Nous avons eu beaucoup de chance que de nombreuses questions complexes se posent au moment où la France présidait l’Union européenne, a confié un diplomate russe au quotidien Izvestia à l’occasion du sommet UE-Russie de Nice de novembre dernier.
D’après le journal moscovite, personne au Kremlin ne sous-estime le rôle de l’Union, ou plus exactement le rôle personnel de Nicolas Sarkozy dans le règlement de la crise du mois d’août 2008 dans le Caucase. On apprécie également le fait que Sarkozy semble avoir consacré de gros efforts à raisonner les ‘nouveaux Européens.C’est précisément l’un d’entre eux, le président tchèque Václav Klaus, qui lui a succédé le 1er janvier 2009. De ce point de vue, le sommet de Nice et le semestre où la France est restée à la tête de l’Union européenne vont sembler des moments particulièrement merveilleux, poursuit le journal. Les priorités en matière de politique extérieure affichées par Prague ont de quoi inquiéter Moscou, note Kommersant. La République tchèque élargira l’UE vers l’est pour la détourner de la Russie, estime ce journal libéral.
La présidence tchèque devrait organiser un sommet avec certains pays de l’Europe balkanique en vue d’une intégration future. Plus à l’est, Prague entend promouvoir la nouvelle formule d’un “partenariat oriental”,perçu par beaucoup comme un contrepoids à l’initiative de Nicolas Sarkozy sur la création de l’Union méditerranéenne.
L’idée d’un partenariat oriental risque d’agacer non seulement Paris, mais aussi Moscou, prévient Kommersant. Cette initiative, imaginée par Stockholm et Varsovie, concerne six pays de l’ex-Union soviétique (Ukraine, Géorgie, Moldavie, Arménie, Azerbaïdjan et Biélorussie), qui devraient participer à un prochain sommet avec l’UE.
Tout cela signifie que Moscou, vers qui la politique orientale de l’Union européenne était tournée jusqu’à présent (en particulier sous les présidences allemande et française), va se trouver marginalisé durant la présidence tchèque.
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