Biographie de l’auteur
Yvan Stefanovitch est ce qu’on appelle un journaliste d’investigation. Il n’a pas la réputation d’être un homme de droite ce que semble confirmer sa collaboration au Nouvel observateur et au Canard enchaîné. Son dada est de s’en prendre aux priviléges qui sont encore de mise sous la République et de les dénoncer. Il a déjà écrit « aux frais de la princesse » un ouvrage qui dénonce les priviléges de ceux qui détiennent les clés des quelques milliers de postes de dirigeants des ministères, des grands services publics et des sociétés nationalisées. Aujourd’hui dans un ouvrage intitulé » le Sénat enquête sur les supers privilégiés de la République » il s’attaque à tous les avantages de ceux qu’on nomment « les sages« .
Il y a 1260 fonctionnaires qui travaillent au Sénat et dont les salaires s’échelonnent entre 2300 et 20000 euros mensuels, ils travaillent 32 heures par semaine et ont 4 mois de congés. A 20.000 euros mensuel on trouve les secrétaires généraux du Sénat et de la questure. Les salaires les plus bas 2300 euros ce sont les femmes de ménages, les jardiniers et les chauffeurs. De plus tous les fonctionnaires, sans exception, ont une prime de nuit et cela même si cela ne les concerne pas, ce qui est le cas des jardiniers. Au Sénat la prime de nuit est systèmatique pour tout le monde quelque soit sa fonction. Le « travailler plus pour gagner plus » ne concerne donc pas les fonctionnaires du Sénat. Le slogan sur lequel a été élu le président de la République c’est à dire les valeurs de travail et de justice sociale sont totalement inconnues au Sénat, institution républicaine s’il en est. Il en de même pour les retraites qui ne posent aucune difficulté aux fonctionnaires de cette institution. Les sénateurs ont un salaire mensuel de 11540 euros net mensuel plus les avantages en nature à savoir gratuité sur la RATP, Air France, la SNCF. Par ailleurs ils ont, on ne sait pourquoi, une prime informatique de 1000 euros par mois et puis ce n’est tout, ils ont droit à des taux très préférentiels pour l’achat d’un logement. L’auteur dit avec humour que la différence entre le Sénat et l’AN c’est que à l’AN on travaille. Par ailleurs, les gens connaisent leur député alors que la plupart d’entre eux ignorent qui est leur sénateur. Après enquête l’auteur dénonce une situation de fait. En effet dit-il seul 90 sénateurs sur 343 sont assidus, 120 ne sont présents au Sénat qu’à temps partiel et les autres soit plus de 130 ne metttent quasiment jamais les pieds au Sénat. Ces absences sont à peu prés également réparties entre gauche et droite. La loi et le règlement du Sénat prévoient qu’ à partir de 3 ou 4 absences, on se doit de supprimer les indemnités, ce qui se pratique d’ailleurs aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne par exemple. Il est évident que comme les absences sont également réparties, ni la gauche ni la droite ne demandent l’application des textes. Un de nos sénateurs des Bouches du Rhône, le socialiste Jean Noël Guerrini détient la palme de l’absentéisme ce qui fait dire à Jean Claude Gaudin que si Guerrini démissionnait du Sénat ses collégues sénateurs ne s’en apercevraient pas. Le livre révèle également que la cour des comptes n’a pas droit de regard sur le Sénat au nom de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. Cela est également vrai pour l’Assemblée nationale mais son président a accepté que la cour des comptes vienne mettre son nez. En revanche, au Sénat il n’en pas question et c’est un refus catégorique au prétexte qu’ il y a trois questeurs, droite et gauche sont représentées, qui sont les grands argentiers du Sénat. Ces questeurs dit l’auteur distribuent ce que nous contribuables nous payons, c’est à dire 300 millions d’euros pour le Sénat et cela se passe dans l’opacité la plus totale mais il y n’y a rien à dire car tout ça est légal. En ce qui concerne les retraites, un mandat de 6 ans donne droit à une pension de 1869 euros. L’auteur cite Bertrand Delanoé qui a été sénateur pendant un seul mandat de 6 ans et qui a tenu sa promesse de démissionner lorsqu’il a été élu maire de Paris en 2001, mais à 60 ans soit en 2012, il percevra sa pension de 1869 euros par mois en tant qu’ancien sénateur. Quand on compare avec le salarié moyen du privé français qui lui a cotisé non pas 6 ans, mais 40 ans et qui aura 1500 euros par mois, on mesure le décalage entre « l’élite » de la République et le citoyen lambda. Il faut également savoir que la moitié des sénateurs sont fonctionnaires et que par conséquent ils touchent en plus des retraites de fonctionnaires. L’auteur conseille avec humour aux françaises d’épouser un sénateur parce que à cette fonction est attaché un autre privilège. En effet c’est la fonction qui a le plus fort taux de reversion. Au décés du conjoint dans le public la pension de reversion est entre 50 et 60 %, dans le privé elle est de 54%, mais chez les sénateurs c’est 66% . L’auteur cite le cas d’une sénatrice de l’Orne, Nathalie Goulet qui a épousé le sénateur dont elle était la suppléante. A la suite de la mort du sénateur, elle lui a donc succédé puis a été réélue en 2008 lors du renouvellement. Aujourd’hui elle touche son salaire de 11540 euros par mois en tant que sénatrice et à cette somme s’ajoutent les 6000 euros de la pension de reversion de son mari soit un total de 17540 euros mensuel.
Vive la République.
Le Sénat enquête sur les supers privilégiés de la République
Yvan Stefanovitch
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