En 1958 les relations entre la France et Israël n’étaient pas au beau fixe. De Gaulle loin d’y mettre fin, fait au contraire preuve de bienveillance à l’égard d’Israël. La France fournit des armes et des avions. L’armée israélienne est ainsi dotée des avions les plus modernes : les Mirages. Plusieurs événements vont faire que les relations entre les 2 pays vont se refroidir.
Tout d’abord la reprise par les Égyptiens de la presqu’île du Sinaï puis l’évacuation des casques bleus et enfin la fermeture du détroit de Tiran amènent à la fois un blocus sur le port d’Eilat et un casus belli aux yeux des Israéliens.
A ce moment de Gaulle demande à Israël de ne pas déclencher de mouvements propices à une guerre. En effet pour lui, le port d’Eilat n’assure qu’une très faible partie du commerce israélien et ne doit donc pas constituer un casus belli.
Pourtant le 5 juin 1967, Israël attaque l’Égypte et détruit en grande partie son aviation. De Gaulle au nom de la France considère que c’est Israël l’agresseur et sanctionne le pays en créant un embargo partiel sur le matériel militaire. La bataille est brève et appelée « guerre des six jours ». Israël investit Gaza, Jérusalem et la Cisjordanie.
C’est à la suite de ces événements que le général de Gaulle au cours de sa conférence de presse du 27 novembre prononce la fameuse phrase » peuple d’élite, sûr de lui même et dominateur ». Il ne s’agit en aucun cas d’antisémitisme de la part du Général. C’est la rupture dans les relations franco-israéliennes.
Plus tard en 1969, Israël bombarde l’aéroport de Beyrouth ce qui se traduit immédiatement par un embargo, cette fois total ,sur le matériel militaire ce qui amène l’État d’Israël à se tourner vers les États-Unis. De Gaulle se rapproche ensuite des États Arabes en soutenant la résolution 242 qui demande qu’Israël libère les territoires occupés. Pompidou en 1973 soutiendra les Arabes contre Israël, Giscard d’Estaing se rapprochera de l’OLP.
François Mitterrand voulait être le premier président à se rendre en Israël depuis la création de cet état. Il se devait d’être prudent afin de ne pas heurter les pays arabes.
Après s’être assuré de toutes les garanties afin que le séjour se passe bien c’est Israël qui ne va pas lui faciliter la tâche. Menahem Begin est réélu et le 7 juin 1981 donne l’ordre à l’aviation israélienne de bombarder le réacteur nucléaire que la France est entrain de construire en Irak, plus exactement à Tamuz. Un Français est tué dans les bombardements. La France condamne et Mitterrand doit annuler sa visite.
A la fin de l’année 1981 et alors que les relations semblent s’arranger, Claude Cheysson est envoyé en Israël pour préparer la visite du Président Français prévue les 10 et 11 février 1982. Mais, nouvel accroc, Begin décide cette fois d’annexer les hauteurs du Golan. Le séjour présidentiel est de nouveau annulé.
Finalement François Mitterrand se rend en visite officielle en Israël le 4 mars 1982. Il prononce un discours devant la Knesseth au cours duquel il dit clairement que le peuple palestinien a droit à une patrie. Il n’en définit pas les contours, mais cela a au moins le mérite d’avoir été dit.
A partir de là, tous les politiques Français, qu’ils soient dans la majorité du moment où dans l’opposition, se font un devoir de se rendre en Israël qui est donc devenu un passage obligé. En ce domaine F Mitterrand aura donc été un précurseur.
Aujourd’hui les relations entre la France et Israël semblent sereines. Dominique de Villepin en tant que ministre des affaires étrangères a fait une visite officielle, réussie et remarquée, en Israël. En 2004 le chef d’ État Israélien Moshé Katzav a lui aussi fait une visite officielle en France, c’était la seconde depuis la création de cet état. Dans une déclaration il a dit je cite « que les Français en dépit de l’histoire étaient les plus anciens amis d’Israël « . Les deux pays ont de nouveau des relations militaires.
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