La perte d’un être cher provoque régulièrement une grande peine. Tout l’être en est bouleversé. Des souvenirs remontent constamment à la mémoire. Les joies comme les peines, tout se transforme en tristesse. Ce qui suscitait de l’intérêt hier devient insipide aujourd’hui. Ce mouvement intérieur occupe toute l’attention disponible. De plus, lorsque cette perte survient à l’improviste, le choc de cette nouvelle fige la personne et son corps paralyse. Rien ne bouge en elle. C’est comme si le temps n’existait plus. Il faut du temps pour que la vie recommence à se dégager de l’intérieur. Parfois des mouvements de colère et de peine se succèdent ou s’entrecroisent intérieurement
Nous pouvons nous arrêter, laisser remonter cette peine intérieure, retrouver les souvenirs de ce que nous avons vécu avec cette personne qui nous était chère. Le choc passé, la peine peut s’exprimer librement et, en retrouvant ce qu’elle nous a laissé de bon, nous pouvons de nouveau recommencer à goûter à ce qui est bon. Ces moments difficiles ne nous coupent plus de la vie en nous.
Toute mort s’accompagne d’une bénédiction. En effet, la personne qui meurt laisse en héritage tout ce qu’elle avait à son héritier, c’est cette bénédiction qui permet à l’héritier de reconnaître ce que la personne disparue lui laisse en héritage. Ce départ ne nous enlève jamais tout ce que nous avons vécu de bon avec cette personne. Au contraire, ce départ nous invite à nous revoir ce que nous avons acquis dans cette relation et à les vivre pleinement. En se rappelant ces bons moments la peine diminue progressivement et laisse la place à des initiatives nouvelles. Si quelque chose de précieux nous est enlevé sans notre avis, nous n’avons pas tout perdu. La vie continue et la peine ressentie se transforme progressivement pour laisser place à d’autres émotions.
Dans ce monde de l’instantané, on aimerait sortir rapidement de notre malaise intérieur. Le processus de la guérison de notre état émotionnel doit suivre son cours. Plus la perte est grande, plus on doit se donner le temps de guérir et de récupérer. N’essayons pas de brûler les étapes, la guérison complète viendra. Quand on eu le courage d’aimer, une nouvelle aventure s’offre à nous, celle de guérir d’une blessure d’amour pour grandir et apprendre à s’approfondir. C’est précieux, il faut se donner le temps nécessaire.
Je crois que s’il y a quelque chose de positif à retirer de la perte d’un être cher, c’est le cadeau que cette personne nous laisse par son départ : La possibilité de se brancher sur des valeurs plus fondamentales de la vie.
Donner un sens à la mort de l’être cher. Voilà comment plusieurs survivants arrivent à reprendre goût à la vie. Certains nomment une fondation au nom de l’être aimé et perdu, d’autres se battent pour une cause qui lui tenait à cœur, écrivent un livre en sa mémoire, etc.. si l’on a pas l’intérêt ou les ressources pour ce genre de projets on peut tout de même grandir malgré une perte. Y a-t-il plus bel hommage que d’améliorer sa vie grâce à ce que la personne décédée nous lègue comme héritage spirituel, émotionnel ? Personnellement, je crois que ce qui me rendrait le plus heureux au monde lorsque je serai mort, c’est de voir que ce que j’ai tenté d’être comme modèle (avec mes qualités et mes défauts) aura pu aider des gens, et particulièrement mes proches, à vivre une vie plus enrichissante. Ainsi, j’aurais le sentiment que ce que j’ai partagé avec eux leur aura été bénéfique et donc, que ma vie n’aura pas été vaine, mon passage sur cette terre significatif.
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