C’ETAIT LE 10 JUILLET 1976
L’ACCIDENT CHIMIQUE DE SEVESO (Italie)
Myriam Buanic, rédactrice en chef du JAC
Le 10 juillet 1976, un réacteur chimique laisse s’échapper des vapeurs toxiques de dioxine (2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine) dans l’usine ICMESA (filiale de la société genevoise Givaudan) qui produit du chlorophénol à Seveso, près de Milan en Italie. Ce produit est cancérigène et tératogène même en faible quantité. Aucun plan d’urgence n’a été prévu.
L’accident blesse 20 personnes et entraîne l’évacuation de 15.000 habitants. Nausées, maux de tête, irritations des yeux et lésions de peau, notamment la chloracné chez les enfants, affectent la population du site. Les signes de la catastrophe sont aussi très visibles sur les végétaux, les oiseaux et les animaux parmi lesquels on constate une mortalité plus importante chez les animaux sauvages et domestiques. 1.800 ha sont contaminés autour du site. Sur 110 ha, toutes les constructions sont démolies, soit 735 personnes affectées par ces opérations. Cet espace accueille également un dépôt de 250.000 m3 de terre contaminée. La société Givaudan réalise des travaux pour un montant de 338 millions de francs suisses et indemnise les victimes.
L’accident de Seveso a de nombreuses suites. En 1980, le responsable de la production d’ICMESA est assassiné.
En 1982, la Communauté européenne publie la « directive Seveso » sur les risques d’accidents industriels majeurs, pour éviter ce type d’accident.
En mai 1983, on découvre en France 41 fûts de terre contaminée à la dioxine originaire de Seveso, dans une décharge près de Saint-Quentin (Aisne).
La « directive Seveso » est complétée en 1996 par l’Union européenne mais remise en question en 2001 après l’accident de l’usine A.Z.F. de Toulouse (France).
A Seveso, la dioxine ne sera éradiquée que vers 2040.