Le début de l’année 2010 commence fort pour Dominique de Villepin puisque en attente du verdict de l’affaire Clearstream attendu le 28 janvier, l’ancien Premier ministre était hier à Bondy (Seine-Saint-Denis) » à la rencontre des Français » nous dit-on. Il structure son club politique et pense déjà à 2012 : « Mon engagement public n’est pas négociable, Les épreuves du procès Clearstream n’ont fait que redoubler ma détermination. J’ai été éprouvé par cette affaire, et je sais exactement ce que je veux : servir la France et les Français. » Mais pour cela il lui faut réussir deux paris. Le premier est de parvenir à la création de ce qu’il appelle un pôle gaulliste et républicain et le second c’est de gagner la bataille du centre droit face à François Bayrou.
La création d’un pôle gaulliste et républicain
Ces derniers mois, Dominique de Villepin a sillonné la France en se déplaçant dans plusieurs régions afin d’aller à la rencontre des Français. Il dit être maintanant conscient que l’hostilité à l’égard du gouvernement ne cesse de croître et que les régionales risquent de se transformer en véritable marasme pour l’UMP. Pas besoin d’avoir sillonné le pays pour tirer de tels enseignements. Même ceux qui n’ont pas la possibilité de silloner la France quelqu’en soit la raison savent tout ça. Le dernier sondage connu effectué par l’ IFOP le crédite de 8% d’opinions favorables dont 15% en Ile-de-France en cas de 1er tour d’élections présidentielles.
A partir de là, il semble bien que, Dominique de Villepin se mette à rêver à un point tel, qu’il ne cache même plus son envie de se présenter aux élections présidentielles de 2012 puiqu’il évoque ouvertement sa possible candidature. Il semble qu’on veuille nous faire croire que ses soutiens sont de plus en plus nombreux. Personnellement j’ai de sérieux doutes. les parlementaires ralliés à la cause de l’ancien Premier ministre ne sont pas si nombreux que veut bien nous le laisser supposer.
Lors de la cérémonie des voeux du président de la République aux parlementaires de la majorité, reçus à l’Élysée, la coïncidence a voulu qu’à la même heure Dominique de Villepin présente les siens aux amis de son club politique. L’ancienne ministre chiraquienne Brigitte Girardin a juré que c’était vraiment dû au hasard. Quand bien même ce serait vrai, qu’est ce qu’on en à faire. C’est après les élections régionales que de Villepin va ouvrir des antennes départementales de son club dans la France entière. En quelque sorte cela va être le début de l’offensive villepiniste contre Sarkozy .
Depuis sa création le club Villepin a ouvert ses portes cet automne avec la mise en place de deux sites Internet plutôt actifs. Toujours selon Brigitte Girardin, le club compterait 7000 adhérents. Jean-Pierre Grand, villepiniste de la première heure, celui qui a soutenu à Montpellier la socialiste Héléne Mandroux contre le candidat de son camp déclare » Notre but est d’ouvrir en 2010 une antenne dans chaque département. L’objectif de 100 000 adhérents me paraît atteignable d’ici à la fin de l’année. » Les derniers ralliements concernent l’ancienne ministre Marie-Anne Montchamp qui a rejoint la troupe villepiniste et siège au conseil d’administration du club. Les députés Guy Geoffroy (Seine-et-Marne), Daniel Garrigue (Dordogne) ainsi que Jean Ueberschlag . On voit qu’il n’y a pas de tête de séries. D’autres, comme Nicolas Dupont-Aignan y font des apparitions. Le club s’est fixé comme ambition de préparer des « propositions précises en matière économique« , indiquent les députés Hervé Mariton et Georges Tron, autres proches de l’ancien Premier ministre. Pourtant Dominique de Villepin n’entend pas fonder un groupe parlementaire bien que son son club outre les 7000 membres comprend nous dit-on près de 30 députés. J’ai essayé de les découvrir, je n’y suis pas parvenu. En ce qui me concerne les soutiens de de Villepin se comptent sur les doigts des deux mains, mais enfin… Je pense que s’il était en mesure de fonder un groupe parlementaire, il ne s’en priverait pas et s’il ne le fait pas c’est qu’il n’est tout simplement pas en mesure de le faire, pour l’instant..
L’ancien Premier ministre estime qu’un socle de 8% le dispense de l’appui d’un parti. L’ambition de Dominique de Villepin est de favoriser un mouvement populaire horizontal plutôt que la structure pyramidale des partis traditionnels. Ce » pôle gaulliste, républicain et social » qu’il appelle de ses vœux entend peu à peu prendre forme autour de son club politique.
La bataille du centre droit
Dominique de Villepin sait que ce ne sera pas facile et qu’il devra jouer une partie serrée pour se faire une place au sein de l’échiquier politique en 2012. Il veut prendre exemple sur Jacques Chirac qui en 1995 avait été élu grâce à ce centre droit. Cette éventualité ne paraissait pas plausible pour ne pas dire quasiment impossible il y encore un an, la place étant occupée par François Bayrou. Mais, je fais partie de ceux qui pensent que Bayrou a commis une erreur de stratégie monumentale et que c’est cette erreur qui refait la donne. En effet Bayrou s’est écarté de sa ligne politique pour apparaître comme le premier opposant à Nicolas Sarkozy. Pour cela, il a orienté le Modem à gauche et c’est irréversible. Non seulement il n’apparaît pas comme le premier opposant au chef de l’Etat, mais de plus il a ainsi libéré la place au centre droit et dans laquelle de Villepin qui n’en demandait pas tant s’est immédiatement engouffré. Partant de ce constat, c’est bien entendu tout naturellement que les villepinistes n’ont pas répondu à l’appel au rassemblement de François Bayrou.
Nicolas Sarkozy sait tout ça, comme il sait que le procès Clearstream est perdu quelqu’en soit le résultat sur le plan jurudique car Dominique de Villepin en a remporté la victoire médiatique. Le verdict ne changera rien. Si l’ancien Premier ministre est condamné, il fera appel et cela ne fera que renforcer davantage son statut de martyr. S’il est blanchi, la défaite ne sera que plus cinglante pour le président de la République. La seule arme que possède Nicolas Sarkozy pour empêcher de Villepin de récupérer la place au centre droit laissée vacante par Bayrou c’est le Nouveau Centre d’Hervé Morin, aussi, l’opération de récupération du sigle UDF va t-elle dans ce sens et lui donnerait une certaine légitimité historique. Et si il y a peu Hervé Morin n’a ainsi pas hésité à déclarer qu’il n’excluait pas qu’un candidat du Nouveau Centre se présente en 2012 c’est dans le but évident de disperser un peu plus l’électorat potentiel de Dominique de Villepin.
Quant à Dominique de Villepin il ne rate pas une occasion de critiquer l’action de Nicolas Sarkozy et ce même à l’étranger. On se souvient qu’à Doha il a condamné le débat sur l’identité nationale qu’il a qualifié de faute. Pour mémoire il avait fustigé Nicolas Sarkozy qui avait fait la même chose aux Etats-Unis, pourtant d’une façon moins sévère.
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