edito juillet 2015

Edito n° 156 

 

Claude-Lienhard

 

Incroyable.

Vers cinq heure du matin dimanche 26 juillet, un autocar reliant Bilbao à Amsterdam qui transportait 56 jeunes espagnols, âgés de 18 à 29 ans, et un organisateur, s’est encastré sous un tunnel de La Madeleine, près de Lille. Le chauffeur, âgé de 59 ans est réputé être bon professionnel. Effondré face aux événements, il a indiqué aux enquêteurs avoir suivi son GPS, comme l’a fait savoir le procureur de Lille. 

Le maire de La Madeleine Sébastien Leprêtre quant à lui réclame une table ronde sur la signalisation à mettre en place. Les accidents de ce type se sont effet multipliés ces dernières années. Dans un communiqué le maire souhaite « la pose d’une signalisation lumineuse « agressive » pour dissuader les véhicules de trop grande hauteur de s’engager dans les mini-tunnels« . Et ajoute « Voilà des années (!) que je préconise la mise en place d’une alerte GPS poursuivant le même objectif. Il est plus que temps de passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultat« .

Tout ceci laisse tout d’abord dubitatif sur la formation des chauffeurs au regard de la fiabilité réelle des GPS dont chacun intuitivement et in vivo a déjà pu tester les limites et les errances surréalistes et ensuite sur la capacité des pouvoirs publics quelqu’en soit l’échelon et l’articulation en terme de compétences à intégrer effectivement le retour d’expérience in concreto et sans délai. En l’occurrence, il nous est rapporté qu’au mois de décembre quatre accidents similaires s’étaient produits, le dernier datant du 5 juin lorsqu’un camion s’est coincé sous un pont. En avril, février et décembre derniers, trois camionnettes avaient subi le même sort, sans faire de blessés. Autant de signaux dont on ne peut pas dire qu’ils étaient de faible intensité et qui ont été de fait ignorés.

Hommages 

C’était il y a 20 ans.

Le 25 juillet 1995, une rame du RER B entrait dans la station Saint-Michel Notre-Dame de Paris, lorsqu’a explosé une bonbonne de gaz de camping remplie de poudre noire, d’écrous, de vis et de clous – causant la mort de huit personnes et en blessant 150 autres.

Une cérémonie commémorative a en effet été légitimement organisée pour rendre hommage aux victimes de l’attentat. Il est indispensable qu’en ces temps troublés et incertains que la mémoire de ces événements et des victimes soit fidèle et juste.

Autres dates anniversaires.

C’était il y a 4 ans.

Le massacre sur l’île d’Utoya le 21 juillet 2011.

Selon une étude rendue publique, plus de la moitié des parents des 69 personnes tuées sur l’île ne peuvent pas reprendre le travail normalement. Deux-tiers souffrent de réactions traumatiques graves, comme des troubles de la concentration, de la mémoire ou du sommeil.

Le traumatisme est encore vif. Rien de surprenant pour celles et ceux qui aident, accompagnent et défendent les victimes.

L’une des auteurs de l’enquête, Kari Dyregrov, professeure au Centre de psychologie de crise de Bergen le rappelle : « Il s’agit de parents qui ont perdu leurs enfants, certains ayant même été en contact avec eux alors que l’auteur des attaques sillonnait l’île. C’est un fardeau extrêmement lourd à supporter, d’autant qu’ils ont ensuite été quotidiennement l’objet de l’attention des médias ». D’un point de vue de la technique de la réparation des dommages la confirmation si besoin était de l’existence d’un dommage psychique direct et personnel des proches vaut pour toutes les expositions à des situations de violences volontaires ou involontaires et qui doivent être examinées et évaluées in concreto.

C’était il y un an

Le crash du vol Amsterdam-Kuala Lumpur de la Malaysia Airlines, abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de l’Ukraine. Là aussi pour les proches des 298 passagers et membres d’équipage du Boeing 777, le deuil et les questions lourdes de sens sont toujours là.

Vendredi 17 juillet, les drapeaux ont été être mis en berne dans tout le pays. Une cérémonie privée, en présence de 2 000 proches des victimes et de plusieurs membres du gouvernement, a été organisée pour l’anniversaire de la tragédie. 

Dans les périodes de commémoration, beaucoup de personnes sont dans leurs pensées. « C’est le temps de la mémoire, du souvenir », a commenté Peter van der Velden, professeur à l’Institut international de victimologie de l’université de Tilburg, qui, avec plusieurs universités, conduit des recherches sur les victimes du MH 17. 

Depuis un an, familles et amis des victimes ont été assistés au quotidien par la Fondation de la catastrophe aérienne MH 17.

Ici encore même constat de nécessité d’accompagnement fin au long court et nécessité d’expertise 

C’était il y a deux ans

Une cérémonie en hommage aux victimes a été organisée le 12 juillet 2015 à Brétigny vers 13h30 en présence du ministre des Transports, Alain Vidalies. Encore un accident qui reste dans toutes les mémoires. Les victimes déplorent, elles, une lenteur et une pesanteur judiciaire due à un manque de moyens dénoncés il y a quelques semaines, par les juges d’instruction eux-mêmes. On est loin de l’exemplarité et de effectivité du droit des victimes !

C’était il y a un an

Le 17 juillet 2014 : à hauteur du passage à niveau de Denguin, le TER n°867285 à destination de Dax, lancé à 128 km/h, heurte l’arrière du TGV n° 8585 qui roule au ralenti, soit 30 km/h, sur la même voie en direction de Paris. Le choc est violent. Les passagers, 255 au total, sont brutalement propulsés en avant : 40 seront blessés dont 4 grièvement. Au final, selon la SNCF, «une soixantaine» de passagers a déclaré un dommage corporel. Même demande de vérité et de justice exprimée par les victimes

Tous ces événements rappellent qu’il n’existe pas de trêve estivale en matière de risque, de prévention des risques et de sécurité. Chacun en est comptable.

Le JAC souhaite à ses lecteurs un été apaisant et sera de retour en octobre 

Bel été

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