Le résultat des élections régionales acquis, la journée de vendredi concernant l’élection des présidents ne présentait pas d’intérêt particulier tant elle était sans surprise sauf peut être en Corse où le président de région sera en liberté surveillée..
Après le mini remaniement et l’allocution du président de la République on a entendu à gauche cette synthèse énoncée par Noël Mamère « il ne s’est adressé qu’à une partie de la France et ceux à qui il s’est adressé c’est à la droite. Il n’a pas compris l’ampleur du désaveu dont il a été l’objet à l’occasion des régionales« . Je crois que c’est Mamère qui n’a pas tout compris, Nicolas Sarkozy a immédiatement traduit l’abstention, ce qui a été enoncé par Yves jego » moi j’ai entendu dans cette intervention toutes les réponses aux questions qui m’ont été posé au cours de cette campagne sur l’emploi, la ruralité, la laicité, la défense d’un certain nombre de valeurs qui sont les notres« .
Oui c’est vrai, Nicolas Sarkozy s’est adressé à l’électorat de droite autant en ce qui concerne les termes de son allocution que par l’approche des catégories de populations puisque ont été particulièrement visés le corps médical et les agriculteurs. Il s’est adressé à cet électorat qui ne s’est pas déplacé, c’est donc à la fois une approche politique et électoraliste tout à fait classique de la part d’un président de la République aprés des élections perdues. Ces prédécesseurs ont eu exactement la même démarche dans des circonstances identiques.
Mais ce qui m’a intéréssé c’est la journée de mardi. On a pu lire ça et là à la une des journeaux je cite: « Sarkozy calme son camp« . Il me semble que c’était la moindre des choses. Depuis son élection en 2007, Nicolas Sarkozy a commis des erreurs de gouvernance, il s’est cru seul aux commandes de la vie politique française et il s’est parfois conduit comme le maître absolu. Je ne crois qu’à moitié à son esprit d’ouverture. Je lui accorde crédit d’avoir par ce moyen voulu moderniser la vie politique française, mettre un terme à la bipolarisation mais je crois aussi que cette ouverture en direction de la gauche était tactique. Il a essayé d’employer la même méthode en se rapprochant des fondamentalistes de l’écologie et en invitant Cécile Duflot à l’Elysée. Mais il espérait quoi ? Ce faisant il n’a rien acquis sur sa gauche et à perdu beaucoup à droite. Il a donc compris la leçon qui lui a été donnée par son électorat. Oui, il faut d’abord rassembler son camp.
Sans renvoyer dans leurs foyers les ministres d’ouverture, ce qu’il ne pouvait faire sans se désavouer et reconnaître ainsi qu’il s’était trompé, il a « engagé » un ministre chiraquien, un ministre nouveau centre et un secrétaire d’État villepiniste. Par ces nominations Nicolas Sarkozy a émis un signal en direction de sa majorité. Mais le mal est profond et c’est ainsi que les députés de l’UMP se sont réunis ce mardi 24 mars. Ces députés ont non seulement été très traumatisés par le résultat des élections régionales et surtout par l’ampleur de la défaite mais ce n’est pas l’unique raison. Ce sont des gens qui savent lire et compter aussi se sont-il rapidement aperçus que dans leurs circonscriptions en plus de l’abstention, il y avait des électeurs qui avaient basculé. Or ces députés doivent remette leur mandat en jeu en 2012. Ils ont donc décidé d’exprimer leur colère et de la porter sur le président de la République et pour bien lui faire comprendre que c’est après lui qu’ils en avaient ils ont réservé une véritable ovation au Premier ministre François Fillon ce qui a probablement déplu au Président. Les députés ont employé une expression rugbystique mais qui se dit de plus en plus en politique « il faut revenir aux fondamentaux« . C’est ce qu’a fait le président de la République en mettant en avant 3 indicateurs destinés à sa majorité n’en déplaise à Noël Mamère et à la gauche.
Le premier de ces indicateurs, on l’a vu avec la nomination de deux ministres et d’un secrétaire d’Etat appartenant à la majorité. Puis, par la mise en place à la direction de la Halde d’une jeune militante de l’UMP Jeannette Bougrab alors que initialement Nicolas Sarkozy avait prévu le socialiste Malek Boutih ce qui avait déclenché une bronca au sein de l’UMP. Beaucoup de députés sont comme moi, ils ont vu d’un assez bon oeil l’ouverture à ses débuts mais sur la fin ce n’était plus de l’ouverture, il fallait carrément être de gauche pour pouvoir espérer obtenir un poste. En effet il y a tous ceux qui ont fait la une de la presse comme Charasse et Mingaud, mais il y a les autres dont on a pas parlé, exemple : Claude Evin nommé à la direction de l’ARS d’Île de France. Ce trop plein a fait déborder le vase de l’ouverture. Nicolas Sarkozy en a semblet-il pris conscience.
Ensuite, le deuxième indicateur et l’expression n’est pas de moi, je l’ai entendu venant d’un député de la majorité, le Président à mis fin à « ses égarements écologiques« . Peut être cette expression vient-elle de Lionel Luca qui a l’Assemblée nationale a déclaré je cite « je suis très heureux qu’on supprime cette stupidité, cette imbécillité qu’on appelle la taxe carbone et qui n’est qu’un message idéologique de gauche et sur lequel nous avons voulu faire de la surenchère « . Tout le monde, telle Chantal Jouhanno n’a pas encore compris le sens de l’abstention. En effet aprés avoir cédé aux sirénes de l’ouverture Nicolas Sarkozy était entrain de céder à l’intégrisme vert de Cécile Duflot, de Noêl Mamère et d’Yves Cochet. J’ai à plusieurs reprises ici même dénoncé le « vert médiatique » représenté par des gens comme Nicolas Hulot et Yann Arthus Bertrand. Mais qui sont-ils ? Quelles sont leurs compétences ? Ils ont un atout majeur par rapport à d’autres, c’est la puissance médiatique qui leur offre des moyens considérables pour leur propagande écologique. Qui est Nicolas Hulot pour menacer des candidats à la présidence de la République d’appeler à ne pas voter pour eux s’ils ne signent pas sa charte au bas d’un morceau de papier. Tous ont cédé à ce chantage y compris Nicolas Sarkozy. Il a donc eu un moment d’égarement et il vient de se reprendre à deux reprises: la première fois au salon de l’agriculture et la seconde en renvoyant aux calendes grecques la taxe carbone. Un autre homme a compris le populisme de Nicolas Hulot et il est entrain de faire la même chose dans un autre domaine. En effet Patrick Sébastien vient de créer le DARD (Droit au respect et à la dignité). Son projet est de recueillir les propositions des candidats de 2012 et d’en faire un livre qui sera alors présenté aux deux candidats présents au deuxième tour. Et dit Sébastien » Celui qui s’engage à appliquer le plus de propositions aura nos voix« . Comme Hulot fera t-il signer une charte sur un morceau de papiers ? Les candidats vont-ils une nouvelle fois se plier à cette mascarade ? Mais qui sont ces mecs ? Pour qui se prennent-ils ? Les politiques vont-ils tomber dans le panneau ? Nous sommes en plein populisme.
Enfin le troisième indicateur c’est le contre pied fait au président de la République. Il avait dit que à élections régionales, conséquences régionales et on vient de voir que les conséquences n’ont été que nationales. Le président de la République va prendre un peu de temps pour digérer les couleuvres que son camp l’UMP, vient de lui faire avaler. En clair les députés, Jean François Copé en tête lui ont dit « monsieur le président vous nous avez fait voter, et cela a été fait à deux voix près, une modification de la constitution qui donne plus de pouvoir au parlement. Nous avons nous UMP voté cette réforme et bien nous voulons l’appliquer« . Le message il est là, pas ailleurs et ce message est un tournant dans le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Les députés lui ont signifié que le temps de l’hyper présidence est révolue, les réformes doivent passées et être étudiées par le parlement, on ne lui impose plus de lois dont il ne veut pas. Ce message est on ne peut plus clair » Vous n’êtes monsieur le Président pas le seul garant de la vie publique, nous sommes là, nous les députés, nous sommes également les porte-paroles de nos concitoyens dans nos circonscription et vous devez nous écouter« . En quelque sorte ce troisième indicateur c’est la coproduction exécutif-législatif que Jean François Copé a théorisé dans son dernier livre dont j’ai fait un compte rendu.
Voilà les trois indicateurs et je crois qu’ils ont été compris par le président Sarkozy et c’est pourquoi cette journée du mardi 24 mars aura été pour les gens de la majorité une journée particulièrement importante.
Maintenant, certains feraient bien de se taire et je pense particulièreùment à Jean Pierre Raffarin. Je le cite « le discours de la réforme globale est insuffisant et il faut des changements concrets pour la vie quotidienne des Françaises et des Français qui sont très inquiets, Il faut leur redonner confiance et pour cela, il faut montrer qu’on sait les écouter« . Raffarin semble oublier le nombre de fois ou Nicolas Sarkozy lui a sauvé la mise car il était empêtré dans des affaires dont il ne se sortait pas. Aujourd’hui le monsieur se pose en donneur de leçons. Mais qui lui a sauvé la mise lorsqu’il était Premier ministre après l’échec de Jules Ferry, sur Alsthom et sur EDF si ce n’est un certain Nicolas Sarkozy qui n’était avec son ministère absolument pas concerné par ces situations plus que fragiles pour Raffarin. Qui a fait perdre la région Poitou-Charente détenue par la droite ? qui a fait perdre les régionales de 2004 ?
Il reste deux ans au président de la République pour remettre la politique à la place qui doit être la sienne. Deux ans et trois réformes : la réforme des retraites, la réforme sur la dépendance (cinquième risque) et enfin terminer la réforme entreprise sur la procédure pénale. S’il cède aux pressions des organisations syndicales ou des syndicats de magistrats je ne donne pas cher pour sa réélection éventuelle. En ce qui concerne la retraite, et contrairement aux positions des syndicats et de la gauche, je crois que les français sont prêts à l’accepter car ils sont conscients de sa nécessité. Reste à savoir bien entendu ce qui sera proposé. Un recul sur ce sujet serait gravissime pour l’avenir de nos enfants et je fais partie de ceux qui ne pardonneraient pas. Que Didier Julia s’il me lit à nouveau fasse passer le message. Pour peu, qu’ajouter à ces trois réformes l’emploi reparte en 2011 et alors tout sera posible. Aprés une telle abstention on ne joue plus avec nos retraites, avec l’avenir de nos enfants, la droite doit agir et la gauche en prendre note. Mesdames et messieurs les politiciens, la récréation est teminée et c’est ce que vous ont dit les abstensionnistes.
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