Depuis que le général de Gaulle a dénoncé en parlant d’Israël « un peuple sûr de lui et dominateur » et qui faisait suite à la guerre des six jours les relations entre la France et Israël sont devenues plus sereines avec des hauts et des bas. Parmi les « hauts » il y a la visite de Dominique de Villepin trois ans auparavant et qui a abouti à l’invitation, puis à la visite en France du chef de l’État israélien, le président Katsav et qui se conclura par la naissance de la fondation France Israël présidée par Jacques Hutzinger. Dans les « bas » il y a la visite mouvementée de Jacques Chirac en octobre 1996 et qui avait été passablement chahuté. Mais il y a surtout eu cette méfiance à l’égard de la France car lors des manifestations d’antisémitisme, L Jospin a été soupçonné par Israël d’avoir eu une attitude pour le moins laxiste ce qui a valu une belle passe d’armes à l’Assemblée Nationale.
En effet Nicolas Sarkozy alors tout nouveau ministre de l’économie accuse le gouvernement de L Jospin d’avoir, à la suite des manifestations, donné de la France une image antisémite. Cette accusation franchit les frontières car lorsqu’il prononce ces mots Sarkozy revient des États Unis ou il a reçu un prix de la part des institutions juives américaines. Il a alors ces mots « Cela ne risquait pas d’arriver à M Vaillant parce que après cinq années du gouvernement Jospin, on était arrivé à faire croire aux États Unis que la France était un pays antisémite« . La gauche est furieuse, Sarkozy se fait traiter de voyou par Henri Emmanuelli et François Hollande en appelle à l’arbitrage du président de la République qui va désavouer son ministre en disant « que l’antisémitisme est un sujet trop grave pour entretenir la polémique« . Si le sujet fait débat en France, en Israël la côte de Sarkozy explose littéralement aussi lorsqu’il se rend dans ce pays en 2003 il est reçu comme s’il était le chef de l’État. A ce moment les relations entre les deux pays sont à leur apogée.
Mais Sarkozy est loin d’être le seul à soutenir Israël. 48 députés de l’UMP et un de l’UDF ont signé une lettre ouverte à Jacques Chirac afin que la France considère à nouveau le Hezbollah comme un mouvement terroriste. Par ailleurs au cours de l’été 2006 lors de la crise libanaise Philippe Douste Blazy va donner toute son énergie pour favoriser les relations Franco-Israéliennes et ainsi 200.000 soldats Français seront déployés au Sud-Liban avec la FINUL.
Une fois élu on peut se poser la question de savoir si la politique suivie en ce domaine par Nicolas Sarkozy est une politique de conviction ou une autre qui se voudrait prendre le contre-pied de celle de Chirac, une rupture en quelque sorte. Personnellement, je penche pour la première solution, je crois que Nicolas Sarkozy soutient Israël par conviction. Son idée lancée lors d’un dîner du CRIF de faire porter par des jeunes de CM2 un signe à la mémoire des enfants juifs victime de la Shoah a fait débat.
Elle a été soutenu par Serge Klarsfeld et Malik Bouthil mais condamnée par Simone Veil. Les quelques connaissances que je peux avoir me laissent à penser que le président de la République, pour des raisons qui ne regardent que lui, éprouve une certaine empathie pour le peuple juif. Conviction encore lorsque il se rend en Israël en juin 2008 et prononce un discours devant la Knesset, le parlement israélien, demandant l’arrêt de la colonisation des territoires occupés ainsi que deux capitales pour Jérusalem. En tenant ces propos le Président s’est à nouveau aligné aux positions traditionnelles de la diplomatie Française.
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