Courage Thierry

On ne parle que de ça: la main de Thierry Henry dans la surface de réparation des irlandais et qui a amené le but égalisateur de William Gallas pour l’équipe de France. La France ira donc en Afrique du Sud. Les moralistes s’en donnent à cœur joie et nous ressortent les slogans bien connus « bien mal acquis ne profite jamais », « la faim justifie les moyens », « pas vu, pas pris« ….

On nous dit que la main est volontaire et j’ai même entendu le terme de préméditation. Il faut n’avoir n’avoir jamais joué au foot pour tenir de tels propos. Il s’agit tout simplement d’un réflexe, d’un mauvais réflexe et par définition il ne peut donc être prémédité. Bien sûr que la victoire de l’équipe de France est ternie, il est évident à la vue du match que nous ne méritions pas d’aller en Afsud mais bien souvent le sort a été contre nous. Pour faire court je ne vais citer que trois exemples.

En 1978 lors d’un match Bulgarie France qualificatif pour le mondial 1978, l’arbitre écossais Ian Foote accorde deux penalties imaginaires aux bulgares. C’est sur le second à la 88 éme minute que le commentateur Thierrry Rolland s’exclame « Siffler un penalty a ce moment du match je n’ai pas peur de le dire, monsieur l’arbitre vous êtes un salaud »

En 1982 lors de la demi-finale de la coupe du monde à Séville le défenseur français Patrick Battiston se présente seul face au gardien de l’équipe d’Allemagne Harald Scumacher qui agresse le joueur français. Inanimé on craint quelques instants pour sa vie. Aussi bien le gardien fautif que le reste de ses coéquipiers allemands se sont totalement désintéressés du sort du français pendant qu’on le transportait sur une civière. La France a été éliminée.

En 1990 l’OM joue sa place en finale de la Coupe d’Europe contre le club portuguais de Benfica. A quelques minutes de la fin du match le joueur de Benfica Vata marque un but de la main et l’OM est éliminé.

Voila trois exemples en défaveur de  la France et j’aurais pu en citer d’autres concernant d’autres équipes que l’équipe de France. D’ailleurs en ce qui concerne l’équipe d’Irlande si elle n’avait pas bénéficié d’une erreur d’arbitrage dans son match contre la Géorgie ce n’est pas elle qui aurait rencontré l’équipe de France.

Il y a toujours des gens prêts à faire la morale aux autres et immédiatement s’est mise en route la théorie selon laquelle par ce geste, Thierry Henry aurait ruiné tous les efforts des éducateurs à l’école et sur les terrains de sports. Mais ce mauvais réflexe n’est rien en comparaison du coup de tête prémédité de Zidane lors du match contre l’Italie. Lui, a mis à mal le travail des éducateurs et pourtant c’est tout juste s’il n’a pas été traité en héros. Mais on ne touche pas à Zidane pour des raison bien plus profondes car il est le symbole d’une certaine intégration. Zidane a été sorti 14 fois pour des cartons rouges, outre son « coup de boule » il a marché sur un adversaire à terre, mais lui c’est Zidane, et « pas touche à mon pote. » Thierry Rolland qui a fait sa carrière de journaliste dans le foot a déclaré un jour «  Si j’avais autant de billets de 500 francs que j’ai vu de match faisandés dans ma carrière , je serai millionnaire » Personne à l’époque n’a semblé ému par une telle déclaration.

De toutes façons chez nous en France il y en aura toujours qui n’aimeront pas « la France qui gagne .« On a détruit l’équipe de France de ski des années 60, période à laquelle nous gagnions tout avec chez les filles les sœurs Goitschel, Marielle et Christine, Annie Famose et Isabelle Mir et chez les garçons avec Jean Claude Killy et Guy Perillat. Tous ces sportifs nous ont valu 9 médailles en 1968. A l’époque dans un monde amateur ils ont touché de l’argent. Les médias français se sont acharnés sur eux et depuis on n’a plus jamais retrouvé une telle équipe.

« On n’aime pas la France qui gagne. » C’est ainsi qu’à la fin des années 70 on a détruit le grand Saint Etienne de Jean Michel Larqué en s’attaquant au président Roger Rocher et à l’affaire dite de la « caisse noire du club ». Pendant ce temps, les autres grands clubs européens qui avaient moins de scrupules et qui n’ étaient pas critiqué par leur médias ont continué à progresser. La même chose s’est produite avec l’OM dans les année 90 et le fameux scandale du match contre Valenciennes.

« On n’aime pas la France qui gagne .» En 1998, les médias français se sont jetés comme une meute sur Richard Virenque et son équipe Festina comme s’ils avaient été les seuls à pratiquer le dopage. A l’inverse les mêmes médias vénèrent le probable plus dopé d’entre tous, Lance Amstrong.

Pourquoi cette paranoïa ? pourquoi détruire les français qui réussissent ? Chez nous on se plaint quand il n’y a pas de résultat et par ailleurs on s’attache à détruire la France qui gagne, nous avons une attitude que j’avoue ne pas toujours comprendre. Si on gagne c’est que l’on triche, si on n’a de l’argent c’est que quelque part on n’est pas honnête, le doute est permanent. Je ne crois pas que ce soit avec cet état d’esprit que l’on s’en sortira.

Si j’étais Thierry Henry je dirais à tous ces gens « d’aller se faire foutre » et j’arrêterais sur le champ ma carrière internationale. Il faut bien se mettre une chose en tête c’est que entre le pragmatique et l’idéaliste ce n’est jamais le premier qui restera sur le carreau.

Allez Thierry, vous avez eu un mauvais réflexe et vos regrets ne peuvent hélas rien changer, mais il n’y a pas mort d’homme. Bon courage et vive la France qui gagne. Je sais, je détonne, je ne me joins pas à la meute, mais si vous saviez comme je m’en fous. Et puis je me dis que parmi tous ceux qui vous font la morale , il y en a bien quelques uns qui ont réussi un examen ou un concours parce qu’ils ont triché à l’aide de « pompes » ou en copiant sur le voisin « pas vu, pas pris« . Peut être même ont-ils pris avec ce comportement la place de quelqu’un qui lui n’a pas triché. N’est ce pas là encore la victoire du pragmatisme sur l’idéalisme. Pas très moral ça non plus.

Bon vent Thierry.

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