De Gaulle : au dessus des partis

La philosophie du général de Gaulle ou l’abolition du clivage droite/gauche,

« Il n’y a qu’une querelle qui vaille, celle de l’homme. »

Charles de Gaulle 

C’est à partir de cette phrase que se définit le gaullisme. Sans doute a-t-on souvent dit que le général de Gaulle était avant tout un homme d’action, un pragmatique. Il est vrai que de Gaulle restait au contact des réalités, qu’il savait adapter sa politique aux circonstances, tenir compte de l’évaluation de la conjoncture.

Il n’en reste pas moins que ce réalisme n’excluait pas le respect – intransigeant – d’un certain nombre de principes fondamentaux. Personne ne peut nier que la politique gaulliste a toujours été déterminée par un certain nombre de lignes de force.

La cohésion du gaullisme et son unité se trouvent autour de principes fondamentaux. A partir de ces principes il peut y avoir des diversités au niveau de leur application, au niveau de l’action, avoir des démarches d’esprit différentes, certains peuvent souhaiter aller plus vite, d’autres moins vite, certains plus loin, d’autres moins loin.

Les priorités peuvent être différentes mais tous restent d’accord sur l’ensemble.

De même les principes fondamentaux du gaullisme sont inspirés par une certaine philosophie de l’homme et de la société. Toute l’œuvre de De Gaulle a tenu à mettre en application la pensée humaniste dans le monde moderne, à faire en sorte que celui-ci puisse résister à la puissante pression du matérialisme, que l’homme ne soit pas dominé par la machine, que l’individu ne se sente pas écrasé par les masses humaines au sein desquelles il est condamné à vivre. Aussi a-t-il parfaitement compris que le sens profond des événements qui, à l’instigation des jeunes, secouèrent la France en mai 1968 et atteignirent aussi bien les pays de l’Ouest que ceux de l’Est. De Gaulle eut conscience qu’il s’agissait d’une véritable crise de civilisation.

Il n’y avait ni droite ni gauche dans l’esprit des jeunes

En condamnant la « société de consommation » les jeunes voulaient surtout en dénoncer les lacunes, l’influence du matérialisme laissant de moins en moins de place à cette part d’idéal que les adolescents recherchent dans toute entreprise humaine. Il convient donc que subsiste la référence aux valeurs morales et spirituelles qui assurent la dignité de l’homme. Le gaullisme se veut humaniste car toute sa philosophie repose sur la volonté de rétablir l’homme dans sa plénitude, de se donner pour objectif essentiel sa « désaliénation » dans la société moderne.

Ces valeurs ne sont ni de droite ni de gauche. 

L’évolution sociologique, régie par les phénomènes d’industrialisation et d’urbanisation, conduit l’homme à se sentir de plus en plus oppressé, isolé, perdu au sein des immenses groupements humains que constituent les agglomérations modernes. Son désarroi s’exprime à travers les drames individuels ou collectifs depuis la multiplication des névroses jusqu’au développement de la délinquance ou de l’usage de la drogue. La dégradation des mœurs tient aussi à certains courants d’esprit qui, par réaction contre les lacunes de la société moderne, tendent à prôner la libération totale de l’individu, par la négation de toute morale. Aussi  nombreux sont ceux parmi les jeunes que l’absence à toute référence à une échelle de valeurs désempare. Pourquoi est-on qualifié de réactionnaire si on se réfère à des valeurs ?

Est ce être de droite que de réclamer que l’on fasse référence à des valeurs ? Est ce être de gauche que de réclamer que l’on fasse référence à ces mêmes valeurs  ? 

Lors des événement de 1968 de Gaulle a déclaré :  »Comment trouver un équilibre humain pour la civilisation moderne, pour la société mécanique moderne ? Voilà la grande question ! » Rien ne sauvera l’ordre du monde si ce qui est imposé aux sociétés par le progrès ne parvient pas à construire un ordre tel que la liberté, la sécurité, la dignité de chacun y soient exaltées et garanties. Ainsi le gaullisme c’est le combat pour l’homme. 

Ce combat n’est pas partisan. 

Au moment où les échecs des régimes socialistes s’avèrent évidents tant sur le plan économique que sur celui de la démocratie, au moment où le régime capitaliste aboutit aux abus d’un matérialisme humiliant pour l’homme, il est temps qu’une voie nouvelle soit tracée, qui permette à l’homme de bénéficier des avantages de l’expansion économique sans rien aliéner des ressources spirituelles et morales qui font sa spécificité face au reste de l’univers vivant. 

Cette voie inspirée par le général de Gaulle ne doit être ni de droite ni de gauche. 

Le général de Gaulle laissait de côté cette querelle du socialisme et du capitalisme, renvoyant dos à dos les régimes qu’ils ont inspirés. Il se plaçait sur un autre plan lorsqu’il écrivait : « sans doute, le malaise des âmes, qui résulte d’une civilisation dominée par la matière, ne saurait-il être guéri par quelque régime que ce soit. Tout au moins, pourrait-il être un jour adouci par un changement de condition morale, qui fasse de l’homme un responsable au lieu d’être un instrument ». 

Il n’était ni de droite ni de gauche mais au dessus des partis. 

Si le rappel des principes fondamentaux du gaullisme peut permettre de souligner la cohésion de ceux qui ont soutenu et de ceux qui soutiennent aujourd’hui l’action du général de Gaulle et qui ont la volonté de voir poursuivre son œuvre, si cette déclaration peut contribuer à soutenir l’enthousiasme de ceux qui sont engagés dans la lutte politique pour que le gaullisme maintienne ses possibilités d’agir, si les mouvement gaullistes y puisent les moyens de démontrer que leurs motivations dépassent la conjoncture électorale pour se situer au niveau de la philosophie politique et de la doctrine, s’ils peuvent ainsi faire la preuve aux françaises et aux français que le soutien qu’ils leur apporteront ainsi qu’au président de la République, est de nature à permettre la construction d’une France plus juste et plus humaine, pouvant servir de modèle à d’autres nations, alors ceux qui ont voulu réaffirmer solennellement les principes du gaullisme auront le sentiment d’avoir apporté, pour leur part, une contribution, sans doute modeste, mais non négligeable, à l’œuvre qui doit se poursuivre. 

La France se doit de n’être ni de droite ni de gauche mais au service des français telle était la doctrine de de Gaulle.

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