Bob Denard est un Girondin né le 7 avril 1929 à Grayan-et-l’hôpital à 90 kilométres de Bordeaux dans le Médoc. Fils de militaire il entre dés l’âge de 16 ans dans la résistance. Il s’engage pendant la guerre d’Indochine et rencontrera une jeune fille dont il aura un fils, puis il embarque à bord du porte-avions le « Lafayette » avant de quitter l’armée en 1952 et devenir conducteur d’engins au Maroc qui à l’époque est sous protectorat Français. C’est ainsi que Bob Denard s’attache à ce pays où il se fera engagé dans la police et épousera une fille du pays. Ensemble ils auront un fils.
En 1958, le général de Gaulle revient au pouvoir dans une période qui est, pour la France et le monde, plus ou moins agitée : les guerres coloniales, les événements d’Algérie, la guerre froide entre les États Unis et l’URSS. Bob Denard se crée alors des relations autour du nouveau pouvoir et il entre dans ce que l’on appelle gentiment « la diplomatie parallèle ». Il est également membre du « S.A.C. ». C’est au Yémen où il s’est rendu pour épauler les maquisards du désert qu’il va à la fois se convertir à l’Islam et recevoir le surnom qui ne le quittera plus « Mister Bob ». Il gagnera ensuite le Congo ou il sera fait lieutenant colonel par le général Mobutu, puis il ira au Katenga.
Bob Denard devient véritablement un mercenaire au début des années 60 et participe activement aux actions visant à empêcher l’arrivée des communistes en Afrique. Il devient ainsi l’homme de main du « Monsieur Afrique » du général de Gaulle, Jacques Focard. Pendant cette période délicate que sont le début des années 60, la diplomatie ne réussit pas toujours, il faut donc pallier cette carence par l’intermédiaire des services secrets dont Bob Denard ne fera jamais partie. Il est fait appel à lui et on lui donnera l’identité de Gilbert Bourgeaud. Pendant la guerre du Biaffra il a à sa disposition un chalutier contenant des armes mais aussi de la nourriture et des médicaments. A l’époque Bernard Kouchner le saluera comme le « mercenaire de la solidarité ».
Le 22 septembre 1974 les Comoriens de trois îles votent pour l’indépendance. Mayotte qui a voté non reste Française. Le mouvement indépendantiste a à sa tête Abdallah de l’ïle d’Anjouan l’une des trois qui a voté l’indépendance. Si la France reconnaît l’indépendance des Comores, elle n’est pas favorable à cet homme, elle lui préfère Ali Soilihi.
La France fait alors appel par l’intermédiaire des services secrets à Bob Denard qui s’envole pour les Comores. Aidé de quelques centaines d’homme du cru qu’il forme sur place, il fomente un coup d’état, le réussit, procède à l’arrestation d’ Abdallah et met en place Soilihi. La gestion du pays sera tellement désastreuse que en 1978 Bob Denard interviendra à nouveau aux Comores à la tête d’une quarantaine de mercenaires pour cette fois, destituer Soilihi, qui sera tué au cours des opérations, et remettre en place Abdallah. Entre temps Bob Denard aura fait des interventions en Afrique dont une tentative de coup d’État au Bénin contre le régime marxiste, elle sera manquée. En 1978, il décide de rester aux Comores où le président Abdallah mis en place par lui, lui demande de s’occuper personnellement de sa garde présidentielle.
Il forme alors une armée concurrente de l’armée officielle des Comores composée de prés de 600 hommes qui lui sont entièrement acquis. C’est grâce à cette armée de comoriens que Bob Denard va asseoir son autorité sur le pays et protéger ses intérêts commerciaux dans le pays. Mais il faut bien payer cette armée officieuse et pour ça il faut de l’argent et les Comores n’en ont pas. c’est l’Afrique du Sud qui finance.
Pourquoi ? A cette époque l’Afrique du Sud pratique encore l’apartheid ce qui lui vaut un embargo international. Afin de le contourner l’Afrique du sud utilise les services des Comores et de Bob Denard qui y est installé. Il change de nom, il s’appelle Saîd Mustapha M’ hadjou et se marie avec une comorienne.
Mais en 1989 c’est la fin de l’apartheid en l’Afrique du Sud, ce qui va tout bouleverser. En effet elle n’est plus soumise à l’embargo et par conséquent n’a plus besoin de Bob Denard et de son armée et décide donc de ne plus la financer, tout ça est d’une suite parfaitement logique. Bob Denard se tourne alors vers le président Abdallah et essaie de négocier la mise en place de son armée contre l’armée officielle qui serait alors dissoute. Abdallah refuse.
Dans son bureau, on retrouvera son corps ainsi que celui de son garde du corps du nom de Jaffar criblés de balles. Rien ne démontre qu’ils ont été tués par Bob Denard, en effet dans le même temps se déroulait une opération de désarmement des forces armées officielles par l’armée officieuse de Bob Denard. En fait, il semble que ce soit son garde du corps qui en voulant tuer Bob Denard ait touché mortellement le président et c’est au cours de la réplique que ce même garde du corps a été tué. les parachutistes Français interviennent alors pour procéder à l’évacuation de Bob Denard et de ses hommes et les rapatrient en afrique du Sud.. Le nouveau président des Comores est Saïd mohamed Djohar, il le restera jusqu’en 1995 lorsqu’il sera renversé par quelques dizaines d’hommes ayant à leur tête…Bob Denard. Ce sera officiellement sa dernière mission. Après l’avoir bien utilisé la France a eu honte de lui, comme s’il sentait mauvais.
L’assassinat du président comorien n’est pas retenu contre lui aussi c’est devant le tribunal correctionnel de Paris que Bob Denard comparaît . le chef d’accusation est tentative de coup d’état. Le jugement tombe le 26 juin 2006, Bob Denard est condamné à 5ans d’emprisonnement avec sursis.
Il est décédé à Paris le 13 octobre 2007 atteint de la maladie d’Alzheimer.
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