Nouvelles brèves de pouvoir

Christain Gambotti est agrégé de lettres et spécialiste du langage et de la communication politique. Son livre : nouvelles brèves de pouvoir. L’éditeur en fait la présentation suivante :

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Revue et augmentée, cette nouvelle édition des Brèves de pouvoir montre à quel point le verbe est une arme qu’affectionnent les tontons flingueurs de la République. Ces petites phrases assassines constituent, en démocratie, le seul et unique moyen, pour les politiques, de se débarrasser, au moins symboliquement, de leurs ennemis… Nos élus ne se privent pas de les utiliser, et ils rivalisent même de créativité pour dézinguer non seulement leurs adversaires, mais parfois aussi alliés et amis !

Pour ce qui est de l’auteur, il s’est expliqué par lui même lors de la promotion de son livre qu’il a eu l’occasion de faire sur une chaîne de la TNT. Ce livre, dit-il est un recueil ou un abécédaire de toutes les petites phrases assassines que les hommes et les femmes politiques affectionnent tout particulièrement. Il a écrit cet ouvrage pour trois raisons :

La première est qu’il a entendu que les petites phrases pouvaient s’inscrire dans un bétisier ou un sottisier. Or pour lui, il est évident qu’elles ne peuvent pas s’inscrire dans ce type de registre car elles montrent un changement notable dans l’affrontement verbal entre les hommes.                                                                         

Ensuite, elles symbolisent le passage de la culture de l’insulte à une culture de la vanne.   

Enfin, ces petites phrases montrent les évolutions idéologiques par rapport aux décenie passées. Elles démontrent également de la méchancheté larvée

Pour Christian Gambotti, il n’y a aucun doute, la petite phrase est préparée, elle est le contraire de la spontanéité. Elle traduit une prise de position politique extrêmement claire. Quand, dit-il, Xavier Bertrand dit que » le PS n’a pas de leader et Bayrou n’a pas de parti et que donc les deux sont fait pour s’entendre » cela traduit ce qui se passe réellement aujourd’hui, c’est à dire cette espèce d’alliance etntre les socialistes et le Modem. Toutes ces petites phrases ont en réalité un sens précis volontairement assumé par quelqu’un qui a quelque chose à dire mais qui ne veut plus, et ce d’autant que nous sommes dans une société du spectacle, passer par un argumentaire à la fois long, fastidieux et théorique. La petite phrase est donc là pour ça et c’est la raison pour laquelle elle a une construction voulue.

Il y a des spécialistes de la petite phrase, dont le temple se situe dans la salle des 4 colonnes, et qui comprend quelques stars comme André Santini. Mais ces stars de la petite phrase ne sont pas forcement ceux qui passent pour les plus crédibles ou les plus sérieux. Dans le genre, dit l’auteur, il y a en ce domaine deux hommes absolument remarquables qui sont André Santini et François Hollande, or ils ont voulu s’inscrire dans le registre de la blague ce qui permet d’ailleurs à Jean Luc Mélenchon d’affubler François Hollande du surnom de « monsieur blagues« . Mais finalement cela les a desservis dans leur carrière politique car ils deviennent les amuseurs et non plus les décideurs. C’est ainsi que quand on est plus invité dans des émissions politiques sérieuses mais dans des émissions de divertissement on vient alors chercher l’amuseur public plus que l’homme politique et la crédibilité politique en prend un coup. François Hollande s’en est d’ailleurs rendu compte et il se situe aujourd’hui dans un registre tout à fait différent. Christian Gambotti affirme que en politique il faut avoir de l’humour, il n’y a, ajoute t-il, que dans les dictatures ou dans les anciens pays communistes où les responsables politiques pouvaient s’exprimer pendant des heures devant des individus sommés d’applaudir à la fin du discours, mais surtout à qui on interdissait de rire. Une société qui interdit le rire est une dictature par définition. L’humour est nécessaire, d’ailleurs les radios ne s’y trompent pas et les plages horaires politiques du matin sont tenues par des humoristes. Pour l’auteur du livre Nicolas Sarkozy a beaucoup de distance et d’humour mais c’est un humour à retardement car quand il dit quelque chose, il attend l’effet produit. Gambotti est persuadé et il le dit qu’il y a un appareil qui prépare toutes ses petites phrases qui n’ont donc rien de spontané. A ces yeux c’est Nicolas Sarkosy qui serait le plus spontané même si ce n’est pas toujours avec le plus grand bonheur.

Christian Gambotti   

Nouvelles brèves de pouvoir

  »Quand vous êtes aux affaires, vous manquez de souffle ; quand vous êtes dans l’opposition vous ne maquez pas d’air . » Xavier Darcos a obtenu, en 2004, le prix de l’humour politique pour cette phrase adressée aux socialiste…

« Je préfère la Constitution de mon père à celle de Mamère« . Jean-Louis Debré, répondant aux critiques que portait le député Vert, Noël Mamère, sur la Constitution de 1958.

« Saint-Louis rendait la justice sous un chêne, Arpaillange la rend comme un gland. » André santini.

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