Loi de transition énergétique : pourquoi j’ai voté contre

J’ai voté contre le projet de loi relatif à la transition énergétique lors du vote solennel à l’Assemblée nationale du mardi 26 mai. Ce texte présente présente pourtant des objectifs ambitieux en termes de réduction de la consommation énergétique sur notre territoire (-50% d’ici 2050). De même, il met en place certains outils législatifs pour réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement.

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Cependant, ces éléments positifs ne sont pas suffisants pour rendre ce projet de loi acceptable, sachant les conditions dans lesquelles il a été élaboré, et considérant le fait qu’il est totalement déconnecté des réalités économiques et énergétiques ainsi que des contraintes de terrain. Aussi, je souhaite expliquer les raisons de mon vote négatif.

J’ai tout d’abord été choqué par l’attitude du Gouvernement et de la majorité sur le problème de la distance minimale des éoliennes industrielles et des habitations. De très nombreux habitants de zones concernées par des projets d’implantations de telles machines ont pourtant alerté les parlementaires et le Gouvernement. Manifestement, il existe un réel problème de nuisance. Le bon sens commandait d’adopter une disposition raisonnable visant à instaurer une distance suffisante, comme le Sénat l’avait proposé. J’ai ainsi cosigné avec plusieurs collègues parlementaires, un amendement en ce sens, instaurant une distance de 1 000 mètres à respecter entre l’installation d’éoliennes et les premières habitations.

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La majorité gouvernementale a rejeté cette proposition préférant une distance minimale de 500 mètres seulement et renvoyant tout autre débat au bon vouloir des Préfets (article 38 bis BA de la loi). 
La distance de 1 000 mètres aurait eu pour avantage de favoriser la création de bouquets d’éoliennes sur des secteurs prédéterminés évitant toute gène pour les populations.
 Par ailleurs, le texte prévoit de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% à l’horizon 2025. Si cet objectif semble louable, il ne prévoit cependant aucune garantie concernant le type d’énergie auquel notre pays aura recours en compensation, laissant ainsi le champ libre à l’usage d’énergies fortement émettrices de gaz à effet de serre, le charbon notamment.
François ROCHEBLOINE et ses collègues députés avaient ainsi soutenu un amendement afin de lier la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à une montée en puissance des énergies renouvelables et au respect d’un prix raisonnable de l’électricité pour les consommateurs. Cet amendement a malheureusement été rejeté par le gouvernement et sa majorité.
Au travers de ces deux dossiers importants, le Gouvernement s’est enfermé dans une attitude très idéologique et fermée, manquant de réalisme sur un sujet où nous savons que notre pays aura nécessairement besoin d’un minimum de temps pour atteindre des objectifs soutenables, à fortiori dans le contexte actuel, sur le plan économique et financier.

François ROCHEBLOINE

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