Objectif:
![photo_1259346940147-1-0[1]](https://web.archive.org/web/20130703142128im_/http://www.saladelle.fr/wp-content/uploads/2009/11/photo_1259346940147-1-01.jpg)
Pour l’UMP, il s’agit de reprendre reprendre bien entendu un maximum de régions à la gauche, qui en préside vingt sur vingt-deux depuis la vague rose de 2004. Mais un maximum n’est pas un objectif crédible tant il est évident qu’un objectif doit être chiffré. On peut penser que trois régions (la Basse-Normandie, les Pays de Loire et la Champagne-Ardenne) sont réellement gagnables. On jugeait possible de reprendre la région PACA. Je crois qu’avec Hubert Falco c’était même plus que probable. Michel Vauzelle aurait été mis en grande difficulté. Mais il se trouve que Falco s’est désisté et c’est Thierry Mariani qui va mener la liste. Ce sera beaucoup plus difficile et c’est moins jouable qu’avec Falco au grand dam de Nicolas Sarkozy qui n’a pas du tout apprécié cette renonciation. Il me semble que regagner trois régions ne serait pas une victoire pour le parti majoritaire. Un si faible objectif démontre bien que ces élections régionales ne vont pas être une partie de plaisir pour la majorité et qu’elle le sait. Le thème de la campagne choisit par l’UMP est : » La France change, ma région doit changer aussi.«
1)Les moyens humains et stratégiques
1.1) Les ministres et secrétaires d’État
Personne ne doute un seul instant que la barre est tenue par le président de la République. C’est Nicolas Sarkozy lui même qui a dit » les ministres iront où on leur dira d’aller. » Hubert Falco a du avoir les oreilles bouchées et Rama Yade est finalement allée là où elle le voulait. On sait que le Président est très attaché aux sondages d’opinion, aussi a t-il demandé une étude détaillée. De celle-ci, il semble qu’en soit ressortie une faible audience auprès des populations des présidents de régions, d’où l’idée d’envoyer des « ténors » pour essayer de conquérir les terres acquises par les socialistes en 2004 et les « ténors » ce sont les ministres et secrétaires d’État. Le président a fixé les règles : tout membre du gouvernement qui gagnera la présidence d’une région devra quitter sa fonction de ministre ou de secrétaire d’État. Huit ministres seront tête de liste (Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Xavier Darcos, Alain Marleix,Valérie Létard, Alain Joyandet, Dominique Bussereau et Hervé Novelli)
1,2) La taxe carbone
Cette même étude clarifie les attentes des français de la part de leurs élus régionaux. Elle montre trois priorités : le logement, les transports et l’environnement. C’est une des raisons pour lesquelles Nicolas Sarkozy a voulu activer les discussions sur la taxe carbone. Il a probablement satisfait les « verts », mais pour les autres j’en suis moins sûr. Mais dans cette affaire de la taxe carbone , il semble après analyse que l’objectif à atteindre soit plus politique que de convictions. Il s’agit sur ce problème de la taxe carbone de créer la division entre le parti socialiste et Europe Ecologie et de faire en sorte que les écologistes présentent un maximum de listes autonomes. Cet objectif sera probablement atteint mais ne suffira, à mon avis, probablement pas. Il faut faire en sorte de rendre difficiles les reports de voix lors du second tour. En Île-de- France on voit déjà poindre ce type de difficultés pour le PS. Jean Paul Huchon n’est pas certain, loin de là, de conserver la région. Si pour les socialiste perdre trois régions au profit de la majorité ne serait pas une grande défaite compte tenu de leur triomphe de 2004, par contre perdre l’île-de-France et cela même au profit des écologistes, alors ce ne serait plus la même chose.
1,3) le cas particulier de la région Poitou Charente
Je ne crois pas à la possibilité de déloger Ségolène Royale de la présidence. Par contre il est possible de l’affaiblir, faire en sorte qu’elle soit moins bien élue qu’en 2004 voire élue de justesse. Pour cela l’UMP emploie les grands moyens. Ce sont ni plus ni moins que l’ex président de cette région et ancien premier ministre Jean Pierre Raffarin qui devrait seconder la tête de liste offerte à Dominique Busereau l’actuel secrétaire d’État aux transport autrement dit deux poids lourds de la politique. Cette volonté d’affaiblir Ségolène Royale s’est également traduit dans les faits par une ouverture à droite à Philippe de Villiers et Frédéric Nilhous.
2) Qui pour mener le combat des régionales
En matière de sport on connaît le slogan « on ne change pas une équipe qui gagne. » Les élections européennes ont été sur le plan national supervisées par Franck Riester (député de la Seine et Marne). Cela s’est plutôt bien passé aussi a t-il été reconduit a la tête de la direction chargée de mener les élections régionales. La décision en a été prise par le patron de l’UMP Xavier Bertrand.
3) les défections et leurs conséquences
En Paca: Nous l’avons vu Hubert Falco s’est retiré de la compétition. Pour la majorité, c’était pourtant le candidat idéal. Nicolas Sarkozy est entré en fureur et l’a traité, dit-on, de parjure car il ne tient pas ses engagements. Sarkozy devait trancher entre Bernard Deflesselles, Guy Tessier et Didier Mariani. C’est ce dernier qui a été choisi et ce, pour deux raisons: la première est qu’un sondage le place en tête des trois candidats potentiels et la seconde c’est qu’il est le plus à même d’affaiblir le FN. Néanmoins cette défection va peser lourd car à part Falco je ne vois personne susceptible de battre Michel Vauzelle et pourtant reprendre une région comme Paca aurait été un beau succès pour l’UMP.
En Pays de Loire, c’est Roselyne Bachelot qui renonce à se présenter. Quasiment sûre de gagner la région, elle ne veut pas quitter le gouvernement. Elle a été remplacée par Christophe Bechu.
4) Les casse têtes résolus
Les discussions ont été rudes. Finalement Nicolas Sarkozy qui doit compter avec le nouveau centre qui fait partie de la majorité lui a accordé deux têtes de listes: Valérie Létard dans le Pas de Calais et François Sauvadet en Bourgogne auxquelles il faut ajouter 15 têtes de liste au niveau des départements. Pourtant le nouveau centre ne « pèse » que 3%. Quant au parti radical de Jean Louis Borloo, il a obtenu une tête de liste en Lorraine, et le MPF en Vendée. Tout le monde a été servi et la majorité devrait dans l’ensemble se présenter unie au premier tour..
5) les dissidents
Malgré les concessions , il y aura plusieurs cas de candidats qui voudront faire payer leur camp au prix fort soit par ambitions déçues de ne pas avoir été choisis soit par vengeance. Cela a failli être le cas avec André Santini. Mais un accord a été trouvé malgré sa mise en cause dans une affaire qui dépend maintenant de la justice. A noter que le PS pour les mêmes raisons a été moins tendre avec Julien Dray. En 2004 Santini avait fait un peu plus de 16% et ce pourcentage élevé n’est certainement pas étranger à l’accord qui a été finalisé surtout qu’il semblerait qu’un sondage confidentiel lui donnait quelques points d’avance sur Pécresse et il pense qu’il est capable d’en prendre au Modem . Il y aura des cas de dissidence. En l’Île-de-France, la région qui sera probablement la plus en vue, il aurait été mal venu pour la majorité de n’être pas unie dans la région phare. Une dissidence a également été évitée avec Christine Boutin que Nicolas sarkozy a reçue. La fondatrice du Parti chrétien-démocrate menaçait de conduire une liste autonome en Pays de la Loire si elle n’obtenait pas ce qu’elle réclamait. Elle est sortie de l’Élysée apaisée : « On m’assure que j’aurai satisfaction sur les vingt candidats en position éligible que je revendique. » A l’inverse Jean Arthuis menace de mener une liste centriste autonome en région Pays de la Loire et en Corse, le choix de Nicolas Sarkozy qui, pour garder la région, favorise le radical de gauche Paul Giaccobi, se heurte à la résistance des frères ennemis de l’UMP, Camille de Rocca Serra et Ange Santini..
6) Le calendrier
Le conseil national de l’UMP s’est réuni à la date prévue pour pour valider les listes et leurs chefs de file. Le tout devrait être annoncé officiellement à la fin du mois de janvier.
7) La réalité
On se rend bien compte pourquoi j’ai dit au début de mon texte que un si faible objectif ( gain de trois régions) démontre bien que ces élections régionales ne vont pas être une partie de plaisir pour la majorité et qu’elle le sait, N’est ce pas Jean Claudin qui a dit » commençons par garder les deux régions (Alsace et Corse) que nous avons et si possible en conquérir d’autres. »
En effet, en politique, et on le sait, il y a les déclarations officielles et la réalité. Cette réalité c’est que le président de la République, son gouvernement et sa majorité sont inquiets d’un rapprochement possible entre le PS et le Modem. Toutes les études montrent que F Bayrou et le Modem seront les arbitres du second tour. D’autre part une étude confidentielle montre que la gauche y compris avec le Modem pourrait être minoritaire dans huit à dix régions mais que dans lesdites régions le FN pourrait faire un score lui permettant de se maintenir au second tour. En 2004, le FN avait participé au second créant ainsi 17 triangulaires. En clair avec l’aide du Modem et la présence du FN au second tour, le PS pourrait garder plusieurs régions tout en étant minoritaire, mais c’est la loi du scrutin électoral à deux tours. Lors de ces élections l’UMP peut espérer faire le même score qu’aux européennes et pourtant compte du scrutin à deux tours, il est plus que certain que même si elle y parvient, in fine elle sera tout de même perdante, je le crains sérieusement. Pour essayer de garder ce pourcentage acquis lors des élections européennes, la majorité va nationaliser ces élections régionales ce qui explique la déclaration de Jean Claude Gaudin « il y aura une dimension nationale dans cette campagne. Aux européennes, ça nous a réussi. Pourquoi ne voudriez-vous pas que ça ne nous réussisse pas cette fois-ci ? » A noter que de toutes façon, la gauche voulait également nationaliser ce scrutin.
La mauvaise foi des socialistes
Comme à l’approche de chaque élection. le PS redevient le plus fidèle supporter du FN. Pour les socialistes il faut que le parti de Jean Marie Le PEN fasse au moins 10% dans un maximum de régions afin de pouvoir se maintenir au second tour et provoquer des triangulaires qui favoriseront bien évidement leurs candidats. Il faut se souvenir qu’en 2004, en Métropole, le parti socialiste a gagné 9 régions avec moins de 50%, c’est à dire grâce à la majorité relative obtenue par la présence des candidats FN.
Le président de la République et son gouvernement n’ont pas fait et ne feront pas ce que Mitterrand et les socialistes ont fait en 1986, c’est à dire changer la loi à quelques mois d’un scrutin. En l’occurrence, là il s’agissait d’élections législatives. Martine Aubry a bonne mine avec ses accusations fantaisistes. Les démocrates ne sont pas toujours là où on croit les trouver.
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