Depuis de longs mois la France a subi une véritable avalanche de mauvais chiffres. La croissance, la consommation, le moral des ménages, le chômage, les fermetures d’entreprises … Et puis d’un coup un rayon de soleil au milieu de cette grisaille. Pour la troisième année consécutive la France se voit attribuer la palme de la fécondité avec 2,02 enfants par femme. C’est un niveau que nous n’avions pas atteint depuis plus de 25 ans. Les sociologues font remarquer que ce n’est plus une mode mais une tendance de fond.
Mais pas besoin d’avoir fait des études de sociologie pour comprendre le phénomène. J’ai connu l’époque où l’on se mariait jeune et où le premier enfant venait très vite. Les femmes étaient souvent des mères de famille au foyer. Mon métier n’était pas l’étude de la société néanmoins j’y vois et je ne suis pas le seul 2 raisons dont une que j’ai découvert lorsque je faisais des entretiens d’embauche ou que je proposais de l’avancement à certaines salariées.
Beaucoup de femmes, sans pour autant privilégier leur carrière, attendent tout au moins de l’avoir lancée avant d’unir ou pas leur destin à celui d’un conjoint et de vouloir un enfant. J’ai, plusieurs fois, constaté que des femmes attendaient d’avoir le poste qu’elles convoitaient avant d’être enceintes. Certaines le disaient, d’autres non. C’est donc sans surprise que j’ai lu les statistiques de l’INSEE démontrant que plus de 21 % des bébés nés en 2008 le sont de mamans âgées de plus de 35 ans et plus de la moitié sont nés de femmes célibataires.
La seconde raison c’est que le système français est très incitatif : Congés, allocations diverses, crèches, assistantes maternelles…Un système que nous envie bien des pays européens à commencer par les Allemands et les Anglais.
Après les raisons, les conséquences et c’est un point satisfaisant là aussi pour deux raisons. La première c’est, si comme l’assure l’INSEE 2,02 enfants par femme, un peu juste pour le renouvellement des générations (il en faudrait 2,05) c’est par contre suffisant pour assurer la consommation et à peu près suffisant pour les futures retraites. La seconde raison est que ce taux de natalité est bon pour la croissance. Dans ce domaine également il faut lire les études faites par les organismes. Je vous livre donc celle faite par « indicateurs de revenus économiques » . Un passage à 2,1 enfants équivaut à 0,3 point de croissance.
Le bébé est un consommateur dépensier, et par extension l’enfant, est considéré, par les économistes, comme un consommateur de différents biens (alimentation, frais d’éducation, habillement, etc.) Au début de sa vie et pendant son enfance, ses parents vont dépenser de l’argent qui assurera aux entreprises une production de biens. Un seul exemple, le chariot type de consommation alimentaire des ménages d’un couple avec deux enfants est de 131 euros chaque semaine, contre 105 euros pour un ménage sans enfant. Un enfant dans un foyer fait également grimper la facture moyenne annuelle d’achat de produits high-tech de 2 270 à 2 920 euros.
Une future force de travail. Par projection, les 834 000 nouveaux bébés seront des consommateurs tout au long de leur vie mais aussi des futurs travailleurs qui contribueront à la richesse de la France. Si l’on prend comme référence le PIB par personne employée dans l’Hexagone, chaque bébé produira 57.750 euros chaque année, même si une partie d’entre eux risque d’être au chômage, en longue maladie, ou au RSA.
Un sauveur pour les retraites. Le nouveau-né qui gazouille en ce moment paiera pour ses aînés qui partiront à la retraite, à horizon 2029 si l’on tient compte d’un âge moyen d’entrée en entreprise de 21 ans. Cela étant, pour équilibrer les comptes futurs, avec l’augmentation prévue des nouveaux retraités, il faudrait que les Français fassent un effort supplémentaire en termes de fécondité. En 2040, on s’attend à 22 millions de plus de 60 ans, dont les trois quarts à la retraite, contre 12 millions actuellement.
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