On peut lire sur le site du Point qu’ une large majorité de Français (69%) ayant vu en totalité l’intervention de Nicolas Sarkozy lundi soir à TF1 a estimé que le chef de l’Etat avait été « convaincant« , 31% pensant le contraire, selon un sondage CSA pour le Parisien à paraître mercredi.Parmi ceux qui ont vu en partie l’intervention présidentielle, 48% ont estimé que Nicolas Sarkozy avait été convaincant, tandis que 50% ont pensé le contraire et 2% ne se sont pas prononcés.
Je ne suis pas surpris. Je l’ai dit dans mon billet de hier j’ai trouvé le chef de l’Etat à l’aise et convaincant dans les domaines de la santé et des retraites et un peu moins lorsqu’il a critiqué la politique de renault. Selon le moment où les téléspectateurs ont pris l’antenne il me paraît normal qu’il y ait un décalage entre ceux qui ont vu l’émission dans sa totalité et ceux qui l’ont vu partiellement. Mais dans l’ensemble le bilan est bon, mon impression n’était donc pas particulièrement partisane, elle refléte l’opinion de l’ensemble des téléspectateurs.
Par contre ce qui me sidére c’est qu’il est fait un bilan général en tenant compte de ceux qui n’ont pas vu l’émission, mais qui en ont entendu parlé ou qui en ont vu ou entendu des extraits à la télévision ou à la radio. Il est évident que pour ceux qui en ont entendu parlé dans une réunion de l’UMP ou dans une section du parti communiste le compte rendu ne sera pas le même.
Hier soit j’ai écouté Martine Aubry qui s’exprimait sur TF1 et j’avoue que je ne sais quelle expression employer. Retour en arrière c’est une expression classique. Si on fait référence à la voile , sport que j’ai pratiqué pendant des années mais que je ne fais plus, je dirais « paré à virer« , Aubry a empané, j’ai aussi pratiqué, mais un peu moins le ski, je dirai que M Aubry a slalomé. Toujours utile qu’elle est revenue sur sa prise de position concernant les retraites lorsqu’elle s’est exprimée sur RTL.
Sur le plan politique M Aubry a commis une erreur tactique qui a amené les plus gauchissants ou ceux dont seul l’anti- sarkosyzme compte du PS à la recadrer. Elle slalome entre les divers âges (réel, légal…) pour faire illusion. Elle fait complétement l’impasse sur le fait que la loi sur la retraite à 60 ans date de François Mitterrand (1983) et qu’elle a donc bientôt 30 ans. Cette retraite à 60 ans a été à l’époque votée sur des critères qui ont complétement changé, ne serait que depuis cette date l’âge moyen de la durée de vie a augmenté de 7 ans. Par ailleurs et personne ne peut dire le contraire, la vie s’est transformée, le contexte économique n’a plus rien à voir avec celui de 1983, les jeunes font des études et rentrent plus tard dans le monde du travail, il y a moins de cotisants actifs et plus de retraités. Sur le fond elle sait bien tout ça. Son erreur et c’est probablement sur ce point qu’elle a été recadrer par ses troupes c’est d’avoit parler de la retraite à 62 ans à moins de deux mois des élections régionales. Je suis persuadé qu’elle reviendra à son idée première après les élections. Tout ça est politique. Elle n’a pu attaquer Nicolas Sarkozy, aussi lorsqu’elle déclare « »L’essentiel est que nous, nous voulons défendre la retraite par répartition » elle doit s’adresser à ceux qui n’ont pas vu l’émission car Nicolas Sarkozy lors d’une réponse à l’un des intervenants n’a pas dit autre chose « Je vais maintenir le système de retraite par répartition. » On peut se tourner, se retourner, faire des contorsion, on n’échappera pas au fait qu’il va falloir travailler plus longtemps et cotiser plus si l’on veut maintenir notre régime de retraite par répartition.
Le point sur lequel je suis d’accord c’est l’hypocrisie qui entoure ces discussions. Il est incontestable que les entreprises demandent pour des raisons diverses à leurs salariés de partir de plus en plus tôt. Un premier pas a été fait avec l’interdiction des prèretraites, Il faudrait maintenant aller plus loin en faisant en sorte que tout le monde parte à 60 ans. Ensuite je suis favorable sur ce sujet (celui des retraites) à ce que l’on mette sur la table des négociations la pénibilité. Les sociologues font trop de politique et pas assez de prospective. Il y a aujourd’hui statistiquement un écart de la durée de vie de 7 ans entre les ouvriers qui ont des conditions de vie difficile et d’autres professions. Il faut donc à mon avis faire une règle générale qui sera la loi, et elle devra imposer que l’on travaille plus tard et dans cette loi devront figurer des dérogations qui concerneront les salariés qui ont des conditions de vie les plus pénibles par exemple ceux qui ont travaillé en 3 x 8. On devra également permettre à ceux qui ont envie de travailler plus longtemps pour des raisons qui les regardent de pouvoir le faire.
Ceci dit, s’il y a des lecteurs qui ont écouté Nicolas Sarkozy et le lendemain Martine Aubry, j’aimerais qu’ils m’expliquent la différence entre les deux. En ce qui me concerne que ce soit sur les retraites par répartition ou sur la pénibilité j’ai entendu le même discours. Les retraites, c’est le type même de sujet qui démontre le jeu politicien des partis et l’opposition systématique spécifique à notre pays. Là ou ailleurs l’opposition participe , chez nous en France l’opposition doit s’opposer. Ce sujet sur la retraite est le prototype de sujet important voire majeur sur lequel tout le monde devrait faire un effort afin de discuter dans la sérénité et de trouver une solution.
PS: En voile, un empanage est un changement de direction.
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