L’assimilationnisme est un mouvement d’idées ayant pour objectif de faire disparaître tout particularisme culturel et religieux et d’imposer l’assimilation culturelle aux minorités d’un pays. Telle est la définition donnée par Wikipédia.
Dans mélancolie Française, la force d’Eric Zemmour est d’aller butiner dans diverses ruches intellectuelles, sans se laisser engluer par la cire du penser correct. Le dernier chapitre, le plus polémiste, intitulé “La Chute de Rome”, repose sur les études de l’historien Alessandro Barbero, des démographes Michèle Tribalat et Emmanuel Todd. Tout comme Rome qui n’a pas su gérer ses politiques d’immigration et d’intégration, Eric Zemmour discute l’abandon par la République de l’assimilationnisme, et redoute le communautarisme peu à peu imposé à la communauté nationale.
Les Romains nommaient « Barbares » tous les peuples qui ne faisaient pas partie de leur empire et ne vivaient pas suivant leur mode de civilisation.Mais, qui étaient les Barbares ? À l’exception des Huns, d’origine asiatique, tous étaient des Germains, donc des peuples celtes. Ils différaient des Romains par leur aspect physique, la rudesse de leurs moeurs, leur langue, leur religion et leur organisation politique; L’arrivée progressive des Barbares dans le monde romain s’est accompagnée d’une adaptation aux coutumes du pays d’accueil. En effet, les Barbares, confrontés à des responsabilités administratives ou militaires, étaient tenus d’adopter la langue latine. Ils y ajoutèrent les vêtements, les demeures et même les usages de la vie courante. Mais, le point essentiel de cette fusion de civilisations fut le mélange de dialectes germains et de la langue latine populaire. Il devait en résulter, pour la Gaule, la formation de langues romanes, ancêtres du français. De même, dans le domaine juridique, le droit germanique s’ajouta au droit romain. La tradition barbare des partages successoraux des royaumes entre tous les fils entraîna la multiplication puis la suppression de royaumes affaiblis et rivaux.
Puis, peu à peu, les coutumes barbares se transformèrent en lois, écrites en latin, en s’inspirant d’ailleurs du codex romain. L’Empire romain d’Occident s’était écroulé sous les invasions barbares. Les derniers envahisseurs, les Lombards, s’étaient emparés de l’Italie du Nord ou Lombardie, tandis que le reste du pays était devenu un royaume ostrogoth. Wisigoths, Ostrogoths et Vandales s’étaient convertis à l’arianisme, façon habile de se démarquer religieusement puis politiquement des Latins qu’ils dominaient.
Eric Zemmour pense que la France, ce n’est pas seulement liberté, égalité et fraternité . Selon lui, le nouvel arrivant doit se « dépouiller d’une partie de sa culture et adhérer à la culture française. C’est par exemple pour lui, garder la religion pour le privé ». Pas d’accord lui répond en écho Rama Yade qui estime qu’elle ne va pas se fondre dans la masse parce qu’elle pense que l’assimilationnisme, ce n’est pas cela : « je ne vais pas me peindre en blanc pour me fondre dans la masse et raser les murs ». La secrétaire d’Etat croit en effet qu’on peut être français d’une autre manière : « je pense qu’on peut être français, aimer la France, porter la voix de la France comme je l’ai fait pendant deux ans au Quai d’Orsay . Etre aux nations Unies, au milieu des grandes puissances et que Ban ki Moon se tourne vers moi et me demande quelle est la position de la France. Avoir la chair de poule d’être celle qui porte la voix de la France, je n’aurais jamais cru cela, c’est énorme, porter la voix de la 5ème puissance mondiale, c’est une émotion unique et j’ai rarement ressenti cela. On peut aimer la France avec ses tripes. On peut l’adorer, on peut la défendre… ». Et Rama Yade de déplorer le fait d’être dans une posture de reniement de ses origines : « On peut aussi avoir des origines, ne pas avoir à s’en excuser en permanence. Je suis née sur une terre étrangère. J’ai aimé la France avant de la connaître. J’ai parlé français avant d’être française. J’ai fait du latin, du grec et malgré tout, je ressens quelque chose quand j’entends Youssou Ndour chanter du Mbalax ». Et la secrétaire d’Etat de conclure : « l’assimilationnisme, c’est suranné, ça ne colle plus »
Le déclin des idéologies, la régionalisation de la planète, dorénavant scindée en civilisations concurrentes, l’accélération de la mondialisation, brouille les repères. De ce mouvement contradictoire d’unification et de fragmentation, se dégage l’affirmation d’un phénomène remarquable : la renaissance des identités communautaires, ethniques, culturelles et religieuses. L’image d’un monde partagé entre des Etats-Nations souverains, qui conjugaient parfaitement unité territoriale, culturelle et linguistique apparaît à l’épreuve des faits, illusoire. C’est ainsi qu’ en France, la tradition jacobine et républicaine tend officiellement à refouler les particularismes culturels dans la vie privée et leur refuse toute reconnaissance dans l’espace public.
Tel n’est pas le cas dans un autre modèle pluraliste où l’unité nationale et la cohésion sociale sont recherchées par le biais d’une prise en compte de la diversité. Les identités culturelles sont toujours tolérées et parfois même publiquement reconnues et institutionnalisées. La tradition anglo-saxonne accorde ainsi une place centrale au pluralisme social, culturel et politique.
Une politique publique est toujours un enjeu de pouvoir et la traduction concrète d’un projet politique. Il est intéressant de replacer son évaluation dans le cadre de discussions politico-académiques sur la cohésion sociale et l’unité nationale. Dans cette perspective Charles Taylor propose une synthèse des visions libérales et communautariennes. Selon le théoricien canadien, les démocraties libérales doivent aujourd’hui redéfinir le noyau central de leur code de vivre ensemble, en intégrant davantage que par le passé les aspirations des minorités. Dans la lignée de Tocqueville, il souligne que toute société libre a besoin de comporter des corps intermédiaires, des associations actives, qui perdurent grâce à de puissants sentiments communautaires. La cohésion est parfaitement compatible avec le resserrement des liens communautaires ; mieux celui-ci est aujourd’hui l’une des conditions de rénovation du lien social.
Depuis des décennies l’intégration des immigrés s’est toujours bien passée. Les italiens, les polonais, les hongrois etc… n’ont posé aucun problème, ils se sont assimilés à la nation française. Par contre, il ne faut pas se voiler la face, nous éprouvons des difficultés avec les immigrés de confession musulmane. Une majorité de nos concitoyens, à tort ou à raison, n’accepte pas, que des immigrés bafouent les règles et les lois en vigueur sur le sol français. Ils n’acceptent pas que des personnes ne respectent pas le pays qui les accueille et dans lequel ils s’installent et veulent se conduire comme chez eux en imposant leur façon de vivre c’est à dire leurs us et coutumes parfois barbares envers les femmes et en voulant profiter au maximum des organismes sociaux. On ne peut pas s’opposer à eux, on ne peut pas leur faire la moindre remontrance, la moindre remarque sans tout de suite se faire traiter d’affreux raciste alors que leur intolérance est manifeste. Ils sont aidés en cela par des associations telles le MRAP, Ras le front, la LICRA… Aujourd’hui les travailleurs d’origine étrangère sont perçus par une frange de la population soit comme responsables de la dégradation de l’emploi parce qu’ils « vendent à bas prix leur force de travail« , soit encore comme malvenus sur le marché du travail où des Français dits « de souche » sont en situation de chômage et donc prioritaires, soit enfin comme des « profiteurs qui parasitent le système des indemnités et des allocations sociales« . Le tort des étrangers résiderait dans la concurrence estimée déloyale qu’ils représentent pour les groupes socio-professionnels autochtones.
Nous vivons une époque de forte mobilité sociale, le nombre d’individus qui se situent au carrefour de plusieurs cultures s’accroît inexorablement. C’est exactement la situation qu’a vécu l’empire romain c’est à dire la déconstruction puis la reconstruction identitaire. Pour illustrer cette situation singulière par sa diversité, il est utile de rappeler le cas de populations nées en Afrique du Nord, d’origine juive et installées en France au début des années soixante, donc de culture française. Ces populations pluriculturelles se trouvent au confluent de trois cultures au moins : la culture juive d’origine, la culture arabe du pays d’émigration et la culture française du territoire d’accueil… Sans omettre de mentionner l’influence mondiale de la culture américaine qui homogénéise les identités.
Pour les altermondialistes et en particulier pour le mouvement ATTAC la solution est simple. Les français altermondialistes et d’ouverture au monde veulent réduire le processus d’acquisition de la citoyenneté. Il s’agira de devenir plus facilement citoyen par simple résidence sur le territoire national depuis 5 ans. La carte de résident-citoyen s’obtiendrait en montrant copie d’un contrat de location logement de 5 ans et des factures annuelles de gaz ou un ou plusieurs contrat de travail en France sur 5 ans. La connaissance de la langue et des droits et obligations du citoyen français se ferait au moment du passage de concours administratifs car la fonction publique doit s’ouvrir aux résidents.
Ces altermondialistes font l’impase compléte sur le fait que la nationalité française, comme tout autre d’ailleurs, doit se mériter, ce n’est pas un droit et celui ou celle qui la demande doit s’engager à respecter les règles en vigueur dans le pays d’accueil et l’une de ces régles veut que la France est un pays laïc et que l’on doit donc accepter et se conformer à cette laïcité. Bien sûr, je sais que ceux qui tiennent ce raisonnement se font traiter « d’identitaire« , mais cela ne me gême pas. Je le dis parce que j’en suis convaincu et si je le suis c’est parce que la preuve nous est apportée bien souvent que certains français mulsulmans, c’est à dire français de nation et musulmans de confession, ne pourront jamais accepter la laïcité française pour la bonne et simple raison qu’ils se heurtent à l’islam orthodoxe qui juge la loi coranique inséparable de la foi, et condamne comme apostats les croyants qui abandonnent la loi pour s’intégrer dans une nation non musulmane. C’est la raison pour laquelle ces français musulmans ne s’intégreront jamais à la nation française n’en déplaise à ceux que j’appelle les « bien pensants« .
Il y a des gens qui souhaitent s’assimiler parce qu’ils se sentent français et d’autres qui n’en veulent, qu’au système social français probablement un des plus évolués du monde. On peut citer un cas très connu qui est celui du poéte Aimé Césaire qui en 1946 a défendu l’assimilition des martiniquais et des guadeloupéens avec un projet de loi qu’il avait lui même rédigé et qu’il a défendu à l’Assemblée nationale « la Martinique et la Guadeloupe depuis trois siècles n’ont cessé de s’inclure davantage dans la civilisation de la mère patrie. Quant à ceux qui s’inquiéteraient de l’avenir culturel des populations assimilées, peut-être pourrions-nous nous risquer à leur faire remarquer qu’après tout ce qu’on appelle assimilation est une des formes normales de la médiation dans l’histoire et que n’ont pas trop mal réussi, dans le domaine de la civilisation, ces Gaulois à qui l’empereur romain Caracalla ouvrit jadis toutes grandes les portes de la cité romaine« . Dans l’esprit d’Aimé Césaire cette assimilitation permettrait aux martiniquais et aux guadeloupéens d’obtenir immédiatement tous les acquis en matière sociale que les français de métropole on mis 50 ans à obtenir. C’était donc une démarche intéréssée. Ce qu’il a d’ailleurs reconnu plus tard je le cite » Nous croyions, mon Dieu à la légère, que cette assimilation ne tirait pas tellement à conséquence et que, de toute manière, c’était le meilleur moyen d’améliorer rapidement le sort du peuple. On s’est dit : en France, il y a un tas de lois sociales qui sont très bien, nous n’avons aucune législation sociale, nous devenons département français donc d’un seul coup nous rattrapons le retard et on nous applique toutes les lois sociales que les Français ont conquises en cinquante ans. » Cela a au moins le mérite d’être clair. D’autres aujourd’hui veulent devenir français pour les mêmes raisons et si ce sont les seules ça ne peut pas marcher.
En 1946,soit la France avait les moyens d’ accéder à cette demande et dans ce cas elle pouvait satisfaire Aimé Césaire soit elle ne le pouvait pas et dans ce cas elle ne devait pas donner suite. Le problème est que la France a accédé à la demande mais n’a pas donné suite. Tout simplement parce que cette extension des droits sociaux aux nouveaux départements devait coûter très cher et les décrets d’application se firent donc attendre. Ce même Aimé Césaire, qui en 1946 a défendu l’assimilation s’est alors mis à la combattre car il considérait les matiniquais et les guadeloupéens victimes de discrimination. En 1956, il prend alors le contre pied de son discours de 1946 sur l’assimiliationnisme et dénonce l’attitude de la métropole en disant que pendant que lui pensait « assimilation » la France pensait « aliénation« . Par la suite il radicalise ses propos et parle au nom des caraibes « d’identité nationale« . On connaît la suite jusqu’à nos jours. Pour n’avoir pas voulu respecter ses propres lois, ses propres engagements la France d’après guerre, la France de la IV éme République a amené à une situation parfois explosive et qui perdure encore aujourd’hui. On a déçu une population qui nous a fait confiance. Même si Aimé Césaire a toujours rejeté l’idée d’indépendance. Il a terminé sa vie en considérant l’assimilation impossible « je suis nègre : comment la Martinique peut-elle être département français à part entière ? ». Rama Yade à répondu et j’ai aimé sa réponse.
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