Education nationale

Le rapport de la cour des comptes sur l’éducation vient de sortir. Dés les deux premières lignes, il nous donne trois chiffres   » Scolarisant 10 millions d’élèves, employant plus de 730.000 enseignants, doté d’un budget de près de 53 milliards d’euros en 2010« . Pour la France ce n’est pas brillant. J’ai déjà traité deux fois le sujet, une fois l’école et une autre fois l’université. Où en est-on aujourd’hui. Un récent rapport « rapport Montaigne » montre que à la sortie du primaire quatre écoliers sur 10 présentent des lacunes importantes. Alors la question que je vais traiter aujourd’hui est : faut-il repenser le primaire ?

La révolution des esprits, c’est le changement de l’opinion en ce qui concerne l’Education nationale et particulièrement le primaire. A mon époque le primaire était considéré comme le joyau de l’Education nationale et quand on en sortait, on possédait les fondamentaux que sont l’écriture, la lecture et le calcul. Aujourd’hui pratiquement tout le monde admet que c’est un désastre. En effet, chaque année ce sont 300.000 jeunes français qui sortent du primaire sans posséder ces fondamentaux. On est obligé de se poser la question du pourquoi.

Je suis convaincu que nous payons depuis plusieurs années les successions de réformes que chaque nouveau ministre de l’Education nationale veut faire. On a l’impression qu’il y a une espèce de syndrome qui fait que ces ministres veulent laisser leur nom à une réforme. je ne suis pas toujours d’accord avec Nicolas Sarkozy et quand c’est le cas je le dis. C’est ainsi que bien que n’étant plus parent d’éléve, je trouve cette réforme catastrophique. En supprimant le samedi matin, on a resserré les journées de travail ce qui me paraît totalement contre productif à la fois pour les écoliers mais aussi pour les enseignants. Le rapport de la cour des comptes relève la question des rythmes scolaires. Je le cite  » Le décret du 15 mai 2008 rend obligatoire dans toutes les écoles de France, à compter de la rentrée 2008, la suppression des cours le samedi matin. Il impose parallèlement de répartir les 24 heures de cours dispensés à tous les élèves en quatre jours : lundi, mardi, jeudi et vendredi. Cette décision de rendre obligatoire sur tout le territoire la suppression des cours le samedi matin a été justifiée officiellement par le ministère de l’éducation nationale par la nécessité de prendre en compte les situations des parents divorcés et les gardes alternées des enfants qui en résultent Le ministère de l’éducation nationale disposait pourtant de rapports des inspections générales démontrant les répercussions négatives de la semaine de quatre jours sur les élèves. »

Contrairement à ce que veulent nous faire croire les syndicats d’enseignants, ils sont désavoués par la cour des comptes qui relève qu’ à l’Education le problème n’est pas celui des moyens. Avec 53 milliards d’euros investis la cour reléve que la France est au dessus de la moyenne de l’OCDE seulement devancée par la Suède et les Etats-Unis.

Si notre EN ne manque pas de moyens, en revanche elle manque d’efficacité et je cite le rapport de la cour des comptes « Au total, les comparaisons internationales effectuées par l’OCDE font apparaître une efficacité moyenne de l’enseignement scolaire français. Qu’il s’agisse de la compréhension de l’écrit, des mathématiques ou des sciences, la France se situait en 2006 juste au-dessous de la moyenne de l’OCDE. Ainsi, sur les 30 pays figurant sur le tableau ciaprès, la France figure au 17ème rang pour la compréhension de l’écrit et les mathématiques et au 19ème rang pour les sciences. » La cour relève également que la France est le pays où on il y a le plus de redoublements et elle donne un chiffre en disant que le coût de ces redoublements est supèrieur à deux milliards d’euro. le rapport ajoute  » Cette évaluation montre que le pourcentage d’élèves de CM2 de l’enseignement public ne maîtrisant pas les compétences de base s’élevait en 2007 à 14,8% pour le français et à 10,7% pour les mathématiques, et, en 2008, à respectivement 12,6% et 9,6%. »

L’EN n’étant pas une valeur marchande il est difficile de parler de rapport qualité/prix. En revanche on peut affirmer, puisque notre EN dispose de moyens supèrieurs aux pays qui réussissent mieux et que nous avons des résultats inférieurs, que le compte n’y est pas. En effet, non seulement la France est un des pays qui dépense le plus pour son école primaire, mais c’est également le cas pour les collèges et les lycées. On doit donc se poser la question sur le système lui même et se demander s’il ne doit pas être repensé.

Repenser ls programmes

je crois que c’est la première chose à faire. Non seulement il faut repenser les programmes mais il faut repenser également la façon d’enseigner aux enfants. Et si on se posait des questions sur l’introduction sans nuance du pédagogisme dans l’éducation en France. L’école est un lieu où des personnes, les enseignants, sont là pour transmettre le savoir. Mais depuis le début des années 70 et c’est une dérive des soixante-huitards il y a eu des dérives et on est arrivé à dire aux enfants qu’ils sont à l’école pour « apprendre à apprendre« . C’est ce que l’on appelle le « constructivisme « . L’enseignant n’est plus là pour transmettre le savoir, mais pour aider l’enfant à construire lui même son propre savoir donc « apprendre à apprendre« . Bien évidemment cette méthode est une catastrophe et elle est dénoncée par L.Lurçat dans un essai: «  La destruction de l’école élémentaire et ses penseurs«  . Aujourd’hui la cour des comptes rappelle dans son rapport que  » Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. »

Repenser les rythmes scolaires

Nous connaissons avec précision les chiffres. La France est en Europe le pays où les journées à l’école sont les plus longues et le nombre de jours les plus courts, c’est dire la concentration. En France c’est 900 heures, alors que c’est 800 en Angleterre et en Italie et 600 en Allemagne et dans les pays scandinaves et pourtant leurs résultats sont meilleurs que les notres. Chez nous les rythmes de travail fatiguent les enfants et c’est l’échec scolaire ce qui explique ce que dénonce la cour des comptes à savoir 300.000 jeunes qui à la sortie du primaire ne possédent pas les fondamentaux. C’est la démonstration que les rythmes scolaires doivent être repensés. Mais cela implique de revoir les périodes de vacances et entre autre les vacances d’été et d’hiver et là on se heurte aux lobbies du tourisme.

Aujourd’hui hélas, la préoccupation du gouvernement n’est ni de revoir les programmes, ni la manière d’enseigner, ni les rythmes scolaires, c’est la sécurité à l’école et on le comprend à la vue des événements récents. Mais, il ne fait malgré tout aucun doute qu’il faut absolument revenir et rapidement aux fondamentaux: Lecture, écriture, calcul.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*