Les socialistes et autres opposants sont hilares, ils jubilent. Vous rendez vous compte que Nicolas Sarkozy le candidat de la « rupture » a reculer et de recenser cinq points en cause.
1. le travail dominical. C’est lors de son discours sur l’emploi en octobre que le président de la République à relancer ce thème et il voulait que le texte soit voté avant la fin de l’année.
2. La justice. La garde des sceaux Rachida Dati a déclaré « Dire qu’un mineur d’aujourd’hui peut justifier une sanction pénale à partir de 12 ans me semble correspondre au bon sens.
3. La fiscalité. Le député Philippe Mariani proposait de supprimer l’avantage fiscal d’une demi-part accordée à un parent ayant élevé seul un enfant à charge, lorsque celui-ci atteignait 26 ans.
4.L’hébergement. En novembre et à la suite du décès d’un SDF Christine Boutin a proposé de les héberger d’office à partir de -6°.
5. L’éducation. Xavier Darcos a écrit la réforme du Lycée. A la suite des manifestations, elle a été repoussée.
Les socialistes font donc de ces événements leurs choux gras. C’est une analyse facile mais pas bien sérieuse. Jusqu’à l’été 2008 la France naviguait dans des eaux calmes et rien ne laissait présager une tempête de l’ampleur de celle qui se préparait.
Puis à l’automne c’est le début de la crise financière et économique, crise qui se transforme en tourmente. Les Français assistent sans pouvoir faire quoique ce soit à l’effondrement de l’économie et ils se rendent compte qu’ils ne sont pas les seuls, la planète est touchée. Mais cela ne suffit pas, certains en rajoutent en pronostiquant le pire, 1929 n’est rien par rapport à ce qui va venir et ils savent de quoi ils parlent, eux, parce qu’ils sont plus compétents que ceux qui pensent le contraire, évidemment. Et puis là dessus des événements se passent en Gréce. Nos braves gens, toujours les mêmes, se jettent là dessus comme des morts de faim et nous laissent à penser qu’ils sont transposables en France. D’ailleurs n’attendent-ils pas que ça ?
Nicolas Sarkozy a parfaitement compris la manœuvre de ses adversaires qu’ils soient de gauche ou pas et qui, dans un élan de solidarité nationale telle qu’ils la conçoivent en rajoutent une couche.
Le président de la République a suffisamment d’expérience pour calculer, évaluer, soupeser la situation. En ce qui concerne les points 2,3, et 4 il ne s’agit en aucun cas d’un recul.
Ce sont tout simplement des mesures qui ont été proposées par des ministres et qui n’ont pas été retenues, pour la justice par le premier d’entre eux dont le rôle est de procéder aux arbitrages et qui a déclaré « Je suis totalement hostile à la prison pour les mineurs de 12 ans », pour le logement l’hostilité vient du milieu associatif et pour la fiscalité elle vient de la commission paritaire Assemblée-Sénat.
En ce qui concerne le travail dominical, qui est effectivement un souhait du Président, j’ai longtemps pensé qu’il ne s’agissait pas d’un recul mais d’une impossibilité technique due à l’ordre du jour.
En effet la modification de la constitution entre en vigueur au 1er mars. Les textes d’application doivent donc être promulgués avant et par conséquent le projet de loi organique doit être discuté en priorité ce qui devait reporter automatiquement la discussion sur le travail dominical d’autant que les députés de gauche ne vont rien faire pour faciliter les choses sur ce projet de loi organique. Ils l’ont d’ailleurs dit et redit.
Néanmoins le calendrier qui vient d’être remis aux députés me pousse à revoir ma position et à croire qu’il s’agit réellement d’un recul. La tolérance des grenouilles de bénitiers aura sur ce coup là montré ses limites et elles pourront allumer un cierge en ayant une affectueuse pensée pour leurs alliés du PC.
Reste enfin la réforme du lycée. Dans sa réflexion le président de la République a probablement pensé qu’il n’allait pas, au nom de la rupture et en tant que garant de l’unité nationale, ajouter une crise de société à la crise financière.
Les opposants entretiennent volontairement la confusion entre les termes « d’arbitrage » de « recul » et de « hiérarchisation ». Compte tenu de la crise que nous sommes entrain de vivre il n’est pas question de recul sur l’ensemble des réformes mais tout simplement de les hiérarchiser. On ne gère pas de la même façon un pays qui offre 2 à 3 % de croissance et un pays qui devra peut être gérer une récession. C’est le bon sens me semble t-il et Nicolas Sarkozy n’en manque pas. Il est souhaitable que cette réforme se fasse.
Ce n’est pas le rôle du président de la République de polémiquer mais à l’UMP on pourrait renvoyer le boomerang aux socialistes et leur rappeler les réformes qui n’ont pas été retenues pour une raison où pour une autre ne serait ce que, pour rester dans l’éducation, en 1984 la réforme sur l’enseignement privé que Mitterrand n’a pu mener à terme et celle de Claude Allègre qui voulait que l’élève soit le point central de l’éducation nationale. Et à ce pauvre François Bayrou, doit-on rappeler que face à l’ampleur de la mobilisation enseignante, il a été contraint de retirer sa réforme sur la loi Falloux qu’il voulait abroger.
Allons messieurs dames un peu de retenue. Par ailleurs dans le monde de l’entreprise certains cadres apprennent à hiérarchiser, c’est un module qui lorsque j’ y ai participé – il y a bien longtemps – portait le nom de « gestion des priorités ». Certains politiques devraient s’y inscrire.
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