les contorsions du PS

Pour s’opposer de façon systématique au gouvernement la gauche n’a pas d’idée, elle est obligée de proposer à nouveau les recettes de 1981 qui nous ont menés à ce que l’on connaît. Le PS propose à nouveau une relance par la consommation pour tous, le partage du temps de travail et le maintien voire l’embauche de fonctionnaires.

le premier remède du PS est donc la relance par la consommation, non pas pour certaines catégories, mais pour tous . C’est l’application de la théorie Keynésienne selon laquelle le pouvoir d’achat favorisera le redémarrage de la production et permettra ainsi de créer des emplois. Si cette théorie connut du succès avant guerre, elle ne répond plus aujourd’hui aux problèmes posés à des économies exposées de plein fouet à la concurrence internationale.

La relance par la consommation aboutit en effet, par les flux de revenus qu’elle dégage (salaires et traitements), à accroitre la charge des entreprises et les dépenses de l’État. En outre, pour combler ce déficit, le recours à l’emprunt diminue les sommes disponibles pour les investissements productifs et augmente le coût du crédit. A moins que l’on recoure à l’augmentation des impôts et des charges. Au total, c’est la capacité concurrentielle des entreprises qui se trouve atteinte.

Le second remède c’est le partage du temps de travail. Il repose sur une idée simple selon laquelle il serait possible de réduire le chômage des uns en réduisant le travail des autres; mais il suppose que la main-d’œuvre soit parfaitement interchangeable, ce qui , dans notre économie de plus en plus spécialisée, n’est pas le cas, et, d’autre part, que le poids global des rémunérations et des charges reste inchangé.

Or les mesures qui ont été prises et qui le seraient éventuellement si l’on y revenait, n’ont été ou ne seraient accompagnées d’aucune baisse des rémunérations. A travail égal, les charges se trouveraient donc accrues, la compétitivité réduite et donc la production et l’emploi à nouveau atteints. Bel exemple de mesures rigides qui conduisent au résultat exactement inverse de celui que l’on cherche à atteindre.

Troisième remède : la création d’emplois dans la fonction publique et dans le secteur tertiaire. Certes le secteur tertiaire peut être, aujourd’hui encore, relativement créateur d’emplois. Rappelons les besoins dans le domaine de la santé ou ceux de certains services.

Mais créer, comme le fit la gauche en 1981, des postes administratifs sans distinguer les secteurs où existent de réels besoins, sans se soucier suffisamment de la productivité, conduisait à aggraver le mal par le déficit accru des finances publiques sur la production elle même. C’était encore, après une illustration passagère, déboucher sur une augmentation du chômage réel.

A ces charges accrues se sont ajoutées celles des nationalisations réalisées en 1981 et que certains proposent à nouveau notamment dans le secteur bancaire.

On se souvient de l’euphorie des premiers mois du premier septennat de Mitterrand, lorsque la politique de relance par la consommation menée par le gouvernement Mauroy entraîna un redressement provisoire de la consommation. Mais le chômage persistait, le déficit budgétaire s’accroissait, les importations s’enflaient, déséquilibrant notre balance commerciale et précipitant la chute de notre monnaie. Le cycle infernal de la crise se refermait sur la France; pour survivre, il fallait indemniser toujours plus de chômeurs et donc accroître des prélèvements obligatoires déjà excessifs. Des secteurs entiers de notre industrie, déjà fortement menacée par la concurrence internationale s’effondraient.

On ne lutte pas contre un fléau aussi sérieux que ce type de crise par des mesures faciles. D’ailleurs, si vraiment la solution se trouvait dans la facilité, dans des mesures indolores, voire agréables (comme la réduction du temps de travail et l’augmentation des salaires) cela se saurait. C’est à cette évidence que s’est rendue la majorité conduite par le PS en 1983 et c’est cette même évidence que le PS aujourd’hui avec les mêmes personnes mais dans l’opposition remet en cause. Avec le PS, la politique ça a toujours été le grand écart, avec Martine Aubry ça ne change pas.

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