Il faut aider la Grèce

La situation en Grèce n’est pas bonne et il n’est pas question pour moi de le contester. Cette situation pemet à certains éditorialistes de nous ressortir leur sempiternelle rengaine sur l’Europe et l’euro avec toujours la même conclusion, il faut en sortir. De leur part il ne s’agit même plus de faire une analyse sérieuse car ils n’en sont plus capables tant leur idée est fixe. Il faut tout simplement bourrer les cranes;

Une analyse un tant soit peu sérieuse montre qu’il ya des fonds spéculatifs qui portent des attaques contre l’euro via la Grèce. Deux de ces fonds ont été identifiés et l’un des deux est une grande banque américaine. Si on se pose la question de savoir pourquoi, on trouve assez rapidement la réponse. Ces fonds spéculatifs ont pour but de semer une certaine panique dans le l’optique d’obtenir une rémunération plus importante du crédit en Gréce. C’est le fait même d’avoir des éléments de réponse qui me pousse à être beaucoup moins pessimiste que ce que l’on peut entendre ou lire par ailleurs. C’est la connaissance de ces fonds spéculatifs qui font que l’on doit relativiser la gravité de la situation en Grèce. Malgré tout, il ne faut pas se voiler la face. La Grèce est un pays qui a fait « joujou » avec les critères de Maastrich, et s’est moquée comme d’une guigne des normes européennes que l’Europe imposait en matière de finances publiques. Maintenant, on ne pas faire l’impase sur les effets produits et il est évident que la situation doit être traitée.

Dans les médias, dans les journeaux on pose la même question: Faut-il sauver la Grèce et si oui comment faire ? Il s’agit là de la situation économique. L’idée d’une intervention du FMI est avancée par certains. Le FMI peut aider par les moyens dont il dispose et tout d’abord par son expérience, mais laisser le FMI intervenir seul ne me paraît pas être une bonne idée. Bien sûr que certains le souhaitent parce que laisser le FMI agir en solo cela signifierait que l’Europe n’est pas en capacité de gérer cette crise et qu’elle en laisse le soin au FMI. Ce serait alors un coup rude pour l’euro. On imagine la réaction de ceux qui veulent sa mort.  ils crieraient « victoire on vous l’avez bien dit« . Alors non on ne peut pas laisser le FMI agir seul et c’est la décision qu’a pris l’eurogroupe, c’est une bonne décision. Il faut donc que l’Europe s’engage à aider la Grèce à partir du moment où elle va enfin s’engager à respecter les normes européennes. Pourquoi l’Europe doit-elle aider la Grèce ? La réponse paraît logique, on ne peut pas à la fois lui demander de mettre en oeuvre un plan de rigueur, ce qu’elle est entrain de faire et lui refuser une aide financière. Obliger un pays à un plan de rigueur tout en le laissant emprunter à un coût élevé, ce serait étrangler ce pays, ce serait condamner à l’avance son développement. Si la Grèce accepte de faire les efforts demandés, alors il faut lui donner l’oxygéne nécessaire pour les faire. Ceci dit, maintenant la Grèce doit faire un sérieux effort et prendre en considération les critères de Maastrich. La Grèce est un pays en grosse difficulté et, plus elle va attendre plus la situation sera difficile et plus la situation sera difficile plus le rembourssement de la dette coûtera de l’argent. Le gouvernement grec l’a bien compris et le plan de rigueur va être dur, nécessité oblige.

Alors a qui profite cette crise. Je le disais au début et j’y reviens, elle profite aux fonds spéculatifs qui n’ont pas intérêt à ce que le pays sorte rapidement de ses difficultés. Il faut que cette sortie de crise soit lente et à cela deux raisons. La première c’est que cela va affaiblir la zone euro et la seconde c’est que cela pose un sérieux problème politique au sein de l’eurogroupe.

Cette crise n’a pas que des effets négatifs. En effet la baisse de l’euro face au dollar n’est pas une si mauvaise chose. C’est une réponse positive à l’économie européenne. La France et bien d’autres pays européens souhaitaient depuis longtemps que la parité euro-dollar soit un peu plus favorable à l’euro. Ceci étant, il ne faudrait que l’incendie se propage et que cette crise atteigne l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande ce qui poserait alors de réelles difficultés dans la zone euro.

On se rend compte aujourd’hui que lorsque l’Allemagne, lors de la création de l’euro, a imposé une clause qui interdisait à la banque centrale européenne (BCE) de prêter de l’argent aux institutions publiques et aux Etats , elle avait vu juste. Le but de cette clause étant d’éviter que des pays en profitent dans le seul et unique but de justifier par la suite leur laxisme budgétaire et économique et c’est bien ce qu’à fait la Grèce.

Cette crise va ou doit amener à se poser d’autres questions. Est ce que les critères de Masstrich sont toujours adaptés à la situation telle que nous la connaissons aujourd’hui en 2010 ? faut-il les assouplir ? Faut-il plus de flexibilité ? Et puis il faut ouvrir les yeux et admettre que aujourd’hui il y a un risque réel que se crée une bulle autour des dettes publiques , bulle créée de toute pièce par des financiers occultes. Je crois que le risque est malgré tout moindre pour la zone euro car l’euro est devenu une monnaie de référence. Ces riques viennent bien évidemment des spéculateurs, de certains marchés dont l’opacité est totale. Il faut donc mettre de l’ordre dans la régulation, dans les marchés qui sont les exemples types des fonds spéculatifs qui s’attaquent à une monnaie dans le seul et unique but de gagner de l’argent. Tout le monde sait qu’il existe de part le monde un vrai pouvoir financier qui dirige les flux financiers vers le haut ou le bas, vers la hausse ou la baisse. Ce pouvoir exerce un bras de fer contre les états. L’Europe doit à la fois se montrer forte et unie car dans le cas contraire elle ne gagnera pas ce bras de fer contre les systèmes financiers. L’Europe doit monter qu’elle est en capacité d’avoir un impact sur la macro-économie, si elle ne le montre pas alors effectivement cela peut devenir sérieux. Mais je crois qu’elle va y parvenir.

Pour conclure je dirais que depuis le début on sait que l’indépendance de la BCE est une situation boiteuse. Il faut qu’il y ait un gouvernement européen qui cadre un certain nombre de choses et dans le cadre de ces prérogatives la BCE peut prendre un certain nombre de dispositions. L’Europe doit donc s’affirmer sur le plan politique et la crise grecque doit servir à cette europe politique.

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