Nicolas Sarkozy, le grand oral réussi

57% de téléspectateurs devant leur écran à écouter le président de la République, parmi eux 53% ont été convaincus contre 46%, vu le contexte économique c’est un exploit. C’est un échec pour tous ceux qui avait lancé un appel au boycott. Je l’ai écouté du début à la fin. De ce grand oral je distingue le fond et la forme.

Sur la forme je l’ai trouvé bon voire très bon. Il s’est montré pédagogue, il l’a été d’autant plus que pendant 90 minutes il n’a pas utilisé une seule fiche, pas de prompteur, pas d’oreillette et pourtant il en a donné des chiffres. Il avait clairement potassé son sujet. Après l’émission j’ai regardé quelques minutes le débat sur FR2. A écouter Domenach et Plenel déverser leur haine et leur fiel, je me suis demandé si je n’avais loupé quelque chose et si N Sarkozy n’avait pas encore été plus brillant que je ne l’avais perçu. J’ai trouvé que son intervention était surtout destinée aux classes moyennes. La forme m’a paru importante surtout après les erreurs de communication sur la loi TEPA et sur l’argent prêté aux banques qui ont fait le régal de ses opposants qui ont laissé croire que les mesures prises ne l’étaient qu’à destination des « riches ».

Sur le fond, car après tout si la forme a beaucoup d’importance c’est le fond qui intéresse les gens, j’ai trouvé qu’il avait réellement a pris conscience du poste qu’il occupe, il a employé les mots « énergie », « difficulté »… il les a répétés plusieurs fois. Il a vu et entendu la journée de mobilisation. Il a changé d’attitude et a répondu à ceux qui l’accusent de tout décider en invitant les partenaires sociaux. Sur la table il pose plusieurs sujets dont deux probablement les plus importants : les CDD et l’indemnisation du chômage particulièrement chez les jeunes. Il répond ainsi aux deux slogans les plus entendus lors de la manifestation et met au pied du mur les organisations syndicales et il leur dit « vous êtes opposés à tout et bien maintenant faites des propositions« .

Sur les classes dites « moyennes » et composées de ceux qui travaillent, paient des impôts et ont de la difficulté en fin de mois il a proposé plusieurs pistes de discussion : suppression de la première tranche d’impôt ou du second tiers ou encore augmentation des allocations familiales. Il n’oublie pas les femmes seules. Ce faisant il répond cette fois ci à ceux qui à travers le paquet fiscal l’accuse de ne penser qu’aux riches.

Il a repris une vieille proposition du général de Gaulle : la participation et la règle des trois tiers. On divise les bénéfices par trois et on partage entre les salariés, les actionnaires et l’investissement. En disant cela il s’adresse cette fois ci à la fois aux organisations syndicales et à la gauche qui accusent les entreprises de faire des bénéfices sur le dos des salariés puis de procéder à leur licenciement pour en faire encore plus.

On voit donc à l’analyse que chaque mesure annoncée est une réponse soit aux OS, soit à la gauche , soit aux deux. Malgré tout et dans le contexte difficile que nous connaissons, il ne recule pas. il veut continuer les réformes et en particulier ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux. Tout en montrant qu’il savait s’adapter, il garde la ligne. En clair il montre qu’il peut être à la fois ferme sur certaines réformes et faire preuve de souplesse compte tenu du contexte.

Mais la mesure phare reste l’annonce de la taxe professionnelle créée en 1975 par Jacques Chirac et que nous sommes le seul pays industrialisé à avoir. Mitterrand qui la qualifiait « d’impôt imbécile » avait envisagé de la supprimer, Chirac aussi (et oui) et Dominique Strauss Khan avait engagé au début des années 2000 la suppression de la part salariale de la TP, qu’il estimait très pénalisante pour l’emploi. Tout le monde sait bien que cette taxe est un impôt complètement absurde. L’objectif de la réforme est d’éviter les délocalisations et de préserver l’emploi en France. Elle est dans les cartons depuis bon nombres d’années et je ne peux pas croire que le chef de l’État ne l’ait pas liée à la réforme des collectivités locales prévue en 2010 qui va entraîner des économies. Et pour ceux qui font semblant de découvrir cette position de N Sarkozy voici un extrait de son discours d’Annecy en octobre dernier « Au-delà de l’investissement public, l’État doit prendre dès maintenant des mesures exceptionnelles pour encourager l’investissement des entreprises. C’est pourquoi à partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin de l’année 2009, tous les investissements nouveaux des entreprises seront totalement et définitivement exonérés de taxe professionnelle. Ils n’entreront tout simplement pas dans l’assiette de l’impôt. L’État compensera aux collectivités locales le manque à gagner. C’est une incitation très forte qui est ainsi donnée aux entreprises pour investir. Cette mesure sera proposée au Parlement dans la loi de finances rectificative pour 2008« .

Enfin Nicolas Sarkozy rejette les propositions de Martine Aubry. Il n’ y aura pas de relance par la consommation et pas de baisse de la TVA. Il maintient l’idée de la relance par l’investissement. Je l’ai trouvé très convainquant sur ce sujet. Si on endette l’État, on endette les Français et il paraît évident, il faut être socialiste pour penser le contraire, que quitte à s’endetter autant que ce soit en créant des actifs plutôt que des dépenses de fonctionnement. Pour ce qui est de la baisse de la TVA l’échec anglais devrait inciter ses partisans à plus de retenue. Les oreiles de Gordon Brow ont dû siffler.

Par contre ce qui me gêne le plus dans les oppositions à Sarkozy c’est la haine de l’entreprise. Chaque fois que l’on prend une mesure en faveur des entrepreneurs ils ne peuvent s’empêcher d’y associer le mot « cadeau ». C’est pourtant ces entreprise qui créent les emplois. On se demande si au fond d’eux même ces gens là ne souhaitent pas l’échec de toute réforme quitte a enfoncer la France tant leur haine les fait baver.

Enfin la question a été posée sur le livre de Pierre Péant concernant Bernard kouchner. De sa réponse, on en attendait pas moins du chef de l’Etat. Voilà un homme dont l’auteur du livre dit qu’il n’a rien fait d’illégal, qui n’est pas mis en examen, qui n’est même pas interrogé par la justice et qui est jeté en pâture à la vindicte populaire et qui de plus est sommé de s’explique à l’Assemblée Nationale par ses anciens camarades socialistes. Et dire que ces gens là n’arrêtent pas de nous seriner avec la présomption d’innocence alors qu’ils se posent en accusateur. Dans tous les domaines ils ne sont animés que par la haine, ils sont prêts à tous. Ils me rappellent le terrible congrès de Valence, ils n’ont pas changé.

Pour terminer je vous livre l’analyse d’un internaute de l’hebdomadaire le point : »L’analyse » politique qu’Aubry et Hamon déverseront demain dans les médias est connue d’avance. Sarkozy peut déployer tous ses talents de pédagogue, sa combativité et des propos rassurants, le PS dénigrera tout, point par point. Quand le gouvernement rassure pour susciter la confiance, le PS inquiète pour susciter la peur. Quand Sarkozy prône le travail et le courage, le PS préconise la grève et la lâcheté. A la solidarité, il oppose la désobéissance « civique » ; à l’ouverture, le sectarisme ; au pragmatisme, l’idéologie ; à la pédagogie, la démagogie ; au service minimum, la chienlit maximum… Avec beaucoup de lucidité les français déclarent qu’un seul homme (en l’occurrence le président) ne pourra résoudre une crise d’ampleur mondiale. Ils ont raison. Mais ils se souviendront pourtant de celui qui met toute sa force et son imagination à la surmonter et de ceux qui, dans l’opposition auront mis toute leur énergie à briser l’élan national ».

J’ignore qui est cet internaute mais c’est quelqu’un qui connaît bien le PS.

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