Cette année la France ne fera pas exception et Bruxelles vient de le rappeler. Comme nos voisins européens nous allons subir les effets de la crise( récession, déficit, chômage) mais paradoxalement nous aurons peut être la chance d’en souffrir moins qu’eux. Si l’on est tant soit peu objectif nous sommes obligés de constater trois phénomènes :
1. Pour les fêtes de fin d’année les Français n’ont pas dépensé moins que les années précédentes.
2. Les stations de ski ont fait le plein.
3. Le livret A ouvert aux banques depuis le premier janvier a attiré plusieurs millions de nouveaux épargnants.
Si les années qui viennent de s’écouler ont été pour la France des périodes de croissance, celle-ci a été nettement inférieure à celle de nos voisins. En période de récession ce handicap peut se transformer en atout et notre pays sera un de ceux qui sera le moins touché par cette récession. On a souvent entendu critiquer notre système social parce qu’il serait une entrave à la croissance, aujourd’hui dans une période difficile il va jouer le rôle d’amortisseur.
Nos voisins européens se caractérisent par leur spécificité. En Allemagne l’économie repose essentiellement sur l’industrie qui fait de ce pays un grand exportateur, dont on a toujours loué l’excédent commercial mais peu parlé de sa déflation salariale. En Angleterre c’est la finance qui faisait vivre l’économie et en Espagne celle-ci a prospéré sur l’immobilier, c’est un pays de propriétaires (avec la crise un million de logements neufs ne trouvent pas preneur en Espagne contre 6000 chez nous). En France nous n’avons pas de spécificité même plus l’agriculture.
Contrairement à nos voisins nous subissons donc moins la crise. C’est parce que nous n’avons pas de spécificité que nous n’avons pas eu la même croissance que nos voisins et c’est grâce à cette absence que nous devrions aujourd’hui moins souffrir qu’eux. En quelque sorte un inconvénient dans une période donnée peut devenir un avantage dans d’autres moments.
L’observatoire européen de l’épargne a fait une étude sur l’épargne des Français. Il en ressort un bas de laine de 3000 milliards d’euros (je dis bien trois mille milliards) soit 1,5 fois le PIB de la France. En tête les assurances vie suivie des livrets.
Malgré la crise les pays émergents, en particulier la Chine et l’Inde, sont toujours demandeurs et si dans quelques années ils auront acquis une bonne partie de notre technologie ce n’est encore pas le cas ce qui explique les contrats importants de nos entreprises de pointe que sont Aréva, Airbus, Alsthom, Bouygues et Vinci… Le Brésil n’est pas en reste et suit la Chine et l’Inde, la France vient d’obtenir de la part de ce pays de gros contrats.
Notre système social va jouer un rôle d’amortisseur grâce à un état redistributeur. En effet nous sommes probablement le pays européen où il y a le plus d’aides. On peut citer les allocations familiales, l’allocation de logement, les primes à la naissance, l’allocation de rentrée scolaire, l’APA, la PAJE, le RMI, le RSA, les allocations chômage, le minimum vieillesse… Selon la dernière étude de l’INSEE les foyers les plus défavorisés voient leur budget augmenté de prés de 50% grâce à ces aides diverses.
Le chômage va exploser partout en Europe. En France il peut être en partie être atténué par le papy-boom qui peut venir au secours des entreprises. En 2009 c’est un peu moins de 800.000 départs en retraite contre 400.000 au début des années 2000 soit prés de 50% de départs supplémentaires dont il faudra bien remplacer une bonne partie.
L’épargne, notre système social, nos entreprises de pointe, le papy-bomm et j’ajouterai nos banques qui sont des banques universelles et qui sont solides, autant d’atouts qui font que nous devrions moins subir la crise que nos voisins.
Enfin, à tout cela on peut ajouter deux critères européens : La BCE a baissé ses taux, elle ne l’a fait ni trop tôt ni trop tard mais quand il le fallait. D’ici peu il est probable que dans l’immobilier il va être possible d’emprunter sur une période de vingt ans à moins de 4,5% contre plus de 5% il y a peu, de plus les contraintes budgétaires découlant du traité de Maastrich ont été allégées ce qui donne aux gouvernements européens un peu plus de souplesse.
L’opposition au président de la République est consciente de ces atouts. Il est évident que si dans la crise que connaît l’Europe et le monde, la France s’en sort relativement épargnée ou tout au moins s’en sort mieux ou disons moins mal que bien d’autres pays Nicolas Sarkozy va s’en prévaloir et ça ses opposants ne le supporteront pas. Aussi est ce par anticipation qu’on peut lire où entendre ça et là que le où les plans de relance de la France n’y seront pour rien, que Sarkozy bénéficient de circonstances …etc. Ils ne pourront malheureusement pas aller jusqu’à dire que c’est grâce à eux puisqu’ils auront voté contre toute réforme et toute mesure. Souhaitons qu’au moment voulu, les Français sachent se souvenir de qui a fait quoi et en tirent les conclusions qui s’imposeront.
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