les relations franco-allemandes. 2éme partie

Pompidou entretenait des rapports difficiles avec Le Chancelier Allemand. D’abord, le président français regardait Bonn avec méfiance. En engagant son Ostpolitik, Willy Brandt rélégua incontestablement la France au second plan. Soudain, le Chancelier allemand était le plus sollicité des deux en Europe de l’Est. Un homme de la fierté de Georges Pompidou ne pouvait avoir que du mal à s’y résoudre.

Et puis il y a aussi des raisons personnelles : Pompidou était un ancien professeur de lettres qui aimait afficher sa culture. Cela ne plaisait pas à Willy Brandt, et peut-être même cela l’intimidait-il. Il n’ y eu jamais entre eux de  » tandem  » franco-allemand, comme Adenauer/de Gaulle ou Kohl/Mitterrand ?

Avec Helmut Schmidt et Valery Giscard d’Estaing élu président de la République Française trois jours après l’élection du chancelier allemand, la France et l’Allemagne entament un nouveau rapprochement. Le couple franco-allemand redevient moteur de l’intégration européenne et fait progresser la Communauté économique européenne (CEE). Dans ledomaine monétaire, les progrès sont aussi considérables.

Sous l’impulsion de Helmut Schmidt et de Valéry Giscard d’Estaing, le Conseil européen de Copenhague, en avril 1978, accepte le principe du Système monétaire européen (SME) et charge les institutions communautaires d’élaborer une proposition précise. Grâce notamment aux travaux préparatoires des experts français et allemands, ce projet est réalisé le 13 mars 1979 : l’Ecu (European Currency Unit) est né. En 1979, les députés du Parlement européens sont, pour la première fois, élus au suffrage universel direct, une phase importante dans la démocratisation des institutions, dont Helmut Schmidt s’est fait l’avocat. Helmut Schmidt fonde, en 1987, avec Valéry Giscard d’Estaing, l’Association pour l’Union monétaire de l’Europe. Celle-ci publie, en 1988, le « programme pour l’action » dont plusieurs propositions sont reprises ultérieurement par le Comité Delors, qui est chargé d’étudier un projet d’Union économique et monétaire.

Président de la République française pendant deux septennats, François Mitterrand compte avec Helmut Kohl et Jacques Delors parmi les Européens qui ont le plus contribué à la construction européenne au cours des vingt dernières années.


En accord avec Helmut Kohl, élu à la chancellerie allemande en 1982, il relance la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et consolide les relations franco-allemandes. L’image de la commémoration sur le champ de bataille de Verdun, où les deux hommes se tiennent la main en septembre 1984, demeure un des symboles les plus marquants de la réconciliation franco-allemande.  


De plus, en 1992, lors du sommet de La Rochelle, François Mitterrand et Helmut Kohl décident de créer un corps de défense franco-allemand, l’Eurocorps, que rejoindra ensuite la Belgique, le Luxembourg et l’Espagne. Le 14 juillet 1994, la présence des soldats allemands de cette unité sur les Champs-Elysées symbolise à la fois l’achèvement d’une phase de la réconciliation, le renforcement du poids de l’Allemagne réunifiée sur la scène internationale et la première concrétisation de la défense européenne.

Après la chute du mur de Berlin en novembre 1989, Helmut Kohl, et François Mitterrand proposent, le 19 avril 1990, la tenue d’une conférence intergouvernementale sur l’UE, afin de « transformer l’ensemble des relations entre les pays membres en une véritable Union politique ».

Le couple franco-allemand s’oppose à la conception thatchérienne de l’Europe qui devrait se limiter à une vaste zone de libre-échange sans entité supranationale. C’est pourquoi les deux hommes mettent davantage l’accent sur l’approfondissement que sur l’élargissement.
Les efforts de François Mitterrand et Helmut Kohl aboutissent le 7 février 1992, à la signature du traité de Maastricht qui, tout en visant la création d’une Europe économique et monétaire, donne une vocation politique à la Communauté européenne.

La coopération franco-allemande joue un rôle primordial pour l’unité européenne – le Président de la République Jacques Chirac a ainsi affirmé en 2001 que « les avancées formidables réalisées par l’Europe » sont dues aux impulsions données par le moteurfranco-allemand »  et que l’Europe a besoin « plus que jamais du moteur franco-allemand ».


La France et l’Allemagne sont donc fermement décidées à adopter des positions communes sur les questions européennes. Jusqu’ici, les deux pays ont contribué de façon décisive à la politique européenne de sécurité et de défense et aux questions concernant la justice et les affaires intérieures dans la Convention sur l’avenir de l’Europe.


L’Allemagne et la France tiennent également à conserver leur rôle d’impulsion dans la construction européenne, en particulier dans le cadre de l’élargissement de l’UE, et elles ont pris dans ce but des mesures concrètes de coopération.

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