Les verts ont eu le vent en poupe, ce qui les pousse à avoir des prétentions qui commencent à sérieusement agacer le PS et même la gauche dans son ensemble. Lorsque il y a une élection je prends toujours deux ou trois bulletins de vote pas plus, mais jamais un bulletin avec le nom d’un candidat écologiste . Pourtant je pense que vis à vis de la gauche les « verts » ont des prétentions qui me paraissent légitimes. Il ont fait un triomphe lors des élections européennes et aujourd’hui les sondages leurs permettent de garder encore un certain optimisme d’autant que le récent sommet de Copenhaque a mis en avant tous leurs thèmes de prédilection et que les médias en ont abondamment parlé. Les « verts » ont deux leaders. L’ex soixante-huitard Daniel Cohn-Bendit vert à l’extérieur et rouge à l’intérieur surnommé à l’époque Dany le rouge et Cécile Duflot secrétaire nationale, mêmes couleurs, inconnue il y a encore un an et dont la tête a tellement enflé qu’elle ne peut aujourd’hui supporter aucun chapeau.
La droite a volontairement mis en avant les thèmes d’Europe Ecologie afin que les verts grignotent sur le PS. Aujourd’hui elle se rend compte qu’elle a fait là un pari risqué. Il y a quelques mois lors des élections européennes c’était Michel Barnier qui tressaient des lauriers à Dany le rouge » Il est le seul a parler de l’Europe, à avoir des convictions et de la crédibilité et qui parle intelligemment . » N’en jetez plus. Aujourd’hui discours inverse puisque dans son discours d’Aubervillers pour lancer la campagne des élections régionales Nicolas Sarkozy déclare » Quand j’entends nos écologistes parfois dire qu’ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est ce qu’ils savent qu’il y a du chômage ? Est ce qu’ils savent qu’il y a plus d’un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance, ç’est plus de misère pour tous ces gens là . » le discours a bien changé.
Je n’ai jamais pris dans mes mains un bulletin de vote « vert » parce que je sais ce qui se cache derrière ce bulletin et j’avais trouvé bien imprudent de la part de la majorité de cirer les pompes de Dany le rouge. Peut être que Nicolas Sarkozy vient de relire le programme « des rouges verts » et peut être qu’il a voulu allumer ce que l’on appelle un « contre feu« , mais n’est-il pas trop tard ? Pour qui voit la politique avec un peu de distance les verts sont de braves bobos, des illuminés, des gentils. Mais derrière cette façade il y a autre chose. Les médias ne montrent souvent que ce qu’ils veulent, ils ne rapportent que quelques petites pharases susceptibles de faire mouche dans l’opinion, mais rarement le fond de la pensée que l’on peut détecter à l’étude de certains discours. C’est ainsi que cet été on a montré des images sur la grande Kermesse qui a réuni Vincent Peillon, Marielle de Sarnez, Robert Hue et Daniel Cohn-Bendit, mais cette même presse n’a pas rapporté les propos de Dany le rouge « on ne peut pas répondre à la dégradation climatique en gardant les mêmes réflexes économiques et sociaux du progressisme et de l’union de progrés de l’ancienne gauche traditionnelle » puis un peu avant la clôture de son discours » C’est aussi le moment de reposer au niveau social la question de l’auto gestion. Oui nous voulons retrouver les formes de travail collectives, nous devons retrouver avec les salariés la possibilité d’un contrôle collectif d’un outil de travail« . Dés fois que certains n’auraient pas compris, Dany a mis les points sur les I. L’auto-gestion, pour ceux qui ont connu ces thèmes, cela nous ramène dans un temps que les moins de vingt ans…
Et rappelons nous l’intervention de Yves Cochet le 6 avril lors du colloque de la revue de la décroissance » Entropia » à Paris. Il proposait une solution pour le moins étonnante à l’actuelle crise économique et écologique. C’est ainsi qu’il a déclaré » qu’ un enfant européen a un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York « . il propose donc une directive baptisée « grève du troisième ventre » qui inverserait l’échelle des prestations familiales. En d’autres termes, dissuader financièrement les familles qui envisageraient de concevoir un trop-plein d’enfants. « Aujourd’hui, plus on a d’enfants, plus on touche. Je propose qu’une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants, mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième. » Et oui quand on prend un bulletin de vote, parfois on croit bien faire parce que l’on ignore le programme du parti. Chez les « verts« , c’est la décroissance et l’auto-gestion. A l’heure ou tout le monde essaie de retrouver la croissance, les « verts » eux ne veulent pas en entendre parler, ils veulent même le contraire. On remarque par ailleurs que cette idée forte n’est absolument pas partagée par le PS , bien au contraire. La décroissance c’est du langage politique , cela évite l’emploi de mots beaucoup plus dur car derrière la décroisance, derrière cette fabuleuse expression qu’aime Cécile Duflot » consommer mieux « , se cache en réalité d’autres expressions : baisse des salaires et donc du pouvoir d’achat, hausse du chômage, destruction de notre économie, c’est ça la réalité de la décroissance prônée par les verts.
En dehors du fait que socialistes et écologistes et même s’ils font alliance au deuxième tour ont bien des divergences, il en est de même chez les verts eux mêmes. C’est ainsi que Dany le rouge est favorable à une alliance avec le MODEM de François Bayrou avec lequel il veut créer une force de rassemblement anti-sarkozyste alors que Cécile Duflot n’y est pas du tout favorable y compris pour le second tour des élections régionales. Deux tendances que seuls les résultats électoraux arrivent à rassembler, mais ensuite il faudra bien qu’elles se départagent. Entre celle qui met la nature au rang de divinité et qui pour cela prône la décroisance et,veut mettre fin à l’énergie nucléaire et au troisième enfant et l’autre plus progressiste et rassembleuse, laquelle l’emportera ?
La tendance Cécile Duflot, Yves Cochet c’est l’écologie radicale. Cela me fait penser au Front National des années 80, c’est à dire une radicalité qui pose de vraies questions, parfois mêmes parfois de bonnes questions mais qui apporte de très mauvaises réponses. Comme le FN a prospéré dans les années 80/90 en surfant sur ses thèmes de prédilection, l’immigration et l’insécurité et en posant de bonnes questions, l’écologie radicale surfe aujourd’hui sur la crise alors que tout démontre que les problèmes d’ordre écologiques, si problèmes il y a, ne sont en rien que ce soit de près ou de loin la cause de cette crise. En fait et c’est ce que j’ai voulu montrer dans mes billets chez Gillou et ici même, les écologistes ne veulent pas que les choses s’arrangent, ils souhaitent même que tout se détériore et c’est la raison pour laquelle ils en rajoutent en faisant du catastrophisme et de machiavéliques prédictions. Mais pour proposer quoi ?
En effet si on écoute Cécile Duflot ou Yves Cochet ce qui nous attend c’est une politique de décroissante c’est à dire la non consommation, les privations, le « tout taxe » et par la suite un pouvoir d’achat affaibli et donc une baisse de notre niveau de vie. En fait et c’est pourquoi dans mon billet sur l’environnement j’ai employé l’expression « d’atteintes aux libertés individuelles » l’écologie radicale si elle venait aux affaires serait un régime totalitaire. J’aurais presque envie que Cécile Duflot gagne la région Ile-de France. Cela ferait des dégâts, d’énormes dégâts mais au moins ceux qui y croient verraient et se rendraient compte avant qu’il ne soit trop tard.
Nous avons échappé à la pandémie de grippe H1N1, allons nous échapper à la radicalité écologique ? Contre ça , il n’y a pas de vaccin. Seul un bulletin de vote peut nous l’éviter
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