Lu avant hier mercredi dans la presse « Le PS redoute que la commission Balladur chargée de réfléchir à une simplication territoriale ne soit que « le faux nez » d’une réforme électorale visant à changer la couleur politique des régions et départements, et se dit prêt à mobiliser la gauche sur ce thème« .
Martine Aubry a mis en garde mercredi la majorité contre tout changement des modes de scrutin aux élections locales « On n’utilise pas la République à des fins politiciennes ou pour son propre camp. Ce serait non seulement un casus belli, mais ce serait un coup de force contre l’esprit même de la République« .
Élections municipales de 1983
Le 30 juin 1982, Paul Quilles alors ministre de l’intérieur annonce la division de la ville de Paris en 20 communes.
Le lendemain de cette annonce ministérielle, Chirac alors maire de Paris organise une conférence de presse au cours de laquelle il déclare « la ville de Paris est menacée de dissolution et de dislocation » et de demander l’organisation d’une consultation populaire par laquelle les parisiens pourraient s’exprimer librement et démocratiquement sur l’avenir qu’ils choisissent. Mitterrand et Mauroy sont embarrassés car ils ont la nette impression que Quiles leur force la main. Il faut savoir qu’il brigue la mairie non pour le parti mais pour lui même. Et pourtant c’est sa camarade du PS qui le dit « On n’utilise pas la République à des fins politiciennes ou pour son propre camp » Pour faire bonne figure le président et son Premier ministre n’ont pas d’autres choix que d’étendre le projet à Marseille et à Lyon. Ainsi est née la loi « PLM ». Chaque ville reste une commune à part entière, et les arrondissements sont pourvus d’un maire et d’un conseil municipal élu au suffrage universel, mais ceux-ci ont un pouvoir limité, notamment dans le domaine budgétaire.
Lors des élections des 6 et 13 mars 1983 à Paris, les listes RPR de Jacques Chirac remportent tous les arrondissements, infligeant de cinglantes défaites à des personnalités socialistes (Lionel Jospin, Jack Lang…
Suite au découpage de Marseille, Gaston Deferre est élu avec 2000 voix de moins que son adversaire jean Claude Gaudin et aujourd’hui Martine Aubry nous dit « On n’utilise pas la République à des fins politiciennes ou pour son propre camp« .
Élections législatives de 1986
En 1985, un sondage indique que 50% des Français sont favorables au scrutin majoritaire contre 36% pour le scrutin proportionnel et 14% sans opinion. Mais surtout un autre sondage révèle que 56,50% des Français sont prêts à voter pour la droite contre 37,50% pour la gauche. Jamais depuis la Véme république le différentiel n’a autant été favorable aux partis de la droite parlementaire. La décision de Mitterrand et du PS est prise, pour sauver le parti de la débandade il faut instaurer le scrutin proportionnel, ce qui amènera Michel Rocard a démissionner du PS car il est en désaccord dit-il avec l’abandon du scrutin majoritaire.
Après bien des débats (je les passe), on sait la partie perdue et c’est dans un hémicycle garni de moins de 20 députés que l’Assemblée nationale adopte la réforme électorale avec scrutin proportionnel par 274 voix contre 152 et 56 abstentions.
Le 16 mars 1986 le résultat des élections confirme les sondages. La droite obtient 15 millions de suffrages contre 12 à la gauche. Effectivement jamais le rapport de force n’a été aussi défavorable à la gauche. Mais curieusement les socialistes sont heureux alors que les vainqueurs sont dépités. La proportionnelle a pleinement joué le rôle pour lequel elle avait été votée et malgré une écrasante victoire la droite n’obtient la majorité absolue que de 4 sièges. On a échappé de peu à un retour du type IV éme République Le Front National obtient 35 députés et revient au Palais Bourbon après 30 ans d’absence. La gauche est hilare, elle se prend pour Cupidon dont la flèche mortelle représentée par le FN est aller se ficher dans le corps de la droite parlementaire.
Avec 32% de voix, le PS est avec 212 députés la formation politique la plus représentée à l’AN. Claude Estier dit je cite « Si l’on avait conservé l’ancienne loi électorale, nous aurions obtenu entre 125 et 130 députés« .
Et aujourd’hui Martine Aubry nous dit » On n’utilise pas la République à des fins politiciennes ou pour son propre camp« .
Voilà 2 exemples Madame Aubry qui devraient vous amener à modérer vos propos et surtout, comme en économie, devrait vous dispenser de vous poser en donneur de leçons. De plus vous faites à la commission Balladur un procés d’intention alors que vous, « vous avez réellement utiliser la République à des fins politiciennes et pour votre propre camp«
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