edito 02 2016

EDITORIAL n° 161

Claude-Lienhard

 

Reconnaissances

Reconnaissance d’abord par la nomination directement auprès du Premier Ministre d’une Secrétaire d’Etat à l’aide aux victimes, symbole de la préoccupation de la République dans ses fonctions régaliennes des conséquences de la violation du pacte de sécurité dû aux citoyens.

Que Juliette Méadel soit la bienvenue dans cette fonction porteuse de beaucoup d’espoir de détermination à rendre la réparation et l’indemnisation effective pour les victimes d’attentats et leurs proches, pour les victimes d’accidents collectifs et de catastrophes ou encore d’accidents sériels, mais aussi pour les victimes au quotidien de la violence routière, des accidents de toutes natures et de toutes les délinquances.

Le transfert au Premier Ministre de cette fonction d’aide après l’expérience éphémère du secrétariat d’Etat aux droits des victimes doit être salué mais avec mesure. Il s’agit en effet d’une fonction de missions sans administration dédiée et l’on sait que la matière de l’aide aux victimes, notamment dans sa dimension indemnitaire et compensatoire, est source d’enjeux conséquents.Et de plus, le temps de l’action sera nécessairement compté.

Reconnaissance encore à Papeete, mais il aura fallu attendre longtemps : treize ans sans visite présidentielle !

Le 23 février, François Hollande a expressément reconnu enfin la responsabilité de la France quant aux conséquences des essais nucléaires en Polynésie française, contrepartie du prix du respect de la France dans le monde par la force, la dissuasion et la sanctuarisation de notre territoire.

La  reconnaissancede l’impact environnemental et des effets sanitaires de ces essais est importante même si les associations de victimes sont encore dubitativesquant à l’effectivité de la promesse en terme de réparation intégrale en attendant sa traduction réglementaire.

Par deux fois donc la parole et l’action de l’Etat au plus haut niveau sont engagées dans un champ où l’effectivité se mesure et doit être tangible in concreto.Il est certain que l’évaluation qualitative et quantitative de la performance de l’Etat, pour reprendre une sémantique désormais usuelle, sera faite.