ce que tout le monde réclame depuis des années. Si je me trompe et dans ce cas, j’espère que les lecteurs me reprendront, mais il me semble que depuis 1974 soit depuis 36 ans et excepté en 1980 aucun budget n’a été voté à l’équilibre. Il est donc temps de mettre fin à cet état de fait. D’ailleurs je suis partisan pour que soit inclus dans la constitution l’interdiction de voter un budget en déficit. Dans ce qu’a dit le Premier ministre, il ne s’agit pas de réduire les salaires, il ne s’agit pas de réduire les pensions, il ne s’agit pas d’augmenter les impôts ou d’en créer pour les 50% de français qui n’en paient pas, encore que je sois favorable à l’impôt minimum, et pourtant…

Pourtant cela n’a pas empêché une réaction très virulente de la part du parti socialiste par son parole Benoit Hamon je cite  » Cela confirme la duplicité du gouvernement qui a tout fait pour expliquer que ce plan de rigueur n’en était pas un. C’est un plan de rigueur, un plan d’austérité, d’une sévérité sans précédent, qui va durer plusieurs années. Le gel des dépenses est un « vrai coup de bambou » ; la situation des Français sur le plan de l’emploi, des salaires, du pouvoir d’achat va se dégrader considérablement. »

Mais ce gel des dépense mis aujourd’hui en application, on le connaissait avec la RGPP. On sait que un fonctionnaire sur deux ne sera pas remplacé, on sait que si les quotas d’éléves dans les écoles n’est pas atteint il y aura des fermetures, on sait qu’il va y avoir des fusions et des groupements à l’hôpital …alors ce n’est pas la peine que Michel Sapin en remette une couche je cite « ça veut dire moins d’argent pour l’école, pour la sécurité, la solidarité, l’emploi. » et il ajoute  » Il faut arrêter de jouer sur les mots car, en réalité, c’est une rigueur gigantesque qui est programmée. » En fait, il n’y a rien de nouveau qu’on ne sache déjà.

L’incohérence socialiste

Le PS remet en question au nom de je ne sais quelle rigueur des mesures que tout le monde connaît sous l’appellation de RGPP. Il s’oppose à des mesures qui n’ont pour but que de réduire les déficits publics alors que dans le même temps il vote un plan d’aide à un pays, à la condition que ce pays augmente les impôts, qu’il baisse les salaires et les pensions, qu’il augmente la TVA… Que les socialistes aient denoncé les contraintes de ce plan on s’en moque, ils l’ont voté et s’ils l’ont voté c’est parce qu’ils ont estimé que ces contraintes étaient nécessaires pour redresser la situation du pays. Dans le cas contraire ils auraient dû aller au bout de leur logique et voter contre.

Autre incohérence comment le PS peut-il reprocher au gouvernement de vouloir réduire les déficits alors qu’il a gouverné de 1981 à 1986, de 1988 à 1993 et de 1997 à 2002 soit 15 ans sans jamais voter ne serait ce qu’une fois un budget en équilibre ? Alors cela n’excuse pas les autres majorités mais cela devrait au moins dispenser le PS de faire ce type de reflexion.

Enfin une troisième incohérence. N’est ce pas le PS qui trouvait le plan de relance insuffissant. Si on l’avait suivi les déficit seraient alors beaucoup plus importants et Dieu sait qu’ils ne le sont déjà que trop.

Le mensonge socialiste

Je cite à nouveau benoit Hamon  » C’est un plan de rigueur, un plan d’austérité, d’une sévérité sans précédent. » et Michel Sapin  » c’est une rigueur gigantesque qui est programmée. » Ben mon cochon, ils ne manquent pas d’air ces deux là. Non seulement il y a un précédent, mais de plus il est socialiste. Il date de 1983. Pourtant peu avant les élections municipales de 1983 Pierre Mauroy alors Premier ministre est l’invité de l’émission « l’heure de vérité » de François Henri de Virieu. A une question il répond sans sourciller  » Il n’y a pas de nouveau plan de rigueur dans les tiroirs pour le lendemain des élections municipales« . On ne peut pas vraiment dire qu’il ait menti car effectivement le plan de rigueur n’était pas dans les tiroirs, il était sur son bureau depuis déjà plusieurs semaines.

20 milliards de réduction du déficit public,

diminution de l’aide au financement des entreprises publiques,

relévement des tarifs du gaz et de l’électricité, de la SNCF, des carburants,

emprunt forcé pour tous les contribuables payant plus de 5000 francs d’impôts,

prélèvement de 1% sur tous les revenus imposables pour alimenter la sécurité sociale,

forfait hospitalier à 20 francs par jour,

limitation à 2000 francs par personne et par an des attributions de devises pour les voyages à l’étranger ce qui revenait à fermer les frontières.

Et quand Benoit Hamon parle des salaires pourquoi ne lui demande t-on pas qui a mis fin à l’indexation des salaires sur la hausse des prix ? C’est de ce jour là que le pouvoir d’achat a été réduit parce que les salaires n’ont plus suivi l’inflation. Et pourquoi ne lui demande t-on également pas qui a bloqué les salaires pendant 3 ans en 2000 ? N’était-ce pas à nouveau de la rigueur ?

Et puis à force de vouloir trop démontrer les socialistes ont déjà trompé les français par deux fois. Entre les deux tours des élections législatives, ils avaient annoncé, par l’intermédiaire de Laurent Fabius, la création d’une TVA sociale qui n’a encore pas vu le jour, puis ils ont annoncé une récession que nous n’avons pas vue et aujourd’hui ils nous annoncent un plan d’austérité. Toutes leurs annonces sont erronées. Comme ils annoncent leur victoire pour 2012 on est en droit d’espérer…

Mais comment la majorité n’a t-elle pas pu rebondir sur ces propos de Bernard Hamon et de Michel sapin ? Comment une majorité peut-elle laisser dire de telles contre vérités sans réagir ? C’est affligeant et ce sera le thème de mon prochain billet.

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