La longue marchede Nicolas Dupont-Aignan a commencée le 31 mars 2007, jour du congrès fondateur de son parti Debout la république (DLR) et à peu près deux ans après qu’il ait claqué la porte de l’UMP
DLR a été fondée avec des élus RPR qui comme NDA étaient opposés au traité européen d’Amsterdam. Réélu dés le premier tour député en 2007, il siège aux côtés des non inscrits. Il est pour moi difficile de traduire sa pensée car je la trouve brouillonne. Il se réclame du général de Gaulle mais réfute en ce qui le concerne le terme de « souverainiste », il a d’ailleurs toujours refusé de faire la moindre alliance avec Philippe de Villiers. Lors des dernières élections européennes, il a conduit une liste en Île-de-France. En 2005 NDA a voté non au référendum destiné à ratifier la constitution européenne. Il a eu des discussions en vue d’un rapprochement avec le « leader du non irlandais » Declan Ganley. Suite n’a pas été donnée car même si tous deux ont voté « non » leur vision de l’Europe était trop éloignée.
Quand on écoute NDA on est tenté d’être séduit par ses analyses, surtout lorsqu’il aborde son cheval de bataille « le déclin français ». Il séduit parce que c’est un homme de terrain, maire de Yerres dans l’Essonne, député, il fait partie de ces élus dont on dit qu’ils connaissent le terrain et c’est vrai. C’est parce qu’il connaît le terrain, les problèmes quotidiens de nos concitoyens que son discours est clair, mais je connais bien des maires et des députés qui ont la même clairvoyance car ils vivent au quotidien la vie de la cité qu’ils dirigent. Quand on lit NDA, quand on l’écoute, si on a pas un peu d’expérience de la vie politique il semble effectivement dans la ligne du général de Gaulle, il parle de l’État et veut un État fort, il se dit très attaché aux services publics et il n’y a aucune raison d’en douter et surtout il aime parler du rayonnement de la France dans le monde. Tout ça est très gaullien. Il à l’air d’être gaullisme, il a le goût du gaullisme, mais ce n’est pas un vrai gaullisme.
NDA, ce n’est pas du gaullisme parce que sa doctrine c’est du catéchisme, ce qui est contraire au gaulliste La « doctrine » du Général ne veut pas dire catéchisme figé, dont nous devrions rabâcher indéfiniment les préceptes. Au rythme où va le monde, de Gaulle aurait su s’adapter, s’actualiser, extrapoler. NDA c’est tout le contraire. Ses idées gaulliste ne sont plus d’époque, pas adaptées au début du 21 éme siècle voire dangereuses. Préconiser de sortir de l’Europe comme le souhaite NDA c’est tout simplement suicidaire pour la France à la fois sur le plan économique mais aussi sur le plan politique. Ça n’a plus aucun sens. On sait que NDA était à la maison de la mutualité pour écouter DDV, mais il ne pourra jamais s’entendre avec lui comme il n’a pu le faire avec l’irlandais Ganley. Il a une vision archaïque de l’Europe. Je n’aime pas l’homme Villepin, mais ses idées ne sont pas rétrogrades, il vit dans son siècle. Jamais on entendra Villepin prétendre que la mondialisation est la cause directe de l’impuissance publique, jamais au contraire de NDA pour qui c’est un de ces thèmes de bataille..
NDA, ce n’est pas du gaullisme parce être gaulliste ce n’est pas ça, ce n’est pas vivre un demi siècle en arrière. Les vrais gaulliste n’ignorent pas que la politique que mena le général de Gaulle fut le résultat d’une maxime de conduite qui lui était chère et que certains se réclamant de cette famille ne connaissent pas ou ont oublié : »l‘analyse concrète d’une situation concrète« . Telle était la méthode qui excluait toutes mesures ne reposant pas sur une analyse complète du milieu, des réalités et des contraintes intérieures et internationales. Par exemple de Gaulle considérait que l’économie est un domaine mouvant qui ne saurait se satisfaire de préceptes à priori qui seraient inadaptés à ses exigences.
Les enseignements du présent devraient imposer à ceux qui se réclament de de Gaulle une révision de certains de leurs principes et c’est le cas de NDA. Ainsi, peut être, en va-t-il de l’intervention de l’État, bien que le général de Gaulle n’ait jamais tenté d’intervenir de façon tatillonne dans la gestion quotidienne, mais chercha avant tout à exprimer en économie une volonté politique en traçant de grandes orientations, dans le plan ou dans la politique industrielle, par exemple; mais des adaptations peuvent s’avérer nécessaires, comme elles peuvent l’être dans d’autres domaines de la politique. Ainsi la politique étrangère, qui bénéficie pourtant d’une constance plus grande dans le temps que l’économie, a subi des inflexions voire des retournements spectaculaires. Le général de Gaulle, apôtre en son temps de la détente, aurait-il maintenu cette stratégie dans les périodes qui ont suivi sa disparition ? Il avait trop le souci des réalités pour ne pas tenir compte de l’évolution du monde. Il avait trop le souci de la France pour ne pas tenir compte de ses intérêts. NDA , lui ne se remet pas en cause.
NDA a par ailleurs des positions que je trouve limites. C’est au nom de « l’unité de la République » qu’il rejette le communautarisme religieux, la discrimination positive et le droit de vote des étrangers. Il veut conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire (30 éme proposition). Il est favorable à « l’immigration zéro » et propose « la suspension du regroupement familial (64 éme proposition) et le conditionnement du droit au séjour » (62 éme proposition). Il veut allonger à dix ans la période ouvrant l’acquisition de la nationalité française par mariage (66éme proposition). Il défend l’idée d’une « école du mérite » (27 éme proposition) avec la réintroduction de 10 à 16h hebdomadaires d’apprentissage du français (31 éme proposition) . Il est contre l’aménagement des peines et se montre favorable à « l’application à 100 % des décisions de justice » (44éme proposition). Limite, limite le bonhomme…
NDA est un démagogue qui a recours à des clichés du type » c’est la faute à Bruxelles. », il joue avec des épouvantails « une Europe ultra libérale et fédéraliste «. Beaucoup de ses supporters espéraient voir l’Irlande voter non au référendum omettant au passage de nous dire que la première fois que les irlandais ont dit « non » c’est parce qu’il trouvaient que l‘Europe n’était pas assez libérale. C’était donc un non complétement opposé au sien. Pourquoi croit-on qu’il n’y a eu aucune suite avec l’irlandais Ganley.; En France aussi nous avons eu le non de l’extrême droite et le non de l’extrême gauche. Dans son petit livre mauve NDA ne fait que « dénoncer les institutions non élues parce que exclues du contrôle démocratique. » On peut supposer qu’à travers cette expression le principal visé c’est JC Trichet le président de la BCE. Et alors, c’est pas nouveau et puis c’est pas plus mal.
Et puis sans rapport avec la politique, nous les camarguais, nous qui aimons les férias, nous ne sommes pas sans ignorer que NDA a envoyé un courrier à l’alliance anti-corrida pour signifier son accord afin de déclarer sa commune « ville anti-corrida. »Mais ça c’est pour l’anecdote.
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