
Communiqué de M. François ROCHEBLOINE, Député UDI de la Loire,Membre de la Commission des Affaires Etrangères
François ROCHEBLOINE a tenu à intervenir par question écrite, ce jour, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, Laurent FABIUS, concernant l’attitude de la Turquie à l’égard de la minorité Kurde.
L’ouverture des bases aériennes turques aux avions américains, s’est malheureusement accompagnée en Turquie officiellement d’actions « antiterroristes » à grandes échelles et dont nous savons qu’elles ont été très ciblées à la fois contre des soutiens à Daech mais aussi contre des membres de l’opposition interne au régime d’Ankara, et en premier lieu le mouvement Kurde.
La volte-face récente de la Turquie à l’égard de Daech ne s’explique que par des considérations liées à la volonté d’annihiler la revendication kurde. Et nombre d’observateurs doutent d’ailleurs, du fait de son engagement militaire tardif et limité, de la volonté réelle de la Turquie de combattre l’Etat Islamique.
Face au silence de la France sur ce conflit, et les risques importants de déstabilisation que peut générer la politique du Président Erdoğan, il est indispensable que le Ministre des Affaires étrangères s’explique et précise la position de notre pays
Question écrite à M. Laurent FABIUS, ministre des affaires étrangères et du développement international
M. François ROCHEBLOINE attire l’attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur l’engagement de la Turquie sur le territoire syrien et à l’égard de la minorité Kurde.
Il observe que l’ouverture très récente de ses bases aériennes aux avions américains, s’accompagne en Turquie d’actions « antiterroristes » très ciblées à la fois contre des soutiens à Daech mais aussi contre des membres de son opposition interne, ainsi que le mouvement Kurde.
Si la multiplication des frappes de l’aviation turque contre les forces de l’Etat Islamique de Daech a été très bien accueillie par l’opinion publique occidentale, il n’en est évident pas de même s’agissant des attaques contre les forces de résistance Kurdes en Syrie.Tout semble indiquer en effet que le Président Erdoğan cherche à profiter du conflit Syrien pour annihiler les revendications du peuple kurde en employant des méthodes on ne peut plus violentes notamment contre le PKK. La France ne peut rester insensible au sort des Kurdes, menacés tout à la fois par la folie meurtrière de Daech et la répression militaire turque. De même, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s’il a entrepris de relayer les préoccupations exprimées en Europe et par les ONG sur la situation des opposants politiques, victimes des mesures d’exception décidées par Président Erdoğan.
Il relève que si M. le Président de la République est intervenu pour condamner l’attentat-suicide particulièrement meurtrier qui été commis dans la ville de Suruç près de la frontière syrienne, et exprimer ses condoléances au du gouvernement turc, il convient de souligner que tout indique qu’il n’aurait pu avoir lieu sans la passivité de ce même gouvernement. Nombre d’observateurs doutent d’ailleurs, du fait de son engagement militaire tardif et limité, de la volonté réelle de la Turquie de combattre l’Etat Islamique.
Face à cette situation extrêmement préoccupante, fruit d’un brusque changement de stratégie de notre allié turc dans la lutte de la Coalition contre Daech, il souhaiterait connaître son sentiment ainsi que la position de la France.
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