Lu pour vous
Isabelle Corpart
L’institution psychiatrique au prisme du droit
Le droit et la folie font-ils bon ménage ? C’est à cette question que l’on va pouvoir rechercher des réponses en parcourant l’ouvrage « L’institution psychiatrique au prisme du droit. La folie entre administration et justice », écrit sous la direction de Geneviève Koubi, Patricia Hennion-Jacquet et Vida Azimi. Psychiatres, juristes mais aussi historiens et sociologues croisent leurs points de vue dans leur lecture des textes juridiques relatifs à l’institution psychiatrique et aux troubles psychiques. En s’appuyant sur des textes et en appréciant les pratiques, les contributeurs font état des évolutions sensibles en ce domaine, notamment quant à la place du « fou » dans l’administration. Comment concilier les contrôles et les surveillances nécessaires sans doute lorsque des personnes souffrent de troubles psychiatriques avec la préservation de leur dignité et liberté, de leur vie privée et de leur santé ? La psychiatrie est-elle manipulée, la société pose-t-elle des garde-fous suffisants, l’appréhension de la folie est-elle bien pensée, les juges disposent-ils de moyens adéquats pour que soit correctement apprécié l’état mental des auteurs de crimes ou délits, la contention physique n’est-elle pas attentatoire à la liberté des malades ? Les interrogations sont nombreuses et cet ouvrage, par ses éclairages pluridisciplinaires montre combien la psychiatrie est appelée à se confronter aux règles de droit (en particulier au droit pénal) et à l’éthique médicale. Il donne quelques clefs mais surtout permet à chacun de prolonger ses propres réflexions.
Lu pour vous
Isabelle Corpart
Sophie André
Violences conjugales et familiales
Prévention, protection des victimes et répression des auteurs
ASH, supplément au n° de septembre 2015
Depuis quelques années, les pouvoirs publics s’efforcent de lutter contre les violences conjugales et familiales en sanctionnant les auteurs des agissements répréhensibles et en aidant les victimes à se manifester, à faire entendre leur voix et à soigner leurs maux. Les textes se succèdent pour renforcer le dispositif et l’adapter le mieux possible aux besoins, la volonté du législateur étant d’agir préventivement pour éviter des drames mais aussi d’accompagner les victimes pour organiser leur protection. Des dispositions sont prévues en matière civile à destination des conjoints mais aussi des partenaires et des concubins, même après leur séparation, sans oublier les enfants, parfois victimes directes, d’autres fois victimes par ricochet quand ils assistent impuissants aux brutalités visant leur mère, moins souvent leur père. Le droit pénal, quant à lui, a été complété à plusieurs reprises pour organiser la répression des auteurs de ces violences conjugales et familiales. Ce nouveau supplément des ASH, écrit sous la plume de Sophie André, rappelle tous les moyens sollicités pour améliorer lutte et protection. Si les plans gouvernementaux se suivent, si les lois affinent le dispositif (la dernière en date étant la loi du 4 août 2014), malheureusement les mentalités peinent à changer et les victimes trouveront ici des pistes intéressantes pour se faire entendre. Pour endiguer ce fléau social, les praticiens vont trouver détaillés les modalités de traitement des signalements et les outils de protection ou de répression. Cet ouvrage fait utilement le point de tous les moyens à disposition, y compris, par exemple le dispositif « téléphone grave danger », lancé au départ à titre expérimental. Deux formes de violences particulières sont signalées : celle visant les enfants sans qu’ils subissent eux-mêmes les agissements de leur parent (atteintes insidieuses, laissant des enfants désorientés et psychologiquement fragilisés) et celle liée aux mariages forcés qui sont loin d’avoir disparu.
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