J6M ça doit vous rappeler quelqu’un. Jean Marie Messier moi-même maître du monde. Ce livre n’a rien d’exceptionnel, il ne se différencie guère d’autres ouvrages qui ont été écrit sur la crise financière. Son seul intérêt est qu’il est écrit par ancien polytechnicien et énarque, l’ancien tout puissant patron de Vivendi entreprise qu’il a lui même créée et qui a vécu de l’intérieur ce capitalisme aujourd’hui rejeté par ceux qui le vénéraient parce qu’il a repoussé jusqu’à les atteindre ses limites.
Voici in-extenso la présentation du livre par l’éditeur pour qui Jean-Marie Messier nous livre une vision originale et unique de la crise :
Ses expériences multiples, au sein de l’État, comme président de grandes entreprises et, aujourd’hui, comme conseil et patron de PME lui permettent d’apporter une contribution exceptionnelle sur le tsunami économique que nous subissons. Il nous revient de retrouver un humanisme, impliqué, actif, enthousiaste, et de remettre l’homme au centre de nos préoccupations et de nos décisions. . Les succès qu’il a rencontrés. son art de l’anticipation qui l’a conduit à annoncer, le premier et dans l’incrédulité, la convergence qui triomphe aujourd’hui, mais aussi ses échecs, comme son départ de Vivendi Universal, ont changé l’homme, ont affuté son expérience et l’ont conduit à prendre du recul.
Il fallait cette crise, la plus dangereuse depuis un siècle, pour qu’il sorte de son silence et décide de livrer publiquement son analyse et sa réflexion. Vivant, ce livre est bourré d’anecdotes et conçu comme un récit qui nous emmène au cœur de la tempête. Jean-Marie Messier a un talent exceptionnel pour élucider les faits les plus mystérieux et éclairer les événements les plus complexes. Visionnaire, ce livre va plus loin que la crise et répond à des questions décisives pour l’avenir : que peut-on faire de plus et de différent Qu’allons-nous modifier dans notre vie.notre formation, notre emploi, notre épargne, Qu’est-ce qui va changer pour nos enfants ? Une formidable force de propositions concrètes. Avec l’optimisme qui lui colle à la peau, mais aussi une conscience aiguë des bouleversements à venir. Jean-Marie Messier nous ouvre les portes du monde de demain.
Dans ce livre JMM qui s’est reconverti dans la banque d’affaire fait comme ses confrères c’est à dire une analyse complète de la crise financière puis explique pourquoi elle va s’étendre à l’économie réelle et propose enfin des solutions pour en sortir. Il s’autorise également un parallèle entre la bulle internet et la crise financière qu’il qualifie d’économie virtuelle. Je n’ai pas assez lu de livres à ce sujet pour savoir s’il est le premier ou pas à faire cette comparaison.
C’est un livre confession mais est ce pour autant que l’on doit lui donner l’absolution lorsqu’il dit » Ne pas s’en tenir à la réforme des bonus ou des rémunérations des dirigeants, mais redéfinir l’éthique que nous voulons voir prévaloir et enseigner à nos enfants » ou encore « Comment se persuader que le capitalisme ne mourra pas, mais qu’il est encore plus important de rester nous-mêmes, porteurs de nos valeurs de tolérance et d’humanisme ? Et puis encore « Il nous revient de retrouver un humanisme, impliqué, actif, enthousiaste, et de remettre l’homme au centre de nos préoccupations et de nos décisions. ». C’est une véritable conversion, un miracle auquel je ne crois pas trop.
Il semble occulter les raisons de son départ de Vivendi et reste sur le fait , par ailleurs exact, que c’est lui qui a fait Vivendi et que par conséquent il a toute légitimité pour donner son avis sur la crise financière ce que personne, et heureusement, ne lui conteste. Il reconnaît que le capitalisme s’est déconnecté de la société et du monde réel mais que tout n’est pas à jeter et qu’il faut tenter de le réformer. Il propose donc de remettre le chef d’entreprise au centre de l’échiquier car c’est l’entreprise qui crée de la valeur. Il faut donc redonner de la visibilité et pour cela il cite François Mitterrand « il faut donner du temps au temps »mais cela ne suffit pas. Il nous faut également surmonter nos craintes et les nos angoisses créées par la crise. Mais qui l’a créé cette crise sinon des hommes comme lui.
Peut-on lui pardonner ? Peux t-on lui faire confiance ? Est-il la brebis égarée dans le monde du capitalisme qui vient rejoindre le troupeau ?
Selon la parabole une brebis a quitté le troupeau et s’est égarée. Le berger l’a perdue de vue. C’est l’illustration du pêcheur, de l’homme qui s’est éloigné de Dieu et qui pour cela s’est perdu. Jésus se met à sa recherche, comme le berger va chercher sa brebis perdue. C’est pourquoi il accueille les pêcheurs et les publicains et mange avec eux.
JMM est-il cette brebis égarée, je l’ignore mais ce qui est certain c’est que je ne suis pas Jésus et que je suis pas certain de vouloir lui pardonner. Enfin on peut reprocher à ce livre de se limiter à la critique du capitalisme. En effet il y a de sacrées absences, pas un mot sur le social, pas un mot sur les salariés et leur rôle au sein de l’entreprise comme s’ils étaient du menu fretin, rien sur la participation. Je suis loin d’être sûr que JMM ait tiré toutes les leçons de la crise. Non, la brebis égarée ce ne peut être lui.
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